Je finis par repartir dans la cuisine afin de lui emballer le petit lunch qu'elle n'aura probablement pas le temps d'avaler ici. Ma tornade rousse dévale l'escalier et saute dans les bras de son père, lui plaquant un énorme bisous sur la joue.
- Comment va mon papa préféré ? Lui demanda-t-elle de façon un peu trop mielleuse.
Loin de se laisser berner, John arqua un sourcils et la dévisagea alors qu'elle me faisait un énorme bisous et me complimenta sur ma coiffure qui n'était rien de plus qu'un chignon transpirant le slogan "je suis une mère débordée et anxieuse".
- Que nous vaut autant de compliments ?
- Rien rien, se défendit-elle. Juste je suis chanceuse d'avoir des parents aussi géniaux que vous !
- Liv... dit John de façon amusée.
- Mais non papa je suis sérieuse. Très sérieuse. Pas beaucoup de jeune fille de mon âge on cette chance d'avoir des parents aussi cool que vous ! Et puis maman t'es un amour de me faire des pancakes ...
Décidément elle ne sait pas enjoliver les choses. Je lui fais des pancakes au moins 2 fois par semaine. Je pose sur elle un regard amusé. Elle a quelque chose à demander.
- Olivia, la coupa John, crache le morceaux !
Elle soupira bruyamment, roula des yeux et s'affala sur la chaise en face de son père.
- Toujours les grands mots ! Je n'ai même pas le droit de vous complimenter !
Elle fit la moue de la jeune fille faussement vexée ce qui nous amusa.
- Allez ma puce, ne fait pas la tête et dis-nous ce qu'il se passe. Ton père est grincheux le vendredi matin tu le sait bien.
John me regarda de façon légèrement outrée ce qui me fit pouffer de rire. Mais au moins notre fille cracha enfin le morceau.
- Bon OK... commença-t-elle, j'aimerai sortir ce soir au cinema et puis se faire un burger avec Louna et Nina...
Elle se tripotait les doigts et regardait partout sauf dans notre direction.
- Liv ma puce... je sais pas trop si c'est une bonne idée, un gros voyage nous attend la semaine prochaine et ça nécessite beaucoup de préparatifs. Et en plus il y a la cérémonie de remise des diplômes demain matin.
- Roh mais maman s'il te plaît ! C'est mon anniversaire demain et dans 4 jours on s'envole pour la Norvège. Allez dites oui s'il vous plaît ! Pitié ! Gémit-elle.
Je regarde John qui semble aussi perplexe que moi mais qui fini par acquiesser. Même lui se ligue contre moi quand sa petite fille chérie lui fait ses yeux de chaton en mal d'amour. Il m'énerve ! Je souffla bruyamment et capitula.
- OK mais sois rentrée pour 23h30, on fêtera convenablement ton anniversaire demain soir.
- Oh merci ma petite maman tubes la meilleure et toi le meilleur des papas du monde entier !
Une voiture klaxonna et olivia bondit sur ses pieds et nous embrassa à la hâte mais avec tellement d'amour.
- Je file, c'est Louna avec sa nouvelle voiture, cadeau pour son diplôme... si jamais ça peut vous donner une idée pour féliciter le petit génie que je suis ...
- Fous le camp, oust, dehors jeune fille! Gronda malicieusement son père.
- Bye je vous aime d'amour mes parents chéris !
- Nous aussi chérie, lui criais-je alors qu'elle refermait la porte et courrait vers la voiture de son amie.
Je m'assis à côté de John et ma mine s'assombrit. Mon bébé a grandit. Mon bébé devient une femme. John me serra la main. Je sais à quoi il pense, je ressens toutes ses émotions.
- Tu crois qu'on a eu raison de la laisser sortir ce soir ?
- Je crois oui.
- Mais s'il lui arrivait malheur ?
- Chérie... elle sera de retour avant minuit. Tout ira bien.
- Qui essaies-tu de persuader ? Toi ou moi ?
J'ai craché ces derniers mots avec tant de colère que la pièce se mit à trembler. John n'était pas impressionné. Que du contraire. Il planta ses yeux dans les mieux et ils prirent une couleur dorée.
- Cesse de faire trembler cette maison Alana !
- Cesse de déployer ton aura de loup sur moi !
Nous nous fixame quelques minutes avant de nous rendre compte que la pièce avait cessé de trembler et que ses yeux avaient repris leur couleur d'origine. Bleu acier.
- Ne m'appelle plus comme ça... murmurai-je.
- C'est ton prénom.
- C'était. Avant. J'ai changé et tu le sait. Toi aussi d'ailleurs tu as changé le tiens ... Victor !
Pour toute réponse il me grogna dessus mais peu importe, je ne comptais pas me laisser impressionner par mon âme-sœur !
- J'ai tellement peur pour elle.
- Moi aussi. C'est ma fille et je l'aime.
Les larmes commencèrent à couler et il me prit dans ses bras.
- 18 ans, ça y est. Demain ses pouvoirs vont se révéler et elle saura. Elle va nous détester, elle...
- Demain la jeune femme que nous avons élevé ensemble saura qui elle est et que tout ce qu'on a fait était pour la protéger ! Me coupa-t-il.
