- Ruth : Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
- Charbelle : Elle veut que je lui remette mon bébé.
- Ruth : Comment ? Je n'ai pas compris.
- Charbelle : Elle propose de prendre soin de moi et de la grossesse mais le bébé sera à elle après l'accouchement.
- Ruth : Elle fera croire à son mari qu'elle est enceinte ?
- Charbelle : Je me le demande aussi. Si ce n'est pas son intention, donc son mari est au courant de cette offre.
- Ruth : Que feras-tu ?
- Charbelle : Je n'en sais rien.
Elle m'a donné jusqu'au mercredi.
- Ruth : Je te propose d'accepter.
Là au moins, ton enfant sera en vie et tu ne connaîtras pas la honte, cette honte que tu connaîtras en gardant cet enfant sur toi.
Elle sera très fière de toi car tu veux lui rendre un grand service. Elle pourra se sentir heureuse dans sa belle famille et tout ça à cause de toi.
Du coup, elle t'aimera plus que tout au monde. Charbelle, accepte s'il te plaît.
Aussi, n'oublie pas que tu n'as personne pour t'aider et ne me dis pas que tu vas demander l'aide de Monsieur Jospin.
- Charbelle : Je suis embrouillée.
- Ruth : Je te laisse réfléchir.
- Charbelle : Même si j'accepte, comment peut-elle le faire passer pour son enfant sans avoir porté une grossesse ?
- Ruth : Ce n'est pas un problème. D'ailleurs, son mari vient de voyager.
- Charbelle : Et si c'est l'unique enfant que je devrais avoir dans ma vie.
- Ruth : En tout cas, sache que tu dois éviter de donner naissance à cet enfant adultérin sauf si tu acceptes sa proposition.
Sa proposition est la bonne à mon humble avis.
- Ruth : Laisse-moi un instant s'il te plaît.
Je veux me sentir seule pour un instant.
TROIS JOURS PLUS TARD
Entre accepter ou rejeter l'offre de Rosemonde, Charbelle se retrouvait face à un grand dilemme.
Pendant que Charbelle était soucieuse dans la chambre, Ruth discutait avec Rosemonde au Téléphone.
- Qu'est-ce qu'elle a dit ?
- Elle a besoin du temps pour réfléchir.
- Essaye de lui parler s'il te plaît.
- Ne vous inquiétez pas ; elle finira par accepter car elle n'a pas le choix.
- Je compte sur ta bonne volonté.
***
Aussitôt, Rosemonde appela son mari pour lui annoncer qu'elle est enceinte.
Monsieur Jospin était très content d'apprendre cette nouvelle qu'il attendait depuis des années.
Le nouveau plan de Rosemonde consistait à quitter le pays avec Charbelle.
Aussitôt, Rosemonde appela son mari pour lui annoncer qu'elle est enceinte.
Monsieur Jospin était très content d'apprendre cette nouvelle qu'il attendait depuis près de trois lustres.
Charbelle quant à elle se retrouvait perplexe face à un véritable dilemme.
De l'autre côté, Ruth dévouée à aider madame Rosemonde ne cessait de convaincre Charbelle pour qu'elle accepte l'offre.
- Ruth : Sache que tu le fais pour toi même. À ton âge, est-ce à cet homme qui pourrait être ton père que tu feras un enfant ?
Pire, un enfant adulterin.
Ce serait une honte pour toi. Réfléchis bien car ce serait une grave erreur de ta part si tu refuses.
- Charbelle : Mon bébé !
- Ruth : Cesse de pleurer s'il te plaît.
Tu en auras d'autres et tu pourras avoir une vie de couple paisible avec un homme qui n'aura aucune idée de ton passé.
- Charbelle : Qu'est-ce qui te fais dire qu'elle me pardonnera si je lui rend ce service ?
- Ruth : Elle m'a promis de te pardonner et t'aider financièrement pour ton cursus universitaire et je crois en elle. Est-ce la première fois qu'elle veut t'aider ?
Et pourquoi tu doutes ?
Elle était toujours là pour toi si ce n'est pas toi qui l'a blessée finalement.
- Charbelle : Dis-lui que j'ai accepté.
- Ruth : Enfin, tu as décidé comme les sages.
Ruth téléphonait Rosemonde pour la tenir au courant mais elle ne décrochait pas.
Ce n'est qu'après trois heures de temps plus tard qu'elle rappela.
- Rosemonde : Allô !!!
- Ruth : Elle a accepté.
- Rosemonde : Oh merci merci ; je te remercie infiniment !
