Je marche à ses côtés et malgré le silence de pierre, ce n'est pas du tout gênant.
On marche pendant un temps que je ne pourrais pas connaître, mais cela m'importe peu : l'air est si différent de la ville ! Ça change et ça fait du bien, c'est reposant. Soudainement, j'entends une branche craquer et le sentiment d'être observée me vint en tête. Je sursaute et pâlis, avant de me jeter sur Scott.
- Mais qu'est-ce qu'il te prend, bordel !? S'exclama t'il.
- Tu n'as pas entendu ce bruit.. ?! Dis-je, pas le moindre rassurée.
- Stop ! Arrête ça. Fit t'il, fermement.
- Mais.. Scott ! Je veux rentrer. Fis-je, apeurée.
J'étais perdue et il semblait me jauger pour voir si j'étais sérieuse. Il me prenait maintenant pour une folle.
- Bon, d'accord ! Mais tu sais, je suis sûr qu'il n'y avait personne et au pire des cas, ici c'est la forêt Alissia ! Il y'a ce qui s'appelle des animaux.. Soupira t'il, visiblement agacé.
Je ne réponds même pas, sûre et certaine de mes sentiments : ça peut paraître fou mais je suis absolument certaine qu'il y avait autre chose.
Je suis plutôt vexée qu'il l'ait prit comme ça mais après tout, il a peut-être raison et c'est sûrement moi qui devient parano à dix-neuf ans !
Je m'accroche tout de même à son bras et il se contente juste de me regarder avant de continuer sans ronchonner. Une fois sortis de cet endroit, on décide d'aller manger. Ou plutôt, il décide. Je le suis et nous atterrissons à la cuisine : je regarde l'heure et observe vingt heures affiché sur l'horloge. Je comprends mieux ! De toute façon, moi aussi je commence à voir faim.
Je m'installe à côté de lui et mes parents nous rejoignent rapidement . Ma "tante", plutôt étrange, me sourit vite fait, et s'assoit à l'opposé de moi, c'est à dire, en face..
Alors que je souriais timidement, celle-ci lança :
- Tu sais ma belle, tu devrais venir me voir un peu plus tard. Nous pourrions faire plus ample connaissance ?
J'avale difficilement ma salive et d'un côté méfiant je réfléchissais entre le pour et le contre.
- Pourquoi pas, oui. Répondis-je, peu confiante.
Scott lui, mangeait et n'a pas voulu me regarder une seule fois. Je crois qu'il n'a toujours pas digéré le fait que j'ai voulu rentrer en hâte. Mais c'était plus fort que moi !
Alors qu'on venait de finir de manger, nous partons de table, et je n'ai pas pris de dessert. Ma tante avait préparée un gâteau, cependant avec ce qu'il s'est passé, je n'ai pas préféré y goûter. Je sais que c'est stupide de ma part, ce dire que ma propre tante veux m'empoisonner .. pourtant, j'écoute mon instinct de survie.
Mes parents sont désormais couchés et Scott regarde la télévision au salon. Il est minuit tapante. J'étais recroquevillée sur moi même, près de la télé sur le fauteuil en cuivre marron. Je fixais la télé mais je n'étais pas réellement plongée dans l'histoire du film.
À vrai dire, j'écoute mais mon cerveau ne semble pas suivre.
Un craquement me sors de mes pensées, et je me sens surveillée, observée. Intimidée, je pense que je ferais mieux d'aller me coucher.
- Tu vas où ? Me demanda Scott, sur un ton détaché.
- Dormir, ça ne se voit pas ? Dis-je.
- T'as peur ? Dit t'il en arquant un sourcil.
Je soupirais à sa remarque..
- Bonne nuit Scott. Dis-je.
Je m'en allais. C'est vrai. Il a raison, je flippe complètement mais je pense avoir déliré à chaque fois. Ça fait deux ou trois fois que ça m'arrive et pour le coup, je pense que c'est la fatigue qui me joue des tours. Je monte donc au troisième, prête à aller m'endormir pour que demain soit une meilleure journée
.
Je me douche et me met en pyjama : un jogging gris en tissus avec un débardeur blanc.
J'attache mes cheveux qui retombaient dans mon dos, en un chignon négligé. Enfin, je me glisse sous l'énorme couette du lit majestueux. Je ferme mes paupières lourdes, et partais lentement dans les bras de Morphée.
**
Alors que je dormais profondément, un craquement, suivit de tapages m'ont fait sursauter. Je râle et me relève, en m'étirant. Mes yeux se dirigent vers le réveil qui affiche quatre heure. Wouah.. qui est déjà éveillée à cette heure-ci ? Je me rallonge, et ferme un œil après l'autre. À peine ai-je le temps de replonger dans mes rêves que de nouveaux bruits se firent entendre. Ma peau frissonna, et je fronçais les sourcils : ce n'est que mon imagination.
Mais alors que j'essaie désespérément de me croire folle et fatiguée, les bruits effrayants revinrent à la charge. Je sens mes yeux devenirs humides et se dilater dans le noire. Je me lève, prend par précaution un chandelier de bougies que j'allume à l'aide d'allumettes disposées sur le rebord de la cheminée. Je sors prudemment de la chambre et arpente les couloirs, mon ombre à ma poursuite à chacun de mes pas.
Ça dois bien faire cinq minutes que je marche, sursautant à chaque petits bruits de vents, de craquement de bois.. je pense que je dois délirer.. ça ne m'étonnerait même pas ! Depuis que je suis chez Suzie, j'ai l'impression qu'on me pourchasse, que c'est peut-être même hanté. Je devrais probablement songer à consulter ?
Je longe le long du couloir étroit en passant par les escaliers, et une toile d'un peintre attira mon attention. J'aurais juré qu'elle se trouvait au deuxième hier..
Bref, après tout, ma tante l'a peut-être déplacée en voulant changer la décoration de son manoir. J'accède à peine devant ma porte qu'un bruit sourd me laisse échapper un cris d'horreur. Je m'enferme à toute vitesse dans la chambre et garde la clef dans mes mains une fois la porte verrouillée.
Je m'assois, adossée à celle-ci. Je ramène mes jambes à mon cou, recroquevillée, de manière à mettre ma tête devant mes genoux..
Une larme s'échappe le long de mes joues, et alors que je relève la tête, la fenêtre de ma chambre s'ouvre brutalement, laissant le froid et le vent entrer. Je laisse un petit cris de stupeur sortir d'entre mes lèvres et je sors de ma chambre, en courant.
Je dévale les escaliers et arrive en trombe au salon. Je vois un vase de fleurs écrasé en mille morceaux sur le sol. Les roses rouges qui étaient disposée dans celui-ci sont trempées et éparpillées à quelques centimètres du vase gris. J'entre-ouvre la bouche. Comment est-ce possible ?
- Il y'a quelqu'un..? Demandai-je, prudemment.
J'entends un bruit de vent qui me fait tressaillir.. je suis censée faire quoi ?
Je me dirige le plus vite et le plus discrètement possible vers la chambre de Scott.
Je m'apprête à toquer à sa porte mais, à quelque millimètres prêt de celle-ci, je stoppe tous mes gestes. Je ne devrais peut-être pas le réveiller étant donné qu'il était assez impassible sur le fait que j'étais devenue paranoïaque..
J'hésite à toquer et au moment où je m'apprêtais à le faire, une voix m'en dissuada.
- Je ne te conseille pas de faire ça.. Fit une voie féminine.
Je déglutis.. cette fois, on veux vraiment ma mort.
J'entreprends de courir mais je me dis que si je meurs, il y aura une enquête et si je..
Non. Une minute ! Cette voix. Elle me semble familière. Je réfléchis quelques secondes et je me retourne vivement. Quand je vois la personne en face de moi, c'est la crise cardiaque ..