Humiliée, Puis Reine: Le Triomphe de Jeanne
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Chapitre 2

Le dîner de famille se transforma en tribunal. La mère de Jeanne, n'y tenant plus, la tira par le bras pour la faire passer dans le grand salon où tout le monde s'était rassemblé. L'atmosphère était lourde, électrique. Jeanne se laissa faire, le corps passif mais l'esprit étrangement clair.

Marc se tenait près de la cheminée, comme s'il était le maître des lieux. Il avait déjà pris possession de l'espace, du drame, de l'attention de tous.

"Jeanne, il faut que tu comprennes," commença-t-il d'un ton condescendant. "Regarde-toi. Tu es une pâtissière de génie, je ne le nie pas. Mais une femme, ce n'est pas que ça. C'est une apparence, une prestance. Quand je sors, je veux être fier de la femme qui est à mon bras. Je ne peux pas être fier de ça."

Il fit un geste vague vers elle, de la tête aux pieds. Le mépris dans sa voix était palpable.

"Tu sens le sucre brûlé, tes mains sont abîmées, tu as de la farine jusque dans les cheveux. Comment veux-tu que je te présente à mes partenaires, à la presse ?"

Le père de Jeanne, un homme habituellement calme, fit un pas en avant, le visage rouge de fureur.

"Comment osez-vous parler ainsi à ma fille dans ma propre maison ?"

La mère de Jeanne pleurait en silence, le corps secoué de sanglots. La douleur sur son visage était insoutenable. Voir sa fille, sa fierté, humiliée de la sorte par l'homme qui devait l'épouser, la détruisait.

Sophie, elle, était assise sur un canapé, légèrement en retrait. Elle avait l'air angoissée, comme si toute cette situation la dépassait. Elle jeta un regard plein de pitié vers Jeanne. Un regard parfaitement étudié. Personne ne pouvait deviner la jubilation qui se cachait derrière ses yeux humides.

Jeanne se souvint soudain d'une conversation, des années plus tôt. Elle venait de décider de se lancer à corps perdu dans la pâtisserie. Sophie l'avait prise à part.

"C'est merveilleux, cousine," lui avait-elle dit avec une douceur infinie. "Ton talent est si pur. Ne te préoccupe pas du reste. L'apparence, la mode... ce sont des choses superficielles. Toi, tu as un don. Concentre-toi dessus. C'est ce qui te rendra unique."

À l'époque, Jeanne avait été touchée par ce conseil. Elle y avait vu une preuve de l'amour et du soutien de sa cousine. Elle avait cru que Sophie la comprenait, qu'elle voyait sa vraie valeur au-delà des apparences.

Maintenant, dans le salon glacial, la vérité la frappa. Ce n'était pas un conseil bienveillant. C'était une stratégie. Sophie l'avait encouragée à négliger son apparence, à se consacrer entièrement à un art qui la rendrait "inapte" au monde de Marc, ce monde que Sophie convoitait depuis toujours. Chaque mot de "soutien" avait été une pierre posée sur le chemin de sa propre destruction. Elle avait été manipulée, avec une patience et une cruauté redoutables.

            
            

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