- Thomas : Pourquoi tu es en jogging Cathy ?
Quand il posa cette question, je me mis à paniquer intérieurement. Et s'il devinait tout ?
- Patrick : Il y a eu un petit accident. Cathy a trébuché dans la piscine.
- Thomas : Quoi ? Comment ça ? Qu'est ce qui s'est passé ?
- Patrick : Rien. J'ai pu la sortir de l'eau à temps.
- Thomas : Cathy ça va ?
J'étais plongé dans mes pensées. Plutôt dans mes peurs en fait. La honte ! Si Thomas découvrait ce qui s'était passé tout à l'heure ? Ce que je m'apprêtais encore à faire il y a seulement quelque minute ? Mais qu'est ce qui m'arrivait même ? Ce n'était pas moi cette fille. Je n'étais pas frivole, facile...
- Thomas : Cathy ? tu m'écoutes ?
- Moi : Euh désolé. Oui ça va, t'inquiètes pas.
- Thomas : Je n'ai pas l'impression que ça va aussi bien que tu le dis. On dirait que...
- Moi : je te dis que ça va Thomas.
Je sentais le regard de Patrick sur nous. Qu'est-ce qu'il devait penser de moi ? Il devait se dire que son frère allait épouser une fille légère qui n'en voulait qu'à son argent. Il allait certainement vouloir révéler toute la vérité à son frère. Et dans ce cas je n'avais certainement pas envie d'être présente quand cela se passerait.
- Moi : Il faut que je parte. Il est tard.
- Thomas : Tu es sûr ? Je suis vraiment désolé. Une urgence au travail.
- Moi : C'est pas grave. J'ai juste besoin de dormir.
- Thomas : ok. Je te raccompagne.
Je me sentais sale. Je n'avais qu'une envie : rentrer sous terre. A la minute où Patrick raconterait tout à son frère, le rêve de mes parents seraient complètement brisé. Mon père c'est sûr allait me renier. Qu'est-ce que j'allais faire ?
- Thomas : Alors ? Comment tu as trouvé Patrick ? il est sympa non ?
Canon plutôt !
- Moi : Oh oui. Il est sympa.
.............
« Tu es belle Cathy. Tu me rends fou. Allons-nous en d'ici. Laissons Thomas, Ta famille, Melissa, tout », me disait Patrick tout bas. En même temps, il me caressait de sa main droite. Il l'avait passé sous ma robe et s'amusait à repasser sa main sur mes cuisses. Il savait exactement à quel endroit le faire. Je tremblais déjà de plaisir. Comme si il comprit mes pensées, il se rapprocha de la zone interdite. A l'idée seule que sa tendre main allait « enfin » toucher mon intimité, je tremblais davantage. Et je me mis à mouiller. Et alors qu'il soulevait mon string pour mieux introduire sa main, j'entendis...
- Maman : Cathy ! Cathy ! Réveille-toi ! Il faut qu'on y aille.
Tout ça n'était qu'un rêve. Je venais de rêver du frère de mon futur époux. Mon Dieu ! Mais qu'est ce qui m'arrivait ? Ça ne faisait qu'un soir seulement qu'il était là et j'étais déjà à ce point perturbé. Mais il fallait absolument que je me reprenne. Dans deux semaines je me mariais avec son frère. Et une histoire de sexe ne devait en aucun cas briser les espoirs de mes parents.
- Maman : Tu aimes trop dormir. Réveille-toi.
- Moi : Oui j'ai compris non. Est-ce que je dois me réveiller brutalement ?
Ma mère n'avait totalement pas tort. Il était 9h30. Mais bon après la soirée d'hier j'avais bien le droit de dormir ainsi. Je n'avais rien dit à mes parents de ma chute dans la piscine. Ils allaient s'inquiéter pour rien et surtout ça allait me faire repenser à la suite de l'histoire. Au fond j'avais pas besoin de ça pour penser sans cesse à cette situation. Je m'étais comportée comme une véritable « pute ». Rien de plus. Thomas était si gentil avec moi. Qu'est-ce qu'il allait penser de tout ça ? Il ne devait absolument pas savoir ce qui s'était passé hier. C'était un écart de conduite de ma part et ça ne se reproduirait plus. Je savais à quoi m'attendre maintenant avec son frère qui était un véritable démon. Il fallait que je le voie pour lui dire de ne rien dire à son frère.
Quarante-cinq minutes plus tard j'étais prête. Ma mère et moi avions plusieurs courses à faire pour le mariage. Mais surtout pour la dot qui avait lieu le week-end prochain. Je devais aller faire le dernier essayage de ma tenue de la dot. Ma mère avait décidé de changer les tissus des fauteuils et il fallait aller vérifier le travail qui était fait.
Evidemment Maman avait déjà attaché la bouche. Si seulement elle était au courant de mon périple d'hier elle-même allait comprendre que je dorme à ne plus vouloir me réveiller. Mon père qui savait qu'elle allait enclencher le bavardage, me guettait déjà avec un sourire en coin qui disait « prépare toi pour le sermon ».
- Maman : Vraiment je ne sais pas quel genre de femme tu es. Tu dors jusqu'à 10h. Une femme ne dort pas comme ça. Et tu te maries bientôt. Tu vas comprendre même ce que je dis quand l'enfant-ci ? A cette heure-ci moi à ton âge j'avais déjà fait le ménage dans la maison et toutes les chambres, laver les assiettes et les marmites et servi le petit-déjeuner de mon père...
« Dis même une fois que tu aurais déjà fait le marché, préparé et mangé. » Me suis-je dit pendant qu'elle me déversait son bavardage. Les parents hein ! Il parle toujours de leur enfance comme s'ils étaient des super héros, des super intelligents, etc.
- Moi : Maman tu aimes trop le bavardage. Je suis prête on peut partir.
- Maman : Oui j'aime trop le bavardage. C'est comme ça que vous parlez toujours. Je te rappelle que tu paies le taxi hein !
- Moi : Hum ! Pardon on part.
Dans le taxi, ma mère avait toujours la mine fâchée. Elle ne l'était même pas. Elle voulait juste qu'on la flatte un peu. Mais comme je n'étais pas du tout d'humeur, aujourd'hui là elle allait seulement caler en l'air. De toute manière comme elle n'aime pas être en froid avec les gens, elle a recommencé à parler quelques minutes après.
- Maman : Le frère de Thomas est bien arrivé hier ?
Le sujet à ne pas évoquer avec moi vraiment. Mieux la mère ci continuait avec sa bouche attachée.
- Moi : Oui il est bien arrivé.
- Maman : Comment il est ? Bel homme ?
- Moi : Quoi ? pourquoi cette question ?
La mère ci a dérangé le tour ci. Ou elle savait déjà ce qui se passait oh !
- Maman : Ekié ! Pour savoir non ! Ta cousine Mélanie est célibataire. On peut les présenter le jour de la dot.
- Moi : Je dis hein ! On a signé le pacte avec la famille-là qui disait qu'on allait épouser tous leurs fils ?
- Maman : Aka toi aussi ! N'est-ce pas tu as trouvé le mari tu ne veux pas que les autres aussi trouvent pour eux ?
- Moi : Ekié ! Mélanie n'est pas son genre de fille de toute façon.
Hum ! Cathy ! Jusqu'à tu sais même quel est son genre de fille. Le tour-ci c'est le prêtre que tu dois seulement aller voir. Le gars a embrouillé ton cerveau. Ça m'avait franchement déplu que ma mère envisage de présenter Patrick à ma cousine Mélanie. Tout ça n'avait vraiment aucun sens.
Vingt minutes plus tard, nous étions arrivés chez la couturière. Celle qui me tuait les tenues. Maman voulait que je fasse coudre ma tenue chez sa couturière mais j'ai dit niet. On ne change pas l'équipe qui gagne, lui ai-je répondu. Et je n'avais pas tort. Ma tenue était divine sur moi (je sais je me la pète un peu trop, mais faut au moins que moi je le fasse). Même ma mère la super sceptique était ébloui. Il n'y avait plus besoin de retouches dessus. Alors ma mère remit à Meli le reste de son argent.
Deux minutes plus tard nous étions repartis pour continuer notre rude journée. Ma mère dans le taxi commença à m'embrouiller à cause des invitations. Comment il fallait que lui donne encore 10 invitations. A quelle date la mère ? Qu'il y a les oncles qui se fâchent déjà parce qu'ils ne sont pas invités. Qu'on doit quitter sur les problèmes et bla bla bla.
- Moi : A trois semaines du mariage tu viens me parler d'invitations encore ? On a déjà tout distribué non ? Si tu veux supprimes certaines de tes amis pour les faire venir.
- Maman : Aka ! Toi aussi ! On ne peut ajouter une table dans la salle là.
- Moi : Maman le tour ci hein c'est non. J'accepte encore pour ça, la semaine prochaine tu vas me parler d'autres tontons. On ne peut pas inviter tout le monde.