Je viendrai ce soir à 20:15 .
- Ruth : D'accord à ce soir.
**
- Charbelle : Qu'a-t-elle dit ?
- Ruth : Qu'elle viendra ce soir.
- Charbelle : Ok.
- Ruth : Elle était très contente.
Charbelle, tu es chanceuse.
Au moins, tu es en train de corriger cette erreur que tu as commise.
Le soir, Rosemonde vint remercier les deux amis.
Elle devenait de plus en plus fréquente chez Charbelle.
Sa présence répétée laissait croire qu'elle a oublié ce qui s'est passé entre Charbelle et son mari.
Tout ce qui la préoccupait, c'est avoir un enfant pour son mari et elle est prête à tout pour l'avoir.
Prête à tout faire pour être la mère du futur né, elle ne cessait de financer Charbelle.
Six semaines plus tard, après qu'elle eut reçu un appel de son mari qui lui annonçait son retour au pays dans trois mois au plus, madame Rosemonde devra voyager avec Charbelle pour éviter l'échec de son plan.
Le lendemain matin, elle se rendit chez Charbelle.
- Ruth : Bonne arrivée !
- Rosemonde : Merci ! Comment-allez vous ?
- Charbelle et Ruth en choeur : Bien et vous ?
- Rosemonde : Je rends grâce à Dieu.
Ruth, tu peux nous donner quelques secondes ?
- Ruth : Pas de problème, j'allais même au pressing. À tout à l'heure !
**
- Rosemonde : Tu as un passeport valide ?
- Charbelle : Non, pourquoi ?
- Rosemonde : Et celui que mon mari t'avais fait ?
- Charbelle : Je ne l'avais pas emmené sur moi. Il serait parmi mes bagages que vous aviez brûlé après que je fusse parti.
- Rosemonde : Dommage !
Je voyage dans deux semaines au plus et je veux que tu m'accompagnes.
Pour qu'il n'y ai pas d'ambiguïté sur la mère du futur bébé, il faudrait qu'on reste loin d'ici.
- Charbelle : Combien de temps ferons-nous ?
- Rosemonde : Nous reviendrons deux semaines après l'accouchement.
- Charbelle : OK.
KIGALI ; RWANDA
À trois semaines avant l'arrivée de monsieur Jospin, Rosemonde et Charbelle déménagèrent de Kinshasa pour Kigali.
Elle faisait croire à son mari qu'elle devrait faire des rituels dans le couvent de son grand-père paternel et que son absentention pourrait provoquer une fausse couche.
C'était un plan idéal pour contourner monsieur Jospin.
En complicité avec un médecin, elle transmettait des ordonnances falsifiées à son mari.
Charbelle quant à elle, supportait difficilement la douleur morale qu'elle ressentait dans cette vicissitude.
Après l'accouchement, madame Rosemonde fut installée dans un lit d'hôpital avec le bébé de Charbelle dans ses bras et elle prenait de nombreuses photos qu'elle téléversait pour son mari.
Il était très content ; à y croire qu'il était devenu l'homme le plus heureux du monde.
Dix jours plus tard, Rosemonde se rendit à Kinshasa avec le nouveau né ; Charbelle devra attendre pour continuer ses traitements ; surtout qu'elle a accouché par césarienne.
C'était la fête dans leur domicile.
Ses parents vivant à Kinshasa (lignée maternelle) vinrent fêter avec eux.
Les uns et les autres attribuaient par anticipation le sosisme du nouveau né à son père.
Un petit matin, alors que Rosemonde donnait un bain au nouveau né, son téléphone ne cessait de vibrer ; c'est Charbelle qui appelait.
Monsieur Jospin décrocha pour discuter avec l'appelant.
- Allô ! Elle est occupée.
- D'accord, je rappellerai plus tard.
- Quel est votre nom ?
- Je rappellerai.
Sachant bien que c'est monsieur Jospin qui était au téléphone, elle raccrocha sans répondre à la question.
Il revint au salon, près de sa femme.
- Quelqu'un t'a appelé.
- C'était qui et qu'a-t-elle dit ?
- C'était une fille.
Elle a dit qu'elle rappellera mais sa voix me rappelle une personne que je préfère ne pas citer.
D'ailleurs ce n'est pas sûr que ça soit elle car c'est l'indicatif rwandais.
- Ah bon ? Ça doit être ma cousine.
Elle devrait m'appeler aujourd'hui.
- Ok. Sais-tu ? Je n'arrive toujours pas à effectuer un choix.
- Concernant les prénoms ?
- Oui, quel prénom lui donner ?
