- Patrick : Tu ne veux rien boire ?
- Moi : Oui, un verre de martini s'il te plaît.
Patrick s'exécuta et me rapporta mon verre tandis que lui prit du whisky. Le spectacle venait de se terminer. Mais comme ça nous avait permis de nous décrisper, Patrick et moi nous avons continué sur la même lancée pendant près d'une heure encore. Et Thomas n'était toujours pas rentré.
- Moi : Thomas n'est toujours pas rentré, pourtant il avait dit 19h. Je commence à avoir franchement faim.
- Patrick : Certainement il a été retenu par le travail. Je l'appelle pour voir.
Mais le téléphone de Thomas ne passait pas. Ça ne lui ressemblait pas. Etre en retard, poser des lapins sans même s'excuser. Il devait certainement avoir un dossier important qui lui prenait la tête au bureau.
- Patrick : C'est pareil pour moi j'ai faim. Je propose qu'on ne l'attende plus.
- Moi : d'accord. J'ai trop faim, j'ai pas bien mangé à midi.
On se dirigea tous les deux dans la cuisine. Patrick se chargea des couverts tandis que moi je m'occupai de la nourriture. Comme ça avait été préparé dans la journée, je décidai de réchauffer. J'étais assez contente de moi. Patrick et moi arrivions à nous comporter normalement. J'avais repris le dessus. Il ne s'agissait en effet que d'une mauvaise passe, d'un moment de faiblesse.
Alors que j'étais dans mes pensées, j'entendis la chanson « Where my girls at » de 702. J'adorais cette chanson. Du bon Rnb old school. Là Patrick venait d'enjailler mon cœur. Je ne pouvais résister à l'envie de bouger mon popotin. Mais ce que je ne savais pas c'est que Patrick me regardait bouger de derrière, avec un petit sourire en coin. Quand je le vis, hum, cassure ! Le beau rêve dans lequel je m'étais enfermé s'est aussitôt envolé. Il était trop sexy ce mec. Subitement, comme si j'avais un bandeau sur mes yeux avant, je me mis à remarquer chaque détail sur son corps. Son jean qui était juste assez serré pour dessiner les traits de ses viriles cuisses et de... mon t-shirt tout aussi moulé qui laissait apparaitre ses muscles. Sa bouche. Des lèvres pas très grosses et pas très petites. Juste assez pulpeuses pour vous rendre folle. Son regard noir, pénétrant et déstabilisant.
Son regard était toujours sur moi. Et ce n'était plus le regard amusé de tout à l'heure. Ce n'était franchement pas bon signe ça. Mais au lieu de faire quelque chose, j'étais planté là, à le regarder aussi. Et mes pensées diaboliques revenaient à la surface. Je devais être maudite. Sinon comment expliquer ces sentiments-là ? Pour qui ? Moi-même je ne voulais pas mon bien. Je n'avais pas pitié de mon propre nom. « Wèèèèèèèèèèè Cathy, réveille toi-même non. Ne reste pas planter là à ne rien faire tel un poteau. Échappe-toi de là avant qu'il ne te saute dessus et fais de toi tout ce qu'il voudra. Sors de cette cuisine !!! », ce que je me disais intérieurement. Mais on aurait dit que mon corps ne m'appartenait plus. Je n'étais plus maître de moi et tout ce que mon corps désirait à l'instant c'était sentir le corps de Patrick contre lui.
Il le savait. Il savait que je le désirais mais ne bougeait pas. Mais qu'est-ce qu'il voulait bon sang !!! Me torturer ? J'avais la nette impression que tout ceci l'amusait. Me voir perdre mes moyens devant lui. Ce gars c'était vraiment le descendant du diable en personne, envoyé pour me mener à ma perte. Et moi comme une conne je me laissais faire sans me débattre, au contraire je le voulais. Je le voulais tellement que j'avais peur que ce soit moi qui lui saute dessus. J'étais irrécupérable, mon envie pour Patrick plus forte que tout apparemment.
