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- Alissia ! Debout, on est arrivés ! Fit une voix rauque
Je bouge un peu, grognant de mon mal de dos : dormir dans une voiture c'est pas si confortable que s'en a l'air ! Je m'étire et frotte mes yeux. On descend et prend les bagages ..mais quelque chose m'interpelle : Où est la maison ?
- Dites ? On devait pas aller dans une maison, chez ma "tante" Suzie ? Demandais-je.
- Nous y sommes.. Répondit mon père.
- Alors où est la baraque ? Fit Scott.
- Là haut ! Lança ma mère.
Elle pointa ensuite, de son index, une pente de marche en forêt. Ma mâchoire se décrocha presque, lorsque je déglutis.
- Attendez ! On va devoir monter toutes ces marches avec les valises qui pèsent vingt kilos !? M'exclamais-je, horrifiée.
Mon père sourit et ma mère hoche la tête. C'est pas possible, c'est un cauchemar !
Je soupire avant de me mettre en marche. Je les rejoins et arrive dix minutes plus tard au sommet. Quand je lâche mes valises, exténuée, je tombe raide au sol sur les genoux. Enfin ! Je lève les yeux vers ce qui devra nous servir de logement et je suis prise de plein fouet : Ce n'est pas ce que j'avais imaginé, mais c'est assez flippant tout de même. C'est un gigantesque manoir sombre avec plein de fenêtres et un immense jardin.
Ça peut paraître beau mais quand c'est ancien et pas retapé .. hum, c'est comment dire, plus effrayant ? Puis on ne peut pas dire que les manoirs de ce genre ont une bonne réputation ! Je m'avance en compagnie de mes parents et Scott. On ne tarde pas à sonner. De plus, il est midi, et mon ventre commence à réclamer son assiette.
Une dame ouvre la porte, souriante. Elle est assez petite, ridée et a de courts cheveux blanc qui retombent en avant. Elle se tient debout grâce à une canne qui parait ancienne. Ses dents ? Il lui en manque certes, mais c'est pas plus pire que ce que j'aurais pu imaginer. Elle nous salut chaleureusement et nous fait rentrer. On dépose les valises et un homme, d'environ cinquante ans vient les prendre. Il doit les amener en haut puis nous choisirons nos chambres : il y'en a trente-quatre, selon ma tante.
Elle nous dirige vers une gigantesque cuisine remplie de bon plats. On mange ensemble et elle se présente. Elle n'arrête pas de me lancer des sourires durant tout le repas, je dois avouer que je ne sais pas comment le prendre. Mon ventre rassasié, je sors de table sous l'accord de mes parents avec Scott. On se balade dans le jardin et on visite rapidement les lieux. D'ailleurs, on croise deux membres du personnel et ils ne sont vraiment pas commode : aucun bonjour, même pas un sourire, rien !
- Tu le trouves comment l'homme qui a pris nos valises tout à l'heure ? Demandais-je.
-Ben .. moche, crispé, plein de rides.. vieux quoi ! Ria t'il.
Je levais les yeux au ciel.
- Non mais plus sérieusement ! Tu le trouves méchant, sympa.. je sais pas. Dis-je.
- Ben je le trouve assez gentil aux premiers abords. Pourquoi ? Ne me dit pas que t'as peur ? Répondit mon ami.
- Bien sûr que Non ! Pas du tout ! Je le trouves juste un peu bizarre.. Pouffais-je.
Il me sourit et on s'aventure désormais dans les couloirs sombres du manoir.
On se balade et on décide par la suite de choisir nos chambres. Ça va nous occuper vu le nombres importants de pièces.
- En tout cas, j'espère que personne vient ici sinon on ne va pas pouvoir choisir. Fit Scott.
Je ne réponds pas, me contentant de grimacer, et j'ouvre directement une porte qui était à ma gauche. Oh bordel ! Je n'en revient pas : c'est tellement poussiéreux ! Tout est ancien et les rideaux sont à moitié déchirés.
- Oh, ne t'inquiètes pas pour ça ! Il y'en aura beaucoup à choisir mais je ne crois pas qu'il y'en aura une à notre goût ! Dis-je, légèrement dégoûtée.
Mon meilleur ami passe sa tête dans l'ouverture et observe le désastre. Il ouvre grand les yeux et claque la porte.
- Et bah j'espère que ta tante a prévu de faire le ménage un jour ! Marmonna t'il.
Je rigole et avance, à la recherche d'une chambre plus adéquate. Au premier étage, elles sont toutes identiques. Quelques frissons me traversent alors que j'imagine que je dormirais dans la saleté ! C'est pas la chose la plus hygiénique qui soit. Je ne demande pas du luxe, mais un minimum de propreté serait le bienvenu.
