Il lui procurait une sensation énorme de plénitude et elle se sentit relaxé. Tous ces muscles, harassés par une nuit difficile, se détendaient lentement sous l'effet des tranquillisants de son bain. Elle avait passé toute la nuit à se torturer l'esprit tout simplement parce qu'elle avait eu envi de son mari et celui-ci s'était enfermer dans son bureau, prétextant du boulot. Elle n'avait pas voulu insisté mais voilà, elle avait eu mal et cela la renforçait chaque jour un peu plus dans son projet de reconquête. Elle en avait assez de se satisfaire uniquement avec la chaleur de l'eau de son bain. Non! Elle voulait de l'affection de son mari ; de la tendresse, de l'amour. Vêtu de son ensemble en pagne, elle se rendit dans la salle à manger où l'attendait déjà sa fille et son époux. La coupe du pagne était simple mais le pagne était très beau. Elle aurait put en faire un modèle d'exception mais sa forme ne le lui permettait pas et de plus, elle ne savait si son Christopher allait accepter que sa femme puisse se permettre de telle folie vestimentaire pour son statut de femme marié, mère d'une fille de cinq ans. Elle s'assit à sa place et tout comme les autres se mit à manger après leur avoir souhaiter le bonjour. -je voyage demain Trischa! Je pars au brésil. La nouvelle était tellement brusque qu'elle en laissa tomber sa fourchette. Il était vrai qu'elle l'avait espérer depuis deux mois mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au cœur en se rendant compte que, peut être il irait avec sa maîtresse. -pour combien de temps? -deux ou trois mois! Un silence se fit dans la salle. Interrompue uniquement par le bruit des couverts. Elle ne répondit pas. Elle vida sa tasse de café et se leva. Après un bisou à sa fille, et un souhait de bonne journée à son homme, elle partit au bureau. Elle était à la fois très heureuse et en même temps malheureuse. Mais que pouvait-elle faire? Elle l'avait bien cherché non! Elle ravala ses larmes et en se cantonnant sur ses nouvelles résolutions, composa le numéro de Danyelle. Elle lui expliqua la décision de son mari d'entreprendre un voyage après son bonjour matinal. Celle-ci la réconforta comme à son habitude et lui fit voire le bon côté des choses : après ce voyage, son mari lui reviendrais. Trischa sourit à cette pensée et s'y cantonna. Elle allait se donner tous les moyens pour que Christopher lui revienne. Danyelle et elle devait se rencontrer à midi chez elle. Elle se rendit donc au bureau afin de participer à la réunion mensuel de l'entreprise. Celle-ci se déroula bien sauf qu'Anita était revenue et cela ne lui plaisait pas beaucoup. Cependant, elle feint de ne pas lui en vouloir et lui demanda même comment cela s'était passé, là bas au japon. Quel hypocrite elle faisait! Elle en avait cure de toutes les manières : elle allait retrouver son mari. Après le départ d'Anita, elle se mit au travail. Ils étaient sur un nouveau projet, un gros projet et il fallait à coup sûr que cela marche. C'était une entreprise de télécommunication qui les sollicitait pour relancer leur firme. Tous leurs services avaient été loués. Et ça bougeait de partout depuis deux semaines. Il ne leur restait plus que deux jours. Elle de son côté était prête. Il ne restait plus que la vérification au près des services audio et télévisé et tout était joué. Ils avaient un contrat de deux ans et ils avaient débuté depuis trois mois. Dans moins de vingt quatre heures, ce serait officiel. Elle avait un peu peur mais elle savait que tout irait bien. Si le public avait accroché, c'est sûr que leur contrat allait bien se passer. Par contre si les pubs passaient inaperçu, cela risquait de ne pas du tout marcher. Elle avait donc décidé de frapper fort. Elle avait marqué ainsi toutes les presses abidjanaises afin de réussir son coup. La réunion de direction qu'elle avait présidée s'était bien déroulée. Tous étaient prêt et attendait le grand jour. Tout devait bien se passer. Il le fallait absolument. Elle vérifia encore une fois sur son ordinateur le compte rendu des deux réunions qu'elle venait de taper. -je te dérange? Nowest passa sa tête dans l'embrassure de la porte d'entrée. -bien sûre que non! Entre. Il pénétra de son pas félin dans la pièce et s'arrêta devant son bureau. -mais assied toi donc tu me rends nerveuse! Lui intima-t-elle tout en continuant à taper sur son clavier. -je vois que tu bosses! -oui! Je... je fais le compte rendu de la réunion. -tu ne peux pas le laisser à ta secrétaire? Je ne te comprends pas! C'est pour ça qu'on la paye non? -écoute, ne te mêle pas de la façon dont je gère mon personnel ok? -excuse! -tu désires? -oh, rien de particulier. Je veux simplement t'inviter à déjeuner. -pardon? -oui je t'invite à déjeuner! -j'ai pas le temps pour toi aujourd'hui No! Je déjeune avec Danyelle! -ah! -pourquoi ce ah! -oh rien. Juste un peu déçu c'est tout. Mais j'aurais du le savoir. T'es tout le temps avec elle. -et ça te gène? -non! Non pas vraiment. -écoutes si t'as fini ton boulot, va papoter ailleurs! dit-elle avec un sourire. Nowest aimait l'emmerder. Surtout s'il obtenait un de ses sourires dont elle seule avait le secret. Ces sourires qui l'émoustillaient vraiment. Ils avaient sympathisé après leur rupture et puisqu'il éprouvait encore quelque chose pour elle, il ne se privait de le lui montrer bien qu'elle était maintenant marier et lui aussi. Trischa adorait sa compagnie il