L'Écho D'Un Amour Perdu
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Chapitre 5

Personne n'avait compris la véritable portée de sa déclaration. Ils pensaient que c'était une simple pique, une manifestation de sa jalousie. Ils ne savaient pas que c'était un adieu.

La soirée se poursuivit avec une sorte de jeu stupide, un "action ou vérité" improvisé. Sophie, voulant mettre Jean-Luc mal à l'aise, le désigna.

"Jean-Luc. Action ou vérité ?"

"Vérité," répondit-il, las.

"D'accord," dit-elle avec un sourire suffisant. "Dis-nous la vérité. Entre Marc et moi, si tu devais choisir une seule personne pour diriger le restaurant avec toi pour le reste de ta vie, qui choisirais-tu ?"

La question était cruelle, conçue pour le forcer à choisir entre ses deux tortionnaires, pour le forcer à valider leur importance. Un silence s'installa. Tous les regards étaient tournés vers lui. Il vit l'anxiété sur les visages de Sophie et Marc. Malgré leur trahison, ils voulaient encore être choisis, être validés par lui.

Jean-Luc ouvrit la bouche pour répondre, pour leur dire "aucun des deux", pour leur annoncer son départ. Mais avant qu'il ne puisse prononcer un mot, un cri retentit.

"Aïe !"

C'était Antoine. Il s'était "accidentellement" coupé avec un couteau à pain en essayant de se servir une tranche de brioche. Une coupure minuscule, à peine une égratignure, mais il la tenait comme si sa main allait tomber.

"Oh mon Dieu, Antoine, ça va ?" s'écria Sophie en se précipitant vers lui, oubliant instantanément sa question et Jean-Luc.

Marc se leva aussi, cherchant une trousse de premiers secours. "Ne bouge pas, j'arrive !"

En quelques secondes, l'attention de toute la pièce s'était détournée de Jean-Luc pour se concentrer sur le petit bobo d'Antoine. Sophie lui faisait un pansement avec un soin exagéré, le grondant gentiment pour sa maladresse. Marc lui tapotait l'épaule, l'air terriblement inquiet.

Jean-Luc observa la scène avec un détachement clinique. Il vit quelque chose briller au poignet d'Antoine. Une montre. Une montre de luxe qu'il reconnut immédiatement. C'était celle de Marc, un cadeau de son père pour ses vingt-cinq ans, son bien le plus précieux. Antoine la portait comme si elle était à lui.

La soirée se déplaça vers le salon. Antoine, sa main bandée bien en évidence, était de nouveau le centre du monde. Il leva son verre.

"Je voulais juste vous dire... à quel point je suis heureux d'être ici. Avec vous. Sophie, Marc... vous êtes devenus comme une famille pour moi. Je serai toujours là pour vous, loyal jusqu'au bout."

"Et nous pour toi, Antoine," répondit Sophie, les yeux humides d'émotion. Marc acquiesça vigoureusement, le regard plein d'une admiration aveugle. Ils scellaient leur nouvelle alliance devant lui, sans la moindre gêne.

Jean-Luc ne pouvait plus supporter cette mascarade. Il se leva et se dirigea vers le balcon pour prendre l'air. Le froid de la nuit parisienne était un soulagement par rapport à l'atmosphère étouffante à l'intérieur. Il regarda les lumières de la ville, se sentant plus seul que jamais.

Quelques instants plus tard, il sentit une présence derrière lui. C'était Antoine.

"Tu n'as pas l'air de t'amuser," dit Antoine, son ton faussement compatissant.

"Laisse-moi tranquille," répondit Jean-Luc sans se retourner.

"Tu sais, tu devrais faire attention. Tu es tout seul. Personne ne te soutient. Tes amis m'ont choisi. Tes parents finiront par voir que je suis meilleur pour le business. Tu vas tout perdre."

"J'ai déjà tout perdu," murmura Jean-Luc.

"Pas encore tout," dit Antoine d'une voix soudainement sinistre.

Jean-Luc se retourna, alerté par le changement de ton. Le visage d'Antoine était déformé par la haine. Dans un geste rapide et vicieux, Antoine le poussