J'étais tétanisé entre le bonheur, les sentiments complexes, et l'envie, mon sang faisait une course folle dans mon corps, j'avais mal au bas ventre, plus rien n'existait à part nos deux langues et les caresses qu'elles se faisaient. Etre dans ses bras me procurait déjà un plaisir inouï. Que dire donc de son baiser ? Le contexte y était certainement pour quelque chose. Patrick m'embrassait comme si c'était la seule et unique fois qu'il le ferait. De toute manière ce n'était pas faux. On ne pouvait pas se permettre de recommencer.
J'étais comme emportée dans un tourbillon. Je ressentais des choses avec ce baiser que je n'avais jamais ressenti. Patrick savait user de ses lèvres et sa langue. On aurait dit que nos langues étaient des âmes-sœur qui se comprenaient. Endiablées dans une valse étourdissante. Patrick me faisait découvrir un tout autre monde. Un tout autre sens du mot plaisir. Ce que Thomas n'avait pas su me donner la veille. Avec Thomas nous étions même allés plus loin mais ce baiser interminable de Patrick était au-dessus de tout, de toutes mes espérances.
Plus nous nous embrassions plus le plaisir était intense. Alors Patrick commença à balader ses mains sur mon corps. Ses caresses étaient sur ma peau comme de la soie. Ses caresses m'emmenaient encore plus loin. Et quand il mit sa main sur mon sein gauche, je sentis comme une décharge électrique. Il se mettait à toucher une partie très sensible de mon anatomie. Alors qu'il continuait de m'embrasser, avec plus de fougue et plus de pression, il s'amusait avec mon sein. Je sentais des picotements dans mon ventre. J'avais de plus en plus chaud. J'avais de plus en plus envie de lui. Mais subitement il s'écarta de moi. Il me regarda pendant 10 secondes et dit : « Je n'aurais pas dû. Je suis désolée ». Et il sortit de la chambre, me laissant seule sur le lit toute perturbée.
Patrick avait raison. Qu'est ce qui nous avait pris ? Nous avions agi comme deux inconscients. Mais surtout deux personnes cruelles. Thomas ! Il ne devait surtout pas apprendre ça sinon il serait anéanti. Alors je me levai de mon lit pour rejoindre Patrick.
Il était près du bar. Un verre de whisky à la main qu'il avala d'un trait. Et aussitôt il se resservit. Ça devait être la culpabilité de ce qu'il venait de faire.
-Moi : Il ne faut pas que Thomas sache ce qui s'est passé aujourd'hui.
-Patrick : Pour qui tu me prends ? bien sûr que Thomas ne doit jamais rien savoir. Il nous tuerait tous les deux. Tu dois surtout éviter de vouloir jouer la femme honnête sur ce coup.
-Moi : je sais très bien ce que j'ai à faire. Je veux juste m'assurer que toi aussi. Il ne s'est jamais rien passé dans cette chambre.
-Patrick : Mais il te verra en jogging et tes habits trempés quand il rentrera.
-Moi : On lui parlera de ma chute. Mais tu es arrivé plus tôt pour me sortir de l'eau. Il n'y a jamais eu de bouche-à-bouche, tu ne m'as pas déshabillé. On ne s'est pas couché dans le même lit et on ne s'est surtout pas embrassé.
Aussitôt dit, aussitôt retourné dans la chambre. Hors de question que je reste dans la même pièce que lui. Il ne fallait pas tenter le diable deux fois. D'ailleurs il était préférable que je rentre chez moi. Où était passé Thomas ? Ça faisait plus d'une heure qu'il était parti et il avait promis de ne pas mettre long. Je n'étais pas censé dormir ici. Je ne l'avais jamais fait et avec ce qui s'était passé ce soir, il était hors de question que je dorme ici. Il était plus de 22 heures mais je pouvais prendre un taxi en dépôt pour rentrer à la maison. Oui j'allais rentrer et Thomas et moi on allait se revoir après. Le gardien pouvait aller me trouver un taxi. J'allais faire ça. Je pris mes habits trempés et je les mis dans un plastique que j'avais trouvé dans le placard de Thomas. Patrick n'était pas au salon. De toute manière je ne voulais pas le croiser et je n'étais pas tenu de lui dire au revoir. Je sortis donc de la maison dans le but de demander au gardien de me chercher un taxi vide.