- Que penses-tu de mon choix ?
- J'ai bien aimé mais il lui faut un
deuxième prénom.
- En tout cas, c'est Emmanuel qui sera son prénom officiel.
- D'accord ! Comme je te l'avais dit, le pasteur Firmin et mes partenaires d'affaires viennent aujourd'hui.
- Monsieur David aussi ???
- Oui, monsieur David sera présent.
Sa présence te gêne ?
Si oui, je peux annuler son invitation.
- Non non. Même si tel était le cas, tu n'imagines pas comment il se sentirait ?
Du moment où c'est lui seul que tu as empêché de venir.
- D'accord !
David et Rosemonde se connaissaient depuis belle lurette.
Ils formèrent un couple inséparable.
Rosemonde tomba enceinte de ce dernier mais elle n'était pas prête pour donner naissance à un bébé. Du coup, elle voulait avorter à tout prix.
David était contre sa décision mais elle finit par avorter malgré l'opposition de David.
C'était le début des hostilités entre David et Rosemonde qui se soldèrent sur une séparation. Temporaire fut-elle, cette première séparation, car les deux amoureux finirent par se comprendre.
L'avortement n'était pas sans effet sur Rosemonde ; elle tomba gravement malade et les différentes analyses confirmèrent sa stérilité.
Découragé, David rompit avec Rosemonde.
Malgré tout ce qui s'est passé, il n'a rien raconté à Jospin sur ce qu'il a vécu avec sa femme.
C'est un véritable secret entre Rosemonde et David.
Il sonnait exactement 18:15 quand les invités faisaient leur entrée.
- Jospin : Bonne arrivée chers amis !
... SALUTATION...
- Jospin : Monsieur David, je suis très content de vous revoir.
- David : C'est un grand plaisir pour moi. Alors, où est madame ?
- Pasteur Firmin : Il est très pressé de découvrir le miracle de Dieu.
- David : Exactement ! Ton fils doit s'appeler "Miracle" Je n'arrive pas à y croire.
- Jospin : C'est l'œuvre de Dieu.
- Pasteur Firmin : Dieu a exaucé nos prières. Il nous a toujours vu en train de prier en profonde nuit.
- Jospin : Chérie ; fais vite !
- Rosemonde : J'arrive !
Elle descendait des escaliers avec un sourire discret.
Pasteur Firmin louait Dieu et les autres firent de même.
- David : Dieu est grand !
- Jospin : Merveilleux et miséricordieux.
- David : Jospin, là, c'est ta photocopie je vois.
- Rosemonde : Merci !
Ils glorièrent Dieu, mangèrent et buvèrent.
Après que les invités soient parti, les deux heureux continuaient de louer Dieu.
- Emmanuel, Emmanuel ; on dirait qu'il a froid.
- Non, pas vraiment !
- Il aime trop serrer ses mains. Il finira par me donner un coup de poing.
- C'est souvent comme ça avec les nouveaux nés.
- J'ai discuté avec le docteur sur la question d'eau chaude.
- Alors ???
- Il a dit que tu n'en as pas vraiment besoin. Juste de l'eau tiède.
Je me rappelle que ma soeur se lavait avec de l'eau chaude quand elle avait mis au monde son fils aîné. Nous eûmes vécu avec nos parents pendant cette période.
Elle était tombée enceinte sur les bancs.
- Je te comprends. La médecine a évoluée.
- Je dois rendre les casiers des boissons.
- Ok, je t'attends. Fais-vite !
Elle profita de son absence pour téléphoner Charbelle.
- Allô maman !
- Oui, allô ! Mais qu'est-ce que tu fais comme ça ?
Je t'avais dit de ne pas me téléphoner. Laisse-moi le faire en première position.
- Je suis désolée mais c'était urgent.
- Quoi ?
- Je voulais juste demander s'il se porte bien.
- Oh oui ; il va bien. Je prends bien soin de lui.
C'est tout ?
- Non, je n'ai plus d'argent sur moi.
- Je te ferai un transfert demain matin
- D'accord maman !
- Bonne nuit et ne m'appelle pas. Laisse-moi t'appeler d'abord.
Charbelle revint à Kinshasa trois semaines plus tard.
Elle devra se préparer pour la rentrée universitaire.
Madame Rosemonde, tenant à ses promesses, lui apportait son aide financier.
- CHARBELLE -
C'était un début très difficile et je n'arrivais pas à oublier mon bébé.
J'étais très soucieuse et j'avais déjà des regrets pour avoir sacrifié mon enfant.