Patrick avait certainement lui aussi marre de rester là à ne rien faire, alors il s'avança. Lentement. Mon cœur battait si fort que j'avais peur qu'il ne sorte de ma poitrine. Mes jambes tremblaient comme si j'allais m'écrouler. La seule chose pouvant me permettre de rester debout, était Patrick. Il s'empara de ma bouche juste à temps, avec une telle douceur, improbable avec son physique d'athlète.
Je ressentais les mêmes émotions que la veille. La joie, la peur, la passion. Plus il m'embrassait, plus je me foutais que ce soit le frère de Thomas. Tout ce qui comptait c'était lui et moi, là maintenant. Plus il m'embrassait plus ses délicats baisers devinrent plus pressant. Patrick était de plus en plus passionné. Et il n'y avait pas que ses lèvres. Sa main droite se glissait sous mon haut et atteignit mes seins provoquant chez moi un gémissement. Ayant compris à quel point j'y étais sensible, il passa sa main gauche sur mon dos et dégrafa mon soutien avec une aisance qui me surprit brièvement.
Le regard de Patrick était encore plus noire. Ses baisers encore plus marqués. Il avait clairement l'intention d'aller plus loin qu'un baiser. Au lieu que cette idée me dégoutte, j'étais plutôt enchantée. Oui ! J'étais complètement possédée par le diable. Alors je décidai d'agir moi aussi. J'enlevais mon haut et mon soutien déjà dégrafé. Et là Patrick se figea. J'eus peur que mon initiative l'ait bloqué. Mais quelques secondes plus tard, je vis en lui le regard d'un homme complètement subjugué par ce qu'il voyait. Le regard d'un homme affamé prêt à se jeter sur un plat de poulet braisé. En effet, Patrick se mit à jouer avec sa langue et la pointe de mon sein droit tandis que sa main gauche caressait mon sein gauche. Cet homme était doué. Je n'en revenais pas du plaisir qu'il me faisait ressentir. C'était tout ce que je n'avais jamais ressenti avec mes anciennes relations.
Il était remonté à ma bouche et me faisait en même temps sortir de la cuisine pour m'emmener dans sa chambre. Au lieu d'une lumière blanche, Patrick mit plutôt la veilleuse. Sa lumière collait plus à la situation. Moi, pour me montrer plus entreprenante, j'enlevai son jean pendant que lui s'occupait de son t-shirt. A la vue de son corps d'athlète, je compris immédiatement que le boxer qu'il portait encore sur lui était un véritable obstacle. Mais avant même que je pus faire quelque chose, Patrick me reprit avec une violence si excitante. Il continuait ses caresses, cette fois-ci proche de la partie la plus intime de mon corps. Mon cœur se mit à battre encore plus fort. Comme si il n'en pouvait plus, il me posa délicatement sur le lit et entra en moi avec violence. Il entrait et ressortait de moi avec férocité et douceur en même temps, en insistant pour que mes yeux ne quittent pas ses yeux. A ce moment j'avais l'impression de voir en lui. Il me possédait totalement et moi aussi je le possédais. Il n'y avait plus d'ascendance, à cet instant Patrick et moi étions un.
...............
Je me souvenais qu'entendre des femmes dirent qu'un homme les avaient fait se sentir femme me faisait toujours rire parce que je trouvais cela stupide. Mais après ce qui venait de se passer avec Patrick ce soir j'avais envie carrément envie de soutenir ces femmes. Patrick m'avait fait l'amour comme jamais. Avec une telle intensité qu'on aurait dit qu'il ne ferait plus jamais l'amour à aucune autre femme y compris moi. Je me sentais si légère, là, la tête sur son torse et mon corps dans ses bras.
- Patrick : Cathy tu te rends compte de ce que nous venons de faire ?
- Moi : Je sais Patrick. Nous ne parlerons pas cela à Thomas.
