De la cendre au phénix : Un amour renaissant
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Chapitre 8

Julien a fait irruption dans le domaine plus tard dans la soirée, son visage un nuage d'orage. Il a trouvé Ambre dans la bibliothèque, lisant calmement un livre.

« Étais-tu obligée de faire ça ? » a-t-il exigé, sa voix tendue de fureur. « Étais-tu obligée d'impliquer mon père ? Maintenant, Jeannette est enfermée dans sa chambre pour une semaine, et Estelle est une épave nerveuse ! »

Ambre a lentement fermé son livre. « Es-tu ici pour me gronder, Julien ? Pour ta sœur qui m'a agressée et ta maîtresse qui a tout manigancé ? »

Il a tressailli. « Estelle est mon amie. Juste mon amie ! »

« Quel genre d'amie, Julien ? » a-t-elle demandé, sa voix dangereusement calme. « Le genre que tu embrasses dans une chambre d'hôpital ? Le genre pour qui tu abandonnes ta fiancée ? Le genre que tu amènes dans notre maison ? »

Il a été réduit au silence, stupéfait. Il n'avait pas réalisé qu'elle savait. « Elle est... elle est juste une amie, » a-t-il répété faiblement.

Ambre a ri, un son court et sans humour. « Tu n'as aucun droit d'être en colère contre moi. »

Il a soupiré, la colère s'écoulant de lui, remplacée par une frustration lasse. Il a essayé d'adoucir son approche, tendant la main pour glisser une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille.

Elle a reculé à son contact.

« Ne fais pas ça, » a-t-elle dit.

« Ambre, s'il te plaît, » a-t-il plaidé. « Ne fais pas ça. Ne rends pas les choses difficiles. Je te promets, je renverrai Estelle après le mariage. Juste... ne la blesse plus. S'il te plaît. »

Il protégeait toujours Estelle. Même maintenant.

Ambre a baissé les yeux, cachant le mépris total dans ses yeux. « D'accord. »

Il est parti, satisfait. Elle l'a entendu aller dans la chambre d'Estelle. Elle a entendu leurs voix basses et murmurantes, puis, le silence.

Plus tard, son téléphone a vibré. C'était une photo d'un numéro inconnu. Estelle, portant la robe de mariée d'Ambre, posant de manière séduisante devant un miroir. Julien était en arrière-plan, son expression douce alors qu'il la regardait.

La légende était simple : « Elle ne me va pas mieux ? »

Ambre a fixé la photo. Elle a ressenti une lointaine pointe de tristesse pour la belle robe, une création Dior sur mesure dont elle rêvait depuis qu'elle était petite fille. Mais pour les personnes sur la photo, elle ne ressentait rien.

L'amour était parti. La douleur était partie. Tout ce qui restait était la certitude froide et dure de sa décision de partir.

Le matin du mariage est arrivé, une journée parfaite et ensoleillée. L'ironie ne lui a pas échappé. Elle était assise à l'arrière de la limousine, sa robe blanche un linceul immaculé. Estelle, en tant que sa demoiselle d'honneur, était assise à côté d'elle, rayonnant d'un triomphe suffisant.

Ils étaient à mi-chemin du lieu de la cérémonie quand Estelle s'est soudainement tenue le ventre. « Oh ! La douleur ! » a-t-elle gémi, son visage pâle. « Je crois... je crois que c'est mon appendicite ! »

Julien, assis sur le siège passager avant, a immédiatement ordonné au chauffeur de s'arrêter. Il est sorti de la voiture en un éclair, ouvrant brusquement la portière arrière.

« Stel ! Qu'est-ce qui ne va pas ? » a-t-il demandé, toute son attention concentrée sur elle.

« Je ne sais pas ! » a-t-elle pleuré. « Ça fait si mal ! Mais... mais on ne peut pas être en retard pour le mariage ! Continuez sans moi ! »

« Ne sois pas ridicule, » a dit fermement Julien. « Je t'emmène à l'hôpital. Le mariage peut attendre. »

Il s'est tourné vers Ambre, son visage impatient. « Sors de la voiture, Ambre. Je la renverrai te chercher après avoir emmené Estelle aux urgences. »

Il la quittait. Sur le bas-côté de l'autoroute. Le jour de leur mariage. Pour un faux mal de ventre.

C'était la trahison finale, ultime. Une humiliation publique conçue par Estelle et exécutée par Julien.

Mais en regardant son visage frénétique et inquiet, elle n'a pas ressenti de douleur. Elle a ressenti un profond sentiment de soulagement. Il lui offrait l'évasion parfaite.

Elle est sortie de la voiture, sa robe bruissant autour d'elle. Elle l'a regardé une dernière fois.

« Je ne t'attendrai pas, Julien. »

Il était trop occupé à s'agiter autour d'Estelle pour l'entendre. « Qu'est-ce que tu as dit ? » a-t-il demandé distraitement.

Elle a juste souri d'un petit sourire secret et a fermé la portière de la voiture.

La limousine s'est éloignée à toute vitesse, la laissant debout sur l'accotement de l'autoroute dans un nuage de poussière et de gaz d'échappement.

Elle l'a regardée disparaître, et pour la première fois en quatre ans, elle s'est sentie vraiment libre.

Elle a hélé un taxi qui passait, a relevé sa coûteuse robe de mariée et est montée dedans.

« À l'aéroport, s'il vous plaît, » a-t-elle dit. « Et appuyez sur le champignon. »

Elle a sorti son téléphone et a passé un dernier appel à Charles Copeland. « C'est fait. Il m'a quittée. Tenez votre promesse. »

« Je la tiendrai, » a répondu la voix du vieil homme. « Au revoir, Ambre. Portez-vous bien. »

Elle a raccroché, a retiré la carte SIM de son téléphone et l'a cassée en deux. Elle a jeté les morceaux par la fenêtre.

Alors que l'avion décollait, s'élevant dans le ciel bleu infini, elle a regardé la ville rétrécir en dessous. Elle laissait derrière elle une vie de douleur et de trahison. Elle volait vers un avenir qui lui appartenait entièrement.

Julien Copeland, pensa-t-elle, adieu. Et bon débarras.

                         

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