La journée est enfin finie, ouf. Ces deux dernières heures ont ete interminables. Louna me dépose chez moi après avoir déposé Nina chez elle. On s'est donné rendez-vous à 19h devant le cinéma, ma mère m'y déposera car elle doit aller faire les derniers achats pour notre voyage et surtout elle doit prendre de quoi faire un super apéro pour demain après la cérémonie de remise des diplômes. Lorsque je rentre, mon père est déjà de retour et il aide ma mère qui tente de faire un gâteau. Je les regarde silencieusement pendant un moment, c'est un sacré carnage. Maman tente de façonner une sorte de glaçage mais la casserole lui échappe des mains et atterri sur le sol. Papa se penche pour ramasser mais maman se penche en même temps et bim ils se toquent la tête et explosent de rire. Je ne peux m'empêcher de rire aussi et ils le remarque.
- Alors ma puce et cette dernière journée raconte, me demande papa.
- Oh tu sais ça été, c'était un peu bizarre quand même de me dire que ca y est, c'est fini.
- Pour fêter ça, ta mère a voulu faire un gâteau mais regarde le carnage, se moqua-t-il en enlacant ma mère tendrement.
- Je ferai mieux d'aller en acheter un au lieu debtransformer la cuisine en champ de bataille.
- Ah parce que tu crois que pire c'est faisable ? Renchérit mon père, hillare.
Maman fit la fausse vexée et envoya le torchon de vaisselle dans la figure de mon père qui se tenait le ventre en riant aux eclats. Après quelques minutes à tous rigoler, nous reprenons notre sérieux.
- Maman tu vas bien faire des courses ce soir ?
- Oui pourquoi ?
- Tu veux bien me déposer vers 18h45 devant le grand cinéma s'il te plaît ?
- Oui pas de soucis ma puce.
- Merci maman t'es la meilleure ! Bon je file dans ma chambre je vous laisse mes parents chéris et adorés.
- Eh minute jeune fille, tu ne nous aide pas pour le gâteau ?
- Pour le carnage tu veux dire, rigolai-je. Nan maman je te laisse gérer comme une pro, d'ailleurs regarde papa a déjà foutu le camp !
- Roh le lâcheur, dit-elle en partant dans le living à la poursuite de mon père. John reviens ici tout de suite !
Pour toute réponse j'entendais le rire de mon père qui tentait d'échapper à ma folle de mère. Je monta les escaliers quatre à quatre et me rendit dans ma chambre. Mon téléphone émit un léger bip, signe que j'avais un message. Steven. Décidément il ne lâchera jamais l'affaire. C'est pénible.
»Steven
Salut ma belle, alors ça y est t'es libre !
Je souffle d'exaspération et lève les yeux au ciel. Ca fait plus de six mois que j'ai rompu avec lui. Il devenait bizarre, et me parlait de sorcellerie et de ma famille. J'ai préféré couper court au bout de quelques semaines de relation. Même Jeffrey avec qui je suis restée deux ans n'a jamais été aussi chelou. Lui on s'est quittés l'an dernier quand il est entre à l'université. Il partait à l'autre bout du pays et mes parents ne m'auraient jamais laissé partir le rejoindre le week-end. Et puis je l'aimais bien, j'étais amoureuse mais sans plus. Je m'en suis remise sans difficultés. Notre histoire a été jolie mais je savais depuis le début qu'il n'était pas le bon. Celui avec qui je me marierai et avec qui j'aurais des enfants. Un autre bip se fait entendre. Il a décidé de me pourrir la soirée ou quoi ?!
»Steven
Je sais que tu es dans ta chambre, répond moi.
Je me fige et fonce vers mes fenêtres afin de scruter l'extérieur. Il me surveille ou quoi ? Mais non, tout semble normal là-dehors. Je deviens parano en plus. Bip.
»Steven
Roh allez réponds ! Je ne vais pas te manger. Enfin ... sauf si tu me le demande !
Mais il est sérieux lui ?! Je me décide à lui répondre quand même et ce pour la dernière fois.
»Moi
Ecoute maintenant tu me laisse tranquille, je bloque ton numéro. Et si l'envie te reprend de vouloir me recontacter je te rappelle que mon père bosse à la police !
J'envoie le message et je bloque directement son numéro. Je décide d'aller me relaxer dans un bon bain avec le gel moussant que louna m'a offert pour Noël. Il sent bon la fleur de cerisier. Je ne sais pas comment ça se fait mais j'ai toujours réussi à me laver dans de l'eau hyper chaude. Je me rappelle une fois où les filles sont venues dormir ici et que Nina avait été se laver juste après moi. Elle n'avait pas bougé la température et avait fini comme un homard. Maman avait du lui mettre des cataplasmes d'argile. La pauvre quand même quand j'y repense ! Je me glisse dans mon bain brûlant et je savoure l'odeur enivrante. Quand l'eau commence à refroidir je décide de sortir de l'eau et de me préparer. Je mets un jean slim basique avec un petit pull léger blanc et mes converses rouges. Je descend rejoindre mes parents qui se chamaillent à présent pour une histoire de place dans leurs valises. Les herbes et autres thés de ma mère ne sont pas une nécessité a emporter pour mon père ! J'attrape un cookie dans le bocal quand mon mal de tête refait surface, comme ça, d'un seul coup en m'arrachant un cri de douleur par la même occasion. Je laisse tomber le bocal sur le sol et me plie en deux, la tête entre mes mains. Mes parents se précipitent à mes côtés, ils sont paniqués.
- Ma puce regarde-moi, dis maman. Allez Liv regarde-moi s'il te plaît. John vite apporte-moi ma petite bouteille ambrée qui est dans mon sac de secours.