On est à présent au deuxième étage. Nous arrivons devant la première porte et je n'ose pas l'ouvrir immédiatement.
- Euh, à toi l'honneur ! Fis-je, dans un raclement de gorge.
Scott rigola, et dit :
- Pourquoi moi ? C'est plutôt aux filles que revient l'honneur en général !
Je ne sais pas trop quoi répondre car il a raison mais j'ai tellement peur de savoir ce qu'il va s'y trouver, que je vais jouer contre sa fierté ! Je prend un ton audacieux et lance :
- Aurais-tu peur Scott ? Demandais-je, en souriant malicieusement.
Scott rougit et ouvre directement la porte. Et je suis bien contente de ne pas avoir à le faire ! Il ressort, complètement dépité.
- Bon, elle n'est pas identique au premier étage mais elle est en mauvais état.
Je soupire, déçue. L'espoir commençait à se faire moindre.
- Alors j'imagine qu'on peut directement passer au troisième étage.. soufflais-je.
Mon ami hoche la tête et on prend les escaliers. Arrivés au troisième, il y'a déjà une plus belle décoration des murs du couloir et plus de luminosité. C'est déjà à vrai dire plus rassurant ! J'ouvre moi-même la première porte à ma gauche, et je souris, en constatant que ça me plait déjà plus !
Un lit immense et blanc s'y trouve : la chambre est comme neuve ! Un bureau est installé sur un énorme tapis blanc en fourrure. Sur les murs, un fusil est accroché en décoration. La chambre mène sur une salle de bain, ce qui me fit plaisir à voir.
C'est un genre de mélange entre l'ancien et le moderne.
- Je vais prendre celle-la ! Criais-je.
Mon ami jette un coup d'œil et ouvre chaque chambre du troisième. Il en prend une, et dépose les valises dans chacune de nos chambres. Je suis déjà moins stressée de pouvoir dormir confortablement ce soir ! Sinon, j'aurais limite préférée dormir dans la voiture ! Je remercie Dieu intérieurement et sors, de bonne humeur.
Nous descendons en bas dans le salon où toute la famille est regroupée.
- Alors les enfants ? Vous avez aimé la visite ? Demanda ma tante.
- C'était particulier, mais oui.. dis-je.
- Ah ! Tant mieux ! Au fait, au niveau des chambres, vu que j'ai pas assez d'employés, je ne les ai pas toutes fait nettoyer. Il n'y a seulement que celles du troisième étage de disponible.. je ne sais pas si vous l'avez remarqué ? Rajouta t'elle.
- Hum, oui, mais nous avons trouvé des chambres qui nous convenaient. Dis-je, plus timidement.
- D'ailleurs, elles sont très belles ! Fit mon ami.
Ma tante nous sourit et continua la discussion.
- Vous avez de quoi manger quand vous voulez et il y'a dehors des randonnées de disponibles grâce aux pistes en forêt si vous voulez les jeunes ! Faites comme chez vous ! S'exclama t'elle, joyeusement.
On la remercie et nous nous écartons des autres. Scott plissa les yeux, puis un sourire étira doucement ses lèvres. Je ne sais pas pourquoi, mais ça ne me disait rien qui vaille.
- On pari quoi que t'arriveras pas avant moi à la forêt ? Dit t'il.
Je fronce les sourcils, mais un sourire confiant prit place sur mon visage.
- On pari tout ce que tu veux ! Fis-je, déterminée.
Je le surprends en partant en courant et à l'avance, sûre de moi. Je cours et arrive bien avant lui même s'il avait failli me dépasser : comme l'avais dit, j'aime bien le sport et il ne faut pas me défier à ça : Ce serait prendre le risque de perdre !
- Wouh ! J'avais carrément oublié tes compétences en matière sportive ! Fit Scott, essoufflé.
Je rigolais, et m'étalais sur l'herbe parfaitement lisse et taillée du jardin, juste à côté de l'entrée de la forêt. Je regarde les yeux plongés dans le ciel bleu, les oiseaux voler. Ensuite je tourne ma tête instinctivement d'un côté et vois une balançoire tenue par des chaînes sur une branche épaisse d'un arbre.
Je me relève et y cours, laissant mon ami intrigué. Je m'y assois et celui-ci vint me rejoindre. Il me fait un signe de tête et je me tiens aux chaînes en fer comme si je tenais à ma propre vie. Il recule la balançoire et me pousse puis au fil des secondes, j'arrive à aller plus vite et plus haut, me permettant d'observer une magnifique vue et par la suite de toucher les feuilles ainsi que les fleurs de l'arbre.
J'en cueille une au passage et la met sous mon nez. Je souriais à pleine dents et inspirais une grande dose d'air, un air pur et naturel. Une fois que Scott en eut marre, nous décidâmes d'aller marcher dans les bois.