Chapitre 4

Sans un mot de plus, Jeanne se dirigea vers sa chambre. Elle revint quelques instants plus tard, tenant dans sa paume la bague de fiançailles. C'était un diamant magnifique, lourd, symbole d'une promesse qui n'était qu'un mensonge. Elle s'avança vers Marc et lui tendit la bague.

"Reprends-la," dit-elle d'une voix neutre. "Elle ne m'appartient plus."

Son geste était simple, définitif. C'était elle qui mettait fin à la conversation, elle qui validait la rupture. Elle lui retirait le pouvoir de l'humiliation.

Marc fut pris de court. Son plan était de la voir s'effondrer, de la forcer à admettre sa propre infériorité. Sa dignité le rendait fou.

"Tu crois que tu peux t'en tirer comme ça ?" cracha-t-il, sa voix pleine de venin. "Tu penses que tu es si forte ? Tu n'es rien sans moi, Jeanne. Personne ne voudra d'une femme comme toi. Tu finiras seule, dans ta cuisine, à sentir le beurre rance."

Sophie s'approcha, jouant son rôle à la perfection.

"Jeanne, cousine, réfléchis," supplia-t-elle avec des larmes dans la voix. "Ne fais pas ça sur un coup de tête. Marc est un homme bien, il est juste... contrarié. Ne gâche pas ton avenir."

Chaque mot était une insulte déguisée, une façon de dire : "Tu as de la chance qu'il ait voulu de toi, ne sois pas stupide."

Les parents de Jeanne étaient dévastés. Sa mère la regardait avec des yeux pleins d'une douleur infinie, craignant pour l'avenir de sa fille. Son père serrait les poings, impuissant, déchiré entre l'envie de frapper Marc et la peur d'aggraver la situation.

Mais Jeanne ne fléchit pas. Elle regarda Marc droit dans les yeux.

"Mon avenir ne te regarde plus, Marc. Nous n'avons plus rien à nous dire."

Elle se détourna, signifiant que pour elle, l'affaire était close.

La rage de Marc explosa. Il se sentait rejeté, bafoué. Il ne supportait pas qu'elle ait le dernier mot.

"Tu veux que ce soit fini ? Très bien !" hurla-t-il.

Il prit la bague qu'elle lui avait rendue et, dans un geste de mépris total, la jeta à ses pieds. Le bijou heurta le parquet avec un bruit sec et dérisoire.

"Voilà ce que je pense de toi et de tes fiançailles. Tu n'es qu'un déchet que je jette."