-Patrick : Où est-ce que tu vas Cathy ?
Il m'avait fait peur. J'avais sursauté. Patrick prenait l'air dans le jardin, toujours le verre de whisky à la main. Il avait de toute évidence décidé de se saouler. C'était certainement sa façon d'oublier. Je me demandais bien qu'elle serait la mienne.
-Moi : chez moi.
-Patrick : A cette heure ? Et Thomas va trouver ça bizarre.
-Moi : Je ne suis pas censée dormir ici. Je n'ai jamais dormi ici.
-Patrick : Mais c'est Thomas qui te raccompagne. Tu ne devrais pas partir. Il faut attendre Thomas.
Croyait-il vraiment que j'avais envie de voir Thomas ce soir ? D'être avec lui tout en sachant ce que je venais de faire ? Hors de question que je reste encore dans cette maison.
-Moi : Thomas et moi on se verra demain. Je suis épuisée, je préfère rentrer. Je vais prendre une course.
-Patrick : il m'en voudra de t'avoir laissé partir toute seule dans la nuit. Dans ce cas, je vais te raccompagner.
-Moi : Ce n'est pas la peine. Je ne suis pas une gamine.
-Patrick : Ça je le sais. Mais je te raccompagne quand même.
C'était vraiment le diable en personne. Pourquoi tenait-il à me raccompagner ? Pour me faire trébucher encore et aller dire à son frère que je suis une fille légère ? Peut-être que tout ça était calculé. Peut-être avait-il fait exprès de m'embrasser ? Mais sa façon de m'embrasser était si profonde que je doutais qu'il s'agissait d'une mise en scène.
Patrick se dirigea au salon et ressorti cinq minutes plus tard. Des clés de voiture en main.
-Patrick : suis moi. On va prendre la voiture.
-Moi : tu as trop bu. Je préfère prendre le taxi s'il te plaît.
-Patrick : Cathy, dit-il en se rapprochant de moi, moins tu résisteras plus vite tu seras arrivée chez toi.
Il était trop près. Je le sentais. Sa respiration. Une odeur de whisky que je déteste, mélangé à son parfum, elle m'enivrait ! Elle le rendait encore plus désirable. Il me dévisageait. Mais là je sentais de la colère. Pourquoi ? me reprochait-il ce qui s'était passé ? pensait-il que c'était de ma faute. Pourquoi ce regard ?
-Patrick : Je te demande pardon Cathy. Je n'aurais jamais dû me comporter comme ça. J'ai agi en égoïste. Me jeter sur la future épouse de mon frère est impardonnable. Je te prie d'accepter mes excuses.
Il était visiblement désemparé. Et ça le rendait adorable.
-Moi : Patrick on est tous les deux fautifs dans cette histoire. Tu m'as embrassé et je t'ai laissé faire. Je ne t'ai à aucun moment repoussé. J'aurais pu le faire mais je ne l'ai pas fait. Alors tu n'as aucune excuse à me faire.
-Patrick : Pourquoi tu m'as laissé faire Cathy ?
-Moi : Ce n'est pas important à savoir. Et puis moi je ne te demande pas pourquoi tu m'as embrassé.
-Patrick : Parce que je suis désespérément attiré par toi Cathy. Je ne sais pas à quoi c'est dû mais c'est comme ça. Et quand je suis près de toi, je n'ai qu'une seule envie, te toucher.
Je voulais qu'il continue où on s'était arrêté tout à l'heure. Je voulais qu'il m'embrasse encore, avec la même fougue. Je sentais ses lèvres se rapprocher lorsque j'entendis le portail s'ouvrir. Thomas était revenu. Patrick s'éloigna brusquement de moi. Thomas ne devait absolument rien soupçonner.