-il fait trop chaud Danielle pour parler de ces choses. -dans ce cas allons faire un tour à la plage ou à la piscine! - je ne sais pas! On ira avec les enfants alors! -pas de problème puce. -ok alors! Où? -bien... à la plage! On rentre et on se rejoint une heure plus tard, disons vers dix heures à la station mobile de Marcory. Ok? -Ok! Toutes les deux, elles se quittèrent avec la certitude de se retrouver dans moins d'une heure. Trischa savait que la plage ne lui apporterait pas vraiment du baume au cœur mais elle avait besoin de se distraire. Elle avait appris pour la nouvelle trouvaille de son mari et en avait franchement assez de toutes ces stupidités. Elle se demandait à chaque fois, où elle avait faillit dans sa tache d'épouse pour que son mari la délaisse pour d'autres. Plus jeunes qu'elle certes mais pas plus belle elle le pensait. Chelsy fut prête en un rien de temps : elle adorait la plage tout comme ses parents. Elle y allait presque chaque mois avec l'un d'eux, celui qui était disponible. Ses petites tresses se balançaient au rythme de ses mouvements, faisant ainsi cliqueter les perles qui y étaient reliées. Comme toutes les filles de son âge, elle affectionnait particulièrement ce bruit de perles. Trischa et Chelsy s'apprêtaient à partir lorsque Christopher arriva avec son ami. Elle ralentit à sa hauteur et lui indiqua qu'elles se rendaient à la plage avec Danielle. Il ne s'en formalisa point et rentra sa voiture. -A la plage? Interrogea Richard. -oui! C'est ça. A la plage! -attends! Tu dois la rattraper mon gars! -et pourquoi donc? -mais, tu ne te rends pas compte? -de quoi? -elle va nous vider l'eau de la mer! -vraiment! Tu es incorrigible Rich! Ils partirent d'un grand fou rire qui ne s'arrêta que bien plus tard dans la soirée. Christopher savait que c'était méchant mais, il adorait rigoler et ne pouvait s'en empêcher. Surtout s'il s'agissait de sa « grosse bécasse » comme ils l'appelaient tous les deux. Le regard froid et distant que lui avait lancé Christopher lorsqu'elle lui avait dit qu'elles sortaient la scandalisait un peu. Elle n'arrivait pas à supporter cette indifférence de la part de son époux. Que lui avait elle fait pour mériter pareil regard et pareille froideur. Les deux amies se retrouvèrent comme prévue devant la station. Elles roulèrent en se suivant vers les belles plages de grand Bassam et heureusement trouvèrent une bonne place pour s'installer. -alors Chelsy! Comment ça se passe au CE? -bien Tata! Tata je peux avoir ton écharpe? Je voudrais...
-faire ton château je sais! Allez prends le, il est là pour ça ma puce! -merci tata! Chelsy courut rejoindre Eric, le fils de Danielle qui avait juste un an de plus qu'elle. Elles regardèrent leurs progénitures creuser ensemble leur profonde piscine au bord de la mer et s'y asseoir pour attendre les vagues. Ils s'amusaient bien. Ils avaient grandit ensemble et se comprenait parfaitement. Ange-Arnaud, l'époux de Danielle était un très grand chercheur et travaillait en France dans une grande industrie Pharmaceutique. Quand à Danielle, âgée de trente trois ans, elle était gynécologue au CHU de Cocody. Trischa du haut de ses vingt neufs ans était l'une des responsables de Karamel company en plus de Glin Nowest et de Debrimou Chrystelle. C'était une agence composé de plusieurs structures dont la structure Marketing gérer par Madame Hien. Elle avait en plus à son actif trois ou quatre appartements et magasins qu'elle faisait louer sans compter les magasins de pagne et d'articles divers au grand marché de la commune d'Adjamé. Christopher, lui, était interprète dans la plus grande société de la place. Il jonglait facilement entre le français, l'allemand, l'anglais et l'arabe. Il était du fait de sa renommée beaucoup sollicité au niveau de la présidence et de certaines ambassades. Il voyageait beaucoup quelques fois mais était pour le reste du temps sur place. Les deux amies passèrent un agréable moment ensemble. Elles essayèrent de ne point penser aux foyers, ni au boulot mais uniquement de se détendre et de profiter, comme à chaque fois, du fait qu'elles étaient ensemble. Trischa se mit finalement à apprécier cette journée. Elle se laissa griser par le doux bruit des vagues et le tendre souffle que celles-ci produisaient et qui faisait du bien à son corps. A part quelques fois où son regard se voilait, elle ne semblait pas songer à son couple qui battait de l'aile. Elle voulait profiter de cette journée sans avoir, pour une fois, à penser à son époux infidèle. Ses yeux bien que mi clos ne cessait de suivre Chelsy dans tous ces mouvements. Elle ne la