le savait. Il ne manquait même parfois pas de s'en vanter, et elle en riait toujours. C'est vrai, il avait épousé Claire mais, il ne l'aimait pas vraiment. Il préférait pleinement sa compagnie à celle de sa femme. Il l'avait en fait épousé pour son argent et non pour l'amour qu'il disait lui porté. Et il l'avait clairement expliqué à Trischa mais elle n'avait pas voulu l'écouter. Il s'était cependant juré de la reconquérir. Il ne se pressait pas ; il allait à coup sûr l'avoir un jour. Elle allait avoir un moment de faiblesse et il en profiterait. C'est vrai, il l'avait autrefois abandonné, refusant d'être père. Il ne se voyait en fait pas abandonner ses études pour assumer cette erreur de la nature. Mais aujourd'hui, il le voulait plus que tout au monde. Parfois, il se disait que Chelsy aurait été sa fille si seulement il n'avait pas été lâche. Il considère donc Chelsy comme sa fille et malgré les reproches de Trischa, la couvre de cadeaux. Christopher ne se doutait pas qu'il essayait de la reconquérir et des échanges verbaux les avaient même souvent opposés seulement, il ne s'en faisait plus. Elle avait sûrement du lui dire qu'elle ne le tromperait pas et il l'avait cru. Voilà ce qui lui avait manqué à lui : la confiance en Trischa. Il ne lui avait même pas accordé le bénéfice du doute quand elle lui avait fait croire qu'elle était enceinte de lui. Il avait simplement et purement nié en être l'auteur. Mais maintenant, il était prêt. Il avait tout ce qu'une femme pouvait désirer : l'argent, la renommé, la prestance, le savoir faire, la parler... tout! Trischa rangea ses effets avant de se lancer sur la route du Cappuccino où l'attendait depuis dix minutes déjà Danyelle. Elle avait été retardée par un jeune journaliste qui avait voulut l'interviewer. Vêtu d'un ensemble pagne aussi, Danyelle savait d'avance que son amie serait en retard. Elle l'a su dès l'instant où elle ne l'a pas trouvé sur place. Trischa était des deux la plus ponctuelle. S'était l'une de ses principales qualités. -Alors, comment on va? -bien! Et toi? -bien aussi! Excuse pour le retard. -t'es toute excusé ma chère. Ne t'inquiète pas pour moi. -bon bien! -alors comment tu te sens? -comme ci comme ça! Je ne sais pas trop, un peu nerveuse! -c'est normale tu sais! Bon voilà je t'ai envoyé des feuilles de régime. Tu en choisiras une que tu suivras scrupuleusement sans te tromper. -j'essayerais! Trischa parcourut les différents types de régime. Celui qui retint son attention et surtout qui lui parut bien plus facile fut « la soupe qui brûle la graisse ». Il s'agissait d'un potage qu'il suffisait de prendre en faisant varier au gré des jours son menu
- alors quand comptes-tu commencer? Je ne sais pas! Dans deux jours. Le temps pour moi de faire le marché et me préparer psychologiquement à cela. Cette soupe ne m'a pas l'air commode tu sais! -oh, elle est bonne! Je te le dis en connaissance de cause. Je savais que t'allais le choisir, il te correspond le mieux car, il est beaucoup moins compliqué. Mais d'après un collègue, tu dois aussi faire du sport pour pouvoir maintenir ta forme. -bien! -tu veux que je t'aide à le faire? -oui s'il te plaît! -ok! Mais juste les trois premiers jours seulement! -Pas de problème! L'après midi fut très calme. Il ne se passa pas grand-chose à part la tension qui régnait dans les locaux de l'entreprise du fait de l'évènement du lendemain. Tous les médias allaient le couvrir et cela les stressait tous un peu. Après s'être, comme à leur habitude souhaité bonne chance, ils se séparèrent. Chacun priant intérieurement pour la réussite du lancement. Trischa savait que sa nuit ne serait pas de tout repos. Il leur fallait habiller la ville, son équipe et elle. Plusieurs groupes avaient été formés afin de s'occuper des autres villes. Cette nuit tout serait placé et demain avant le lancement du réseau à treize heure précise, les ivoiriens auront eu le temps de se demander à mainte reprise ce que signifiait tous ces spots publicitaires Karlys. Elle rentra aux environs de vingt trois heures et malgré son épuisement, elle se mit à faire la valise de son époux. Lui mettre le minimum afin qu'il puisse après ajouter ses effets personnels. Elle le faisait à chaque fois et c'était une manière un peu détourner de sentir l'odeur de son homme, refléter sa chaleur, et sa douceur qui lui manquait tant. Elle étouffa un sanglot. Non, elle n'allait pas pleurer ; pas encore ; pas maintenant où elle avait décidé de tous changer, de tout faire pour reconquérir son époux. Non! Anita n'y pourrait rien, elle regagnerait cet homme qui était sien. Assis dans la pénombre de son bureau, Christopher savait exactement ce que faisait sa « femme ». S'était toujours ainsi lorsqu'il devait voyager. Son silence de ce matin l'avait un peu perturbé. C'était comme si elle savait ce qu'il allait réellement faire là bas, au Brésil. Il avait honte mais, les dés étaient jetés, il ne pouvait plus reculer. Et de plus, qu'avait-elle à lui offrir pour qu'il abandonne ses projets. Rien! Rien à part leur fille et de beaux souvenirs. Il vida son verre d'une traite et se plongea dans ses pensées qui étaient tout le temps pétris de Sandra, sa déesse, la femme qui faisait battre son cœur à présent. Il n'avait pas le courage de le dire à sa femme et pour une fois, Richard n'avait pas été d'accord avec lui. Cependant, il l'avait fait et ne pouvait plus revenir en arrière.