De la cendre au phénix : Un amour renaissant
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Chapitre 4

Ambre ne ressentait plus d'amour pour Julien. Ce sentiment avait été battu hors d'elle dans une ruelle immonde et s'était vidé sur le sol froid d'un hôpital. Ce qui restait était un écho creux, une cicatrice sur son âme qui correspondait à celles sur sa peau.

Dans les jours qui ont suivi, Julien s'est consacré à Estelle. Il a engagé une équipe de sécurité privée pour elle. Il a utilisé l'immense pouvoir de la famille Copeland pour nettoyer Internet de toute presse négative à son sujet, la dépeignant comme la victime innocente d'un cycle médiatique vicieux. Ils étaient inséparables, une présence constante dans les colonnes de potins, leur « profonde amitié » un spectacle public.

Ambre, pendant ce temps, faisait ses valises. Elle a plié ses quelques vêtements restants dans une seule valise. Son matériel d'art, autrefois ses biens les plus précieux, était déjà en garde-meuble. Elle s'effaçait de cette vie, tout comme elle l'avait effacé de l'appartement.

Elle était en train de fermer une boîte avec du ruban adhésif quand la porte d'entrée s'est ouverte. Julien est entré, l'air hagard. Pour la première fois, Estelle était avec lui, s'accrochant à son bras.

« Ambre, » dit Julien, sa voix tendue. « Nous devons parler. »

Il a regardé des boîtes emballées à son visage. « La presse harcèle Estelle. Ils disent qu'elle est une briseuse de ménage. Tu n'aurais rien à voir avec la fuite de ces histoires, n'est-ce pas ? »

L'accusation était si absurde, si profondément injuste, qu'Ambre ne put que rire. C'était un son sec et amer. L'homme qu'elle avait sauvé, l'homme à qui elle avait consacré sa vie, pensait qu'elle était capable d'une vengeance aussi mesquine.

« Bien sûr que non, Julien, » dit-elle, sa voix dégoulinant d'un sarcasme qu'il était trop égocentrique pour remarquer.

Estelle a éclaté en sanglots sur commande. « Je suis tellement désolée, Ambre ! Je n'ai jamais voulu que tout ça arrive ! C'est de ma faute ! »

Le visage de Julien s'est adouci en la regardant. « Ce n'est pas de ta faute, Stel. » Sa main, cependant, s'est arrêtée à mi-chemin alors qu'il allait la réconforter. Une lueur de quelque chose – doute ? culpabilité ? – a traversé son visage.

Il s'est retourné vers Ambre, son expression se durcissant à nouveau. « Elle en a assez bavé. Elle reçoit des menaces de mort. Elle ne peut pas rester seule. »

Ambre a attendu l'inévitable.

« Elle va rester ici avec nous pendant un certain temps. Jusqu'à ce que les choses se calment. »

Ce n'était pas une demande. C'était un ordre. Il amenait sa maîtresse dans leur maison.

Le visage d'Ambre a dû pâlir, mais elle a juste hoché la tête. « D'accord. »

Son accord facile sembla le surprendre. Elle se dirigea vers un ensemble assorti de t-shirts de couple de créateurs suspendus dans le placard maintenant vide. Elle les avait achetés pour leur lune de miel. Sans un mot, elle les a décrochés et les a jetés dans un sac poubelle.

« Qu'est-ce que tu fais ? » a demandé Julien en fronçant les sourcils.

« Je nettoie, » dit-elle simplement.

Elle se souvint de les lui avoir montrés, le visage plein d'excitation. Il avait souri et dit : « J'ai hâte de les porter avec toi. » Une autre promesse vide, un autre souvenir oublié.

Elle s'est retournée pour quitter la pièce, mais il lui a attrapé le poignet. Sa prise était serrée.

« Qu'est-ce qui ne va pas avec toi, Ambre ? J'essaie de gérer une crise ici. Je sais que ta réputation avant de me rencontrer n'était pas exactement... irréprochable. La dernière chose dont j'ai besoin, c'est que tu causes plus de problèmes. »

Sa réputation. Il lui jetait son passé au visage. La femme sauvage, artistique, farouchement indépendante qu'elle avait été avant lui. La femme dont il prétendait autrefois admirer l'esprit. La femme qu'elle avait tuée pour devenir sa parfaite et dévouée gardienne.

La douleur était si vive qu'elle avait l'impression de ne plus pouvoir respirer. Il avait l'habitude de tracer les cicatrices sur son dos et de murmurer à quel point elle était courageuse, qu'il ne laisserait plus jamais personne la blesser. Maintenant, c'était lui qui la blessait, plus profondément que n'importe quel feu n'aurait jamais pu le faire.

Elle a arraché son poignet de sa prise. « Je comprends, Julien, » dit-elle, sa voix dangereusement calme. « Tu dois protéger ton image. Et celle d'Estelle. »

Son visage s'est assombri de confusion face à sa réponse placide. « Je vais l'installer dans la chambre d'amis. Je la renverrai dès que ce sera sûr. Je te le promets. »

Ambre a juste souri d'un sourire mince et fatigué et n'a rien dit.

Il est parti, soulagé. Plus tard dans la soirée, elle a entendu des bruits venant de la cuisine. Julien cuisinait. Il cuisinait rarement, mais quand il le faisait, c'était un événement. Elle s'est dirigée vers le son.

Estelle était là, perchée sur un tabouret, riant alors que Julien lui montrait comment couper les légumes. Il souriait, un sourire authentique et heureux qu'Ambre n'avait pas vu depuis des années. Il était patient, ses mains guidant celles d'Estelle, leurs corps proches. C'était une scène intime et domestique.

Une scène dont elle ne faisait pas partie. Il était si absorbé par Estelle, si enchanté par sa performance de féminité impuissante, qu'il avait complètement oublié qu'Ambre était même dans le même appartement.

            
            

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