- Elle va nous détester John...
- Non. Elle va être bouleversée elle va pleurer et nous en vouloir mais jamais elle ne nous détestera.
- J'ai peur de la perdre... de base elle n'est que ma nièce mais... c'est ma fille, notre fille. Et je ne peux résoudre à lui dire adieu.
- Ca ne sera pas le cas ma chérie. Je te le promet.
Nous restons un peu enlacés puis John parti au travail et moi je commençais à préparer nos valises pour le voyage en Norvège, le fameux voyage des lettres de ma sœur. La dernière étape. Je n'ai pas failli à ma mission de protéger Olivia. Je suis restée jour après jour sur le qui vive pour la garder en sécurité. Nous l'avons gardé en sécurité. John et moi. Oh ma déesse puisses-tu encore nous aider pour les épreuves à venir !
*Olivia*
Je cours jusque la voiture de Louna et monte à l'arrière. J'ai à peine le temps de mettre ma ceinture de sécurité que Louna démarre en trombe. Elle est dingue cette fille mais je l'adore.
- Alors ? Commença Nina
- Alors quoi ?
- Bah pour ce soir tiens idiote ! Renchérit Louna.
Je fais une moue un peu triste, je suis une bonne comédienne. Louna souffle bruyamment et Nina lâche un juron pas très joli à entendre. Mais je me met à rire et donc elle comprennent vite que c'est ok.
- Purée mais à chaque fois tu nous fait le coup ! C'est pas drôle j'y ai vraiment cru cette fois ! Râla Nina.
- Ouais c'est pas cool Liv j'étais déjà prête à faire demi tour et menacer tes parents de les enfermer à la cave !
Le pire ? Elle en est capable Louna ! Nina aussi d'ailleurs. Ce ne sont pas mes deux meilleures amies pour rien, nous formons un trio explosif et inséparable. Quand je leur ai annoncé que nous partions un an en Norvège, elles ont été extrêmement déçues et tristes. On devait aller à l'université ensemble. En repensant à ce souvenir je frissonne. Je me rappelle être rentrée chez moi et avoir vu mes parents avec une expression indéchiffrable sur le visage. Sur la table étaient posées des lettres, des réponses à des candidatures pour intégrer des universités. Toutes étaient biensur positives. Mes deux comparses étaient elles aussi prises. Nous irions quoi qu'il arrive dans la même université. Mais c'était sans compter sur le projet de mes parents. Ils m ont expliqué qu'une année sabbatique me ferait le plus grand bien pour moi renouer avec mes origines, que mes amies seraient encore là quand nous reviendrons. Je suis passée par toutes sortes d'émotions. J'ai été en colère, déçue, triste, puis je me suis résignée. Aller en Norvège pendant un an n'est pas donné à tout le monde. Mes amies ont elles aussi été déçues mais on s'est promis de rester évidemment en contact et de nous voir aussi régulièrement que possible en visio. Notre amitié ne prendra pas fin avec mon départ.
- Allez go la dernière journée les bichette ! Nous dit notre pilote en enlevant les clés.
- Ouais ouf ! Et demain fiesta diplôme ! Dit Nina en faisant une petite danse de la joie.
Je les suit en riant, elles vont me manquer ces bourriques. La matinée se passe plutôt bien et quand arrive l'heure du déjeuner je me précipite à la cafétéria rejoindre mes amies. Nous prenons toutes les trois la même chose tous les jours et sans se concerter. Nous sommes comme connectées. Aujourd'hui c'est des lasagnes. Miam. Nous rigolons tout le repas mais juste avant de sortir je me sens fiévreuse d'un coup. J ai chaud j'ai froid. Et j'ai un mal de tête affreux et atroce. Ca bourdonne.
- Les filles, allez-y je vous rejoins, j'ai très mal à la tête et je vais aller me passer de l'eau sur le visage.
- T'es sûre que tu ne veux pas qu'on vienne avec toi ? Me dit Nina tandis que Louna me fixait en froncant ses fins sourcils.
- Oui oui allez-y j'ai juste besoin d un peu de fraîcheur sur ma figure.
Elle acquiessent mais je vois l'inquiétude sur leurs visages. Je vais jusqu'aux toilettes des filles qui heureusement ne sont pas très loin. Je regarde en vitesse à l'intérieur et ouf elles sont vides ! Je me penche vers les lavabo et mon visage est quasi méconnaissable tant il est tordu par la douleur. Mes yeux bleu nuit sont tout vitreux. Une pointe de douleur se fait alors ressentir en plein milieu de mon front et là douleur s'élargit. En quelques secondes j'ai tellement mal que j'ai envie de me taper la tête dans le mur. Puis la douleur se calme et j'entend comme un murmure dans ma tête puis tout revient soudain à la normale. Bordel de merde mais il vient de se passer quoi là ? Je me passe de l'eau fraîche sur le visage. Bon sang ça s'est réellement passé ou j'ai rêvé ? Je prend quelques minutes pour me ressaisir. Allez Olivia souffle un bon coup. Je me lave les mains et je sors des toilettes en direction de ma salle de cours pour ma dernière après-midi au lycée.