Sur le bateau, Maxence regardait l'écran avec horreur tandis que Kiara disparaissait sous les vagues. La connexion s'est coupée. Il a jeté le téléphone contre le mur.
Il a couru vers les quais, son esprit un tourbillon chaotique. Il devait la rejoindre. Il devait la sauver.
Il a sauté dans l'eau froide et sombre, le choc lui coupant le souffle. Il a nagé frénétiquement, ses yeux balayant la surface noire. « Kiara ! » a-t-il hurlé, la voix rauque d'une panique qu'il n'avait jamais ressentie.
Apolline, qui avait été secourue par les garde-côtes après l'arrestation du tireur, regardait depuis le rivage. Elle l'a vu plonger après Kiara, et un nœud froid et dur de jalousie s'est serré dans son estomac. Pourquoi ? Pourquoi risquerait-il sa vie pour cette remplaçante sans valeur ?
La mer était un vide noir et agité. Maxence a plongé encore et encore, ses poumons en feu. Il a cherché jusqu'à ce que ses membres soient engourdis, jusqu'à ce que son corps l'abandonne. Il n'y avait rien. Juste l'eau infinie et vide.
Elle était partie.
Il l'a finalement réalisé, une vérité si aiguë et douloureuse qu'elle ressemblait à un coup physique. Elle était partie, et c'était de sa faute.
Il a vu son visage dans l'eau sombre, ses yeux écarquillés de trahison alors qu'il la poussait vers le tireur. Il a entendu sa propre voix choisir Apolline plutôt qu'elle.
Il l'avait tuée.
Cette pensée lui a donné la nausée, l'eau salée et la bile lui brûlant la gorge. Il a finalement perdu connaissance, son corps s'abandonnant au froid et au chagrin.
Il s'est réveillé à l'hôpital, l'odeur familière d'antiseptique agressant ses sens. Apolline était là, son visage un masque d'inquiétude.
« Maxence, Dieu merci, tu vas bien », a-t-elle pleuré, essayant de le serrer dans ses bras.
Il l'a repoussée, les yeux hagards. « Où est-elle ? Où est Kiara ? »
« Ils cherchent encore... » a commencé Apolline, mais il n'écoutait pas.
Il a arraché la perfusion de son bras et est sorti de la chambre en trombe, ignorant les cris des médecins et des infirmières. Il devait la trouver. Il le devait. Il ne croirait pas qu'elle était partie tant qu'il ne la tiendrait pas à nouveau dans ses bras.
Il a passé le mois suivant sur la côte, dirigeant une opération de recherche massive. Il y a investi des millions d'euros, engageant les meilleurs plongeurs, utilisant la technologie sonar la plus avancée.
Ils n'ont rien trouvé. Pas une trace.
« Monsieur, nous avons fouillé chaque centimètre de ce littoral », a rapporté son chef de la sécurité, le visage sombre. « Il n'y a rien. Ça fait un mois. Personne n'aurait pu survivre aussi longtemps. »
« Je m'en fiche ! » a rugi Maxence, sa voix se brisant. « Je veux qu'on la trouve ! Morte ou vive, je veux qu'on la trouve ! »
Il a étendu les recherches, son obsession grandissant de jour en jour. Il refusait d'abandonner. Il ne le pouvait pas.