J'avais en effet déjà rajouter une table à cause d'oncles qui étaient fâchés. Les africains hein ! C'est comme si ils sont obligés de partir au mariage des gens. Tout ça à cause de la nourriture et la boisson. Des soi-disant oncles que je ne connaissais même pas. C'est toujours eux. Après ils vont venir remplir la maison le jour de la dot pour dire notre fille. « Vous me connaissez où ? Chintok !!! »
...............
Il était 16 heures. Maman et moi avions fini nos courses. J'étais complètement lessivée. Une envie grave de manger et ensuite de dormir. Nous étions allés chez la pâtissière pour qu'elle nous fasse gouter les saveurs qu'il y aurait au gâteau. Parties vérifier les tenues de maman pour le mariage. Ensuite nous avons rendus visite à des tontons et tatas. Maman disait qu'il fallait que moi-même j'aille dire que je me marie. Les ways des Camers hein ! Ma mère était fière de me pavaner comme ça. « Oui c'est ma fille-ci qui va se marier ; Je ne t'ai pas dit que ma fille se mariait ? » Le tour ci c'est affiche 4*3 qu'on va produire et mettre en route.
Thomas ne m'avait pas appelé comme à son habitude depuis le matin. Bizarre ! Peut-être que Patrick lui avait tout dit ? Il m'avait pourtant dit qu'il ne le ferait pas. Je ne le connaissais que depuis un jour je ne pouvais croire qu'il avait une parole. En plus un homme qui saute sur la fiancée de son frère dès le premier jour ne devait certainement pas avoir de paroles (comme si moi j'étais mieux que lui hein). Il fallait que je m'en rassure.
- Moi : Allo ! Thomas ?
- Thomas : Oui chéri. Excuse-moi. Je suis hyper surbooké aujourd'hui.
- Moi : (avec un immense soulagement) Ok pas de soucis. Je voulais juste être sûre que ça va. Tu parles tout bas, tu es en réunion ?
- Thomas : Euh oui ! Fais-moi mon cœur. Viens à la maison ce soir pour diner avec Patrick.
- Une voix au bout du fil : Thomas ? qu'est ce que tu fais ? Je t'attends !
- Moi : Allo ?
- Thomas : Chéri je te laisse. Un partenaire. Ce soir 19h à la maison.
Il avait coupé aussitôt. Son partenaire là l'appelait de façon si familière. Mais bon j'étais sûre des sentiments de Thomas à mon égard. J'étais comme la prunelle de ses yeux. Mais là où il voulait franchement me mettre dans le ndem c'était de prévoir un autre diner avec Patrick. Bon heureusement cette fois-ci il serait là. Donc y avait pas de quoi s'inquiéter. Et puis même si je me retrouvais seule avec lui une fois de plus, il était hors de question que je craque une deuxième fois. Ça devait être cette chute dans la piscine qui avait retourné mon cerveau.
............
Il était 19 heures et j'étais en retard comme à mon habitude. Thomas allait certainement m'appeler pour savoir pourquoi je n'étais pas encore arrivé chez lui. Une dernière touche sur ma coiffure et c'était ok. J'avais décidé d'être absolument radieuse ce soir. Fallait pas que Patrick se rende compte que j'étais perturbée. A mon tour de jouer à la fiancée super amoureuse, prévenante et tout ce qui va avec. Le message allait entrer dans sa tête : « Propriété privée de ton frère. Pas touche !!! »
Vingt-cinq minutes plus tard, j'étais arrivé devant chez Thomas. Mon cœur se mit à battre anormalement. Normal ! Quand tu sais que tu vas rencontrer le diable dans quelques instants. Mais de toute manière j'avais déjà prévu la parade. Mon attitude allait tellement le déstabiliser qu'il allait lui-même abandonner ses petits tours de charme. Il était assis dans le salon à regarder la télé. Je sais pas trop ce qu'il regardait mais il était mort de rire. Ça ne fut plus le cas quand il se rendit compte que j'étais là.
- Patrick : Cathy ? Tu es là depuis ?
- Moi : Non. Je viens juste d'arriver. Thomas est dans sa chambre c'est ça ? je vais le retrouver.
- Patrick : Non, il n'est pas encore rentré.
- Moi : Comment ça ? c'est lui qui m'a donné rendez-vous à 19 heures ici.
- Patrick : Oui mais il ne maîtrise pas beaucoup son temps. C'est pas facile d'être DG.
Mes plans allaient à leur perte. Ils résidaient dans la certitude que Thomas serait déjà rentré. Mais là me trouver seule une fois de plus avec Patrick. Je me suis dit qu'il fallait que je me calme. Patrick n'était quand même pas quelqu'un d'insensé pour tenter à nouveau de séduire la fiancée de son frère. Oui ! Il ne se passerait rien avec Patrick ce soir.