Je sens papa se lever de derrière moi et se diriger vers la petite pochette de maman. Il pousse un juron et je l'entend dire qu'elle a un sacré bordel la dedans alors que sa pochette est minuscule. Quand il arrive maman lui prend la fiole et me penche la tête en arrière afin d'y déverser le contenu. Elle a une sacrée poigne. Presque instantanément, mon mal de tête disparaît. Je me sens mieux.
- Doucement ma chérie, ça va ? me demande maman alors que je tente de me relever.
- Oui oui mais ton produit la il est miraculeux ! Degeu mais miraculeux !
Papa et maman ont rigolés et maman m'a expliqué que cette concoction venait de sa maman qui était très axée nature et plantes. Je n'ai pas connu mes grands-parents. Aucune d'entre eux, c'est juste nous trois, depuis toujours. Mais alors que je me relevais, j'ai entendu maman parler mais sans bouger les lèvres.
- Quoi ? Qu'est-ce qui commence ? Demandai-je à haute voix.
Maman baissa les yeux et papa paru surpris mais il se reprit très vite.
- Mais ma puce, maman n'a rien dit.
- Oh bordel de merde, sa grand-mère mangeuse de tulipe! Jurai-je.
- Olivia ! Me gronda maman.
- Mais quoi ?
- Ton langage s'il te plaît ! Intervint alors papa.
Je souffla bruyamment en signe de mécontentement mais je me résigna à lâcher un "désolé" qui m'a arraché la gorge comme si une armée de cactus y était passé. Papa m'a quand même souris et m'a demandé d'aller attendre ma mère dans la voiture. Ils ont bien compris que malgré ma migraine aussi atroce que passagère, rien ne m'empêchera d'aller à la dernière soirée avec mes amies. J'embrasse donc papa et je vais attendre maman dans la voiture, elle ne me laissera pas conduire malgré que j'ai mon permis mais tampis, je choisirai au moins la musique.
*Bonnie*
Je suis en panique totale. Mes mains tremblent et je sens mon cœur prêt à exploser dans ma poitrine. John est à mes côtés comme toujours. Il rompt le silence.
- Ca commence plutôt que prévu.
- Oui ... Heureusement que j'avais préparé des potions à l'avance... Elle est fort John, son degré de magie est impressionnant. J'ai ressenti toute son énergie, même Eleanor n'était pas aussi puissante. Son aura est déjà très développée. Elle avait raison...
- Qui ?
- Sa mère.
- Tu es sa mère, Olivia est notre fille.
Je le regarde compatissante et passe ma main sur sa joue. Olivia est notre seul enfant et le restera, je ne peux pas avoir d'enfants. Je suis considérée comme une sorte d'erreur qui n'aurait pas dû naître, une sorte de demi-sorcière, une humaine dotée de certains dons, je peux faire trembler les murs, je ressens les auras, je peux guérir les gens, mais je ne suis pas une sorcière. John essuie les larmes qui coulent sur mes joues et m'embrasse le dessus de la tête.
- Eleanor avait raison. Olivia est notre salut, celle qui va réunifier les peuples celle qui éloigner les ténèbres, les mages noirs.
- Je vais prévenir le roi alpha et l'alpha en chef de la meute Eriksen. Nous devons avancer notre départ à demain, me dis John sur un ton ferme et résolu.
- OK mais on va lui laisser sa soirée comme convenu, des demain sa vie va changer à tout jamais. Laissons-la être insouciante encore 24h.
- D'accord, tiens voilà la carte d'urgence, prend tout le nécessaire et donne moi la liste de ce que je dois mettre dans les 3 sacs que tu as préparé.
- OK, allez j'y vais elle m'attend.
John me sourit faiblement et pose un doux baiser sur mes lèvres. Je vais rejoindre ma fille dans la voiture. Je ne sais toujours pas comment je vais lui dire ni comment elle le prendra. Mais je n'ai absolument pas le choix. Olivia m'attend déjà dans la voiture et chante à tue-tête. Je grave à jamais ce moment dans ma mémoire. Ma petite fille. Je monte alors dans ma voiture en fixant un large sourire que j'espère convaincant sur mon visage.
- Bon alors ma puce il est 17h30 et si ça te dis avant ta soirée on peu faire un peu de shopping... regarde ce que papa m'a donné !
- Sa carte spéciale urgence ?! Bordel j'y crois pas !
- Liv ton langage !
- Oh maman c'est bon ne fais pas tout un plat. Mais rolala ça veut dire shopping extra pour partir en Norvège ?
Je lui souris de toutes mes dents en guise de réponse et elle commence à se dandine sur place en criant "danse de la joie". Je démarre tout en riant et je me dirige vers le centre commercial qui n'est qu'à deux kilomètres de notre maison. Près de 5000 dollars plus tard, nous avons tous une nouvelle garde robe pour la Norvège.
- Maman, on va faire comment pour prendre tout ça avec nous ? On a le droit que à une valise chacun.
- Oh ma puce ne te tracasse pas avec ça, on va envoyer dès ce soir nos affaires via une société de transport. C'est hyper sécurisé. Tu connais ton père il est intransigeant la dessus.
- Oh que oui, me dit-elle en riant aux eclats.
Je dépose Olivia devant le cinéma et la voit rejoindre ses amies. Je viendrai la rechercher au burger vers 23h45. Il faut absolument qu'elle prenne une autre fiole avant minuit. Demain quand nous arriverons au chalet nous lui dirons la vérité. Toute la vérité. Oh ma déesse, faites qu'elle ne se met pas en colère, faites que tout se passe bien.