Je tentai de respirer calmement, mais mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser. Les souvenirs de la soirée précédente se bousculaient dans mon esprit, un mélange de peur, de confusion et de colère. J'étais sortie seule, après une dispute idiote avec ma sœur, décidée à oublier mes problèmes dans un verre d'alcool bon marché. Mais à peine avais-je franchi la porte du club que tout avait basculé.
- Lève-toi.
La voix grave et tranchante m'avait immobilisée sur place. J'avais levé les yeux et je l'avais vu. Damian Volk. La terreur m'avait foudroyée quand son regard glacé s'était posé sur moi. Son nom circulait dans toutes les conversations clandestines de la ville : chef impitoyable de la mafia, homme de pouvoir et de sang. Personne ne défiait Damian. Personne ne survivait à une nuit sous son regard.
Il m'avait saisie par le bras, son emprise comme un étau de fer. J'avais crié, lutté, mais il avait glissé une main dans mes cheveux et m'avait soufflé à l'oreille :
- Tu es à moi maintenant.
Je frissonnai en me souvenant de son ton. Froid. Implacable. Déterminé.
Maintenant, j'étais ici, dans cette voiture sombre, mes poignets liés, ma liberté envolée. Le véhicule s'arrêta brusquement. La porte s'ouvrit, laissant entrer un courant d'air glacial. Deux hommes en costumes noirs m'attrapèrent par les bras et me tirèrent hors de la voiture. Mes talons claquèrent contre le sol en marbre d'un long couloir faiblement éclairé. L'endroit sentait le luxe et la corruption.
- Avance.
J'étais trop sonnée pour résister. Les hommes me traînèrent à travers une grande porte en bois massif. La pièce était spacieuse, décorée de velours noir et de dorures. Des bougies diffusaient une lumière tamisée, rendant l'atmosphère suffocante. Je me sentais comme un animal piégé dans une cage dorée.
- Laissez-nous.
Les deux hommes obéirent immédiatement, refermant la porte derrière eux. Le claquement du bois résonna dans mon crâne comme un coup de feu. Je sentis une présence derrière moi, et avant que je n'aie le temps de me retourner, une main puissante s'empara de ma taille.
- J'espérais que tu ne sois pas une proie facile.
Mon souffle se bloqua lorsque Damian m'attira brusquement contre lui. Je sentis la chaleur de son torse contre mon dos, la fermeté de ses muscles à travers sa chemise en soie. Il approcha son visage de mon cou, sa respiration chaude caressant ma peau.
- Pourquoi moi ? soufflai-je, le souffle court.
Il rit doucement, un son grave et menaçant. Sa main remonta lentement le long de mon ventre, glissant sur le tissu léger de ma robe.
- Parce que tu m'appartiens.
- Je ne suis pas à vendre.
Je me débattis, mais il raffermit sa prise sur ma taille et colla son corps contre le mien. Mon cœur battait à un rythme effréné.
- Ce n'est pas une question d'argent, Eliza. Il souffla mon prénom comme une caresse venimeuse. C'est une question de pouvoir.
Je tremblais. Il glissa une main le long de ma cuisse nue, soulevant légèrement ma robe. Mon souffle se bloqua dans ma gorge lorsque ses lèvres effleurèrent ma nuque.
- Lâche-moi.
- Dis-le encore.
- Lâche-moi !
Il me fit brusquement pivoter pour me faire face. Ses yeux sombres brûlaient d'une intensité perverse. Il passa un doigt le long de ma mâchoire, traçant un chemin jusqu'à ma lèvre inférieure.
- Je pourrais... murmura-t-il, son pouce frôlant ma bouche. Mais tu ne le veux pas vraiment, n'est-ce pas ?
- Tu es malade.
- Peut-être.
Il approcha son visage du mien, ses lèvres effleurant presque les miennes. Je sentais son souffle contre ma bouche, la tension électrique entre nous, le mélange de peur et d'attirance qui me submergeait.
- Tu ne peux pas m'échapper, Eliza.
Je lui crachai au visage, la colère éclatant en moi comme une décharge. Il se figea. Lentement, il essuya la salive d'un revers de main, un sourire sombre déformant son visage parfait.
- Bien.
Il me souleva brusquement dans ses bras et me plaqua contre le mur. Mes jambes s'enroulèrent instinctivement autour de sa taille. Il pressa son corps contre le mien, me maintenant fermement alors que je tentais de me débattre.
- Tu veux jouer à ce jeu, Eliza ? murmura-t-il contre ma gorge. Alors prépare-toi à perdre.
Je sentais sa force brute, sa domination complète, mais ce qui me terrifiait le plus, c'était l'envie grandissante qui s'éveillait en moi. Mon corps répondait à ses caresses malgré moi, trahi par une attirance primitive que je ne pouvais nier.
- Je vais te briser, Eliza. Il sourit, une lueur sombre dans le regard. Mais avant ça... tu vas me supplier.
Ses lèvres s'écrasèrent contre les miennes avec une brutalité possessive. Je le mordis, mais il ne fit que grogner de plaisir en approfondissant le baiser. Ses mains s'enfoncèrent dans mes cheveux, me maintenant contre lui.
Il m'appartenait. Non... j'étais à lui.
Quand il se recula enfin, son regard brûlant m'enveloppa tout entière.
- Bienvenue en enfer, Eliza.
Il me lâcha brusquement, me laissant glisser le long du mur. Mes jambes tremblaient, mes lèvres gonflées par son baiser brutal. Il recula, me regardant avec une satisfaction prédatrice.
- Repose-toi. Il me désigna le grand lit au centre de la pièce. Tu vas en avoir besoin.
Je le regardai s'éloigner, mon cœur battant à tout rompre. Une part de moi hurlait de me lever, de fuir. Une autre, plus sombre, voulait rester.
Quand la porte se referma derrière lui, je sus que je venais de franchir une limite. Je n'étais plus libre. Je ne savais même pas si je voulais encore l'être.