- Patrick : Non pas ça. J'avais tellement envie de te prendre que je n'ai pas pensé à me protéger.
- Moi : Ah oui. J'irai à la pharmacie demain matin et il y aura plus de soucis.
Normalement cette situation m'aurait fait paniquer. Je crois que j'étais encore sous le choc.
- Patrick : il faut que tu te rhabilles. Thomas peut arriver d'un moment à l'autre.
- Moi : Oui tu as raison.
Même le fait que Thomas puisse nous surprendre ne semblait pas m'inquiéter. Je me sentais trop bien dans les bras de Patrick. Et je n'avais de toute évidence pas envie que cet instant s'arrête. Mais malheureusement il le fallait. Je ne voulais surtout pas offrir ce tableau à Thomas : sa fiancée et son frère nus comme un ver dans un lit. Alors je me suis levé et prenant le drap pour me couvrir. Comme si il y avait même encore quelque chose à cacher.
Trente minutes plus tard j'étais revenu au salon. J'avais pris le soin de prendre une douche et de m'assurer qu'il n'y avait aucune trace visible que Patrick venions de faire l'amour. Patrick aussi était déjà au salon. Il portait maintenant un bermuda kaki et un t-shirt bleu. Toujours aussi sexy ce mec. Weeeeeeeeeeeeeee il était même où avant non dis donc ? Il avait remarqué l'admiration dans mes yeux.
- Patrick : Ne me regarde pas comme s'il te plaît Cathy.
- Moi : Oui, excuse-moi. On mange ?
- Patrick : Oh oui. J'ai extrêmement faim.
On essayait vraiment de faire comme si rien ne s'était passé plus tôt. On évitait absolument de parler de Thomas, de ce qui s'était passé. On parlait musique, potins du Camer et bla bla bla. Au-delà de l'attirance que nous éprouvions l'un pour l'autre, nous avions des centres d'intérêt en commun. Contrairement au premier jour, il se créait même une complicité entre nous. Même là assise sur cette table je me sentais trop bien en la compagnie de Patrick. Quand soudain, on entendit le portail s'ouvrir. Thomas était revenu. La réalité avait refait surface en faisant revenir à notre mémoire, tout ce qu'on s'était efforcé d'oublier.
Je me sentais tout à coup sale. Dire que mon plan ce soir était d'être la fiancée super amoureuse, d'offrir une nuit d'amour à Thomas mais que c'était finalement à Patrick que je m'étais offerte. Je n'étais pas cette fille-là. Celle-là qui trompe son gars mais encore plus avec qui. Oui c'est vrai les sentiments pour Thomas ce n'était pas vraiment ça mais c'était un homme adorable et à partir du moment où je m'étais engagé à l'épouser, je lui devais du respect. Alors pour éviter que Thomas me voit avec Patrick, je me levai pour aller laver les plats que nous venions d'utiliser. D'ailleurs, j'allais tout simplement éviter Patrick jusqu'au mariage. Il fallait que je prétexte tout le temps que je n'avais pas le temps de passer ici à cause du mariage.
Alors que je peaufinais dans ma tête mon plan, je sentis une chaleur humaine et aussitôt un baiser dans mon coup. Persuadée que c'était Patrick...
- Moi : Non mais Patrick qu'est-ce que tu fais ?
- Thomas : Patrick ? Comment ça ?
Kaï Wallaï !!! Qu'est-ce que je venais de faire ? Thomas allait tout comprendre. C'en était fini de moi oh ! Mon père allait me tuer.
- Thomas : Comment et pourquoi Patrick viendrait t'embrasser dans le coup chérie ?
- Moi : Euh ! Non. Il ne le ferait pas. Je je je ne savais pas que tu étais là donc (mon cœur battait à mille à l'heure)
- Thomas : Patrick ! Patrick ! Viens voir.
Ayo mba nde eeee ! Na wo so tatan !
(pour les non sawa: je suis donc morte maintenant!)