perdait pas de vue et lui accordait comme à son habitude une attention toute particulière. C'était sa seule raison de vivre à présent puisque son mari se désintéressait d'elle. La journée touchait à sa fin et les deux amies se décidèrent enfin à rentrer. A la demande des bambins, elles s'en allèrent faire un tour encore au grand hypermarché de la capitale : Cap Sud. Les glaces qu'ils désiraient tous les deux nécessitaient une pause dans le salon de thé. Depuis quelques minutes, Trischa ne suivait plus du tout le fils de la conversation. Elle était ailleurs. -oh! Tu m'écoutes? -Oui !oui, bien sûre! -alors qu'est-ce que je disais? -euh... tu parlais de sac et de chaussures non? -tu refroidis! -eh bien... de boulot alors! -tu... tu chauffes! -je donne ma langue au chat! -oh! Ma puce, je te parlais de l'anniversaire d'Eric et de Chelsy! Oui c'est vrai c'est du boulot que l'on va fournir. Mais pas de sac ni de chaussures. Qu'est-ce qui t'arrive? D'un signe de tête, Trischa lui indiqua un couple, sur la terrasse du haut. A la crêperie. -non de dieu! -ne jure pas devant les enfants Dany! -mais c'est quoi ces foutaises? -s'il te plaît Dany! Reste calme! -mais ce n'est pas vrai! Il a le culot de se promener avec cette fille de joie dans des lieux publics? -laisse les et mange plutôt ta glace, elle risque de fondre et de te tomber dessus. Danyelle ne pouvait y croire. Comment osait il se montrer comme ça ; là et au vu de tous, il exposait son infidélité accablante. Elle détailla ce couple bien trop heureux à son goût. Si ce n'était Trischa, elle serait monté et aurait réglé son compte à cette impertinente qui se permettait de prendre la main d'un homme qui n'était pas le sien et de se la frotter tout contre le visage et de l'embrasser, de lui murmurer des choses...
- que comptes-tu faire pour retrouver l'amour de ton homme? -je ne sais plus Dany! Aide-moi, je n'en peux plus. -analysons! Qu'à t'elle de plus que toi? - je ne sais pas moi! La forme peut-être! -oui, elle est mince! Et toi? -grosse! -très grosse! Vache même! -oh quand même! -mais tu t'es regardé ma chérie? T'es pire qu'une vache! -solution? -maigrir! -comment? -régime! -hum! -hum quoi? Tu le feras un point c'est tout! -d'accord maître! -deuxième point? -bof! -les cheveux! -quoi les cheveux? -ses cheveux ma chère, à la différence des tiens, sont bien entretenus et impeccables à regarder. Pas de rallonge ni de faux. C'est impec tout simplement. Trop top! -hum! Je ne le nierais pas! Solution? -on te rase toutes ces faussetés et on repart pour le naturel. -ok! Ensuite? -on commence par ça d'abord on aura le temps de réfléchir au reste plus tard. -d'accord! On commence quand? Dans une semaine? -je ne sais pas! Il faut que ton mari te découvre comme tu es : déjà changé. Il ne faut pas qu'il prenne part à ton changement, qu'il y assiste. Ça gâchera sa surprise. -qu'est-ce que tu préconises mon chère et tendre docteur? -une bonne dose de guet ma chère et de patience. -comment cela? -eh bien! Tu attendras l'annonce éventuel d'un voyage d'au moins... disons un mois ou deux de son côté. Quand à toi tu commences déjà à manger moins et à boire un bon verre d'eau au réveil. -glacé? -non! De l'eau du robinet. Et n'arrête pas malgré les glouglous que cela occasionnera. -pas de problème docteur je suivrais les prescriptions à la lettre. -bien! Il faut que ton homme soit fier des efforts que tu vas fournir pour lui. Ce n'est pas facile je te l'assure. Tu te pèses déjà pour qu'on évalue combien on doit faire disparaître. - 85 kg pour 1 mètre 68. Tu veux mon âge? 29 ans. -eh ben ma chère, on à du boulot sur la planche. Te faire perdre au minimum 10 kg, voilà notre objectif. Es tu prête à souffrir? -10? Ce n'est pas beaucoup? -non si tu veux être ce que t'étais. -bon d'accord !c'est toi qui vois! -es-tu prête à redevenir une femme belle et fière de l'être? -belle et bien dans sa peau? Évidement! -es tu prête à reconquérir ton mari? -bien sûre que je le veux !je le désir plus que tout autre chose au monde et tu le sais! -alors ferme les yeux sur la souffrance et laisse toi transformer. Je te le promets, Chris n'en reviendra pas soit en sûr! -je te laisse carte blanche ma chère. Je veux revivre! -alors on y va! -ok !allez les enfants on rentre. Eric et Chelsy se suivait au pas de course afin d'anéantir la distance entre le terrain de jeux et la table de leur mère. Elles quittèrent le glacier après avoir jeté un dernier coup d'oeil en direction de Christopher et Sandra. Trischa sourit. Oui! Elle était prête à souffrir, à consentir des sacrifices, rien que pour reconquérir son mari. Elle savait que les premiers jours n'allaient pas être faciles mais elle s'y tiendrait. Il lui fallait essayer au moins avant de s'avouer vaincus. Elle ne pouvait se laisser piétiner par ces filles de trois ou quatre ans ses cadettes! Elle voulait changer pour elle aussi. Cela lui permettrait sûrement d'acquérir une autre personnalité, une autre image d'elle-même, de mieux se sentir. Elle le ferait et on verra! Vers dix neuf heures quand elles rentrèrent chacune chez elles, elles étaient vraiment heureuses et décidés. Elles voulaient toutes les deux faire ce régime afin d'être à leurs avantages devant leur époux respectifs. Le grand miroir qui ornait sa coiffeuse splendidement sculptée à son intention, lui renvoya un reflet qu'elle se mit à détailler sans pitié afin de déceler ce qui n'allait pas. Elle due s'avouer qu'elle avait énormément changé. Ses joues étaient pleines à craquer ; elle avait maintenant un visage tout rond et grassouillet ; une silhouette large et trop informe : elle n'était plus la même femme. Sans maquillage, les cheveux recouverts d'un tissage qui lui donnait un visage austère et un teint négliger. Soudain tout lui apparut nettement : elle avait elle-même jeté son mari dans les bras d'autres femmes. Elle se souvient encore comment, il y'avait onze ans, ils s'étaient connus. Savait été le plus simplement du monde. En ce temps, elle venait de déménager dans un nouveau quartier suite à la mutation de son père en malaisie. Elle avait par la suite rompue d'avec Nowest Glin, son actuel associée à la Karamel Company, et flirtait avec deux ou trois hommes dont un marié. Ils avaient tous deux fait connaissance par l'intermédiaire de Félix, un gérant de cabine qui, fallait le reconnaître, avait un faible pour Trischa. Ils avaient d'abord été amis puis peu à peu, après de long mois de discutions et de refus de la part de Trischa, ils se sont aimés. Ils s'étaient naturellement mariés après quatre ans et leur premier né avait été Chelsy deux ans après. Elle avoue que la grossesse l'avait un peu changé. Elle était devenue beaucoup plus tendue, plus distante à l'égard de son homme. Elle l'avait délaissé mais elle allait se rattraper. Elle se le jurait. Le souvenir de leur début lui revint en mémoire. Il était si amoureux et si attentionné. A tel point qu'il ne ménageait aucun effort pour la séduire. Il était prêt à lui faire tout découvrir à l'instant et à n'importe quel prix. Elle se souvenait qu'il s'était démené pour lui trouver une place de concert qui coûtait la bagatelle de vingt milles franc le billet rien que pour qu'elle puisse entendre chanter son artiste préféré. En ce temps, ils étaient encore tous deux étudiants et sans le sou. Il l'avait pour la toute première fois de sa vie emmené dans une boîte de nuit. Elle n'avait pas put danser convenablement et se sentait tout gauche. Il s'était gentiment moquer d'elle, puis lui avait appris quelques pas qui sont devenus par la suite ses pas favoris. Il l'envoyait partout. Il voulait tout découvrir avec elle. Ils allaient à tous les nouveaux endroits intéressant de la capitale. Visitaient les sites touristiques. C'est d'ailleurs grâce à lui et avec lui qu'elle avait découvert la magnifique cascade de Man, le pont de lianes le parc nationale de la marahoué, de taï, les potières de Katiola et bien d'autres choses encore. C'était le temps de l'amour, le temps de la passion. Il ne voulait être qu'auprès d'elle. Il ne voulait qu'entendre le son de sa voix. Il lui envoyait même des poèmes splendides, des fleurs. Il ne voulait qu'elle et l'aimer follement peu lui importait le lieu, il était toujours prêt à lui montrer son amour. Il ne manquait jamais l'occasion de lui faire des surprises agréables : pagnes, bijoux, parfums. A chaque voyage, il revenait toujours avec un somptueux cadeau. C'était la belle époque. On était amoureux fou l'un de l'autre et c'était la belle vie. Et comme une vie d'amour peu ne pas durer toute une vie, les choses se sont dégradés après la naissance de leur fille. Non! Elle ne pouvait pas laisser son mariage se briser après tant de bonheur commun même si elle savait qu'elle était pour beaucoup en cela. La serviette enroulée autour de son corps, elle se dirigea directement vers son placard. Soudain elle s'arrêta et se dirigea vers sa commode. C'est vrai qu'elle ne prenait plus soin d'elle. Elle ne se pommadait plus, se parfumait quelques rares fois, ne se maquillait plus, ne se faisait même plus de manucure. Elle allait tout changer. Et elle allait s'en donner les moyens. Christopher devait coûte que coûte lui revenir. Et il le ferait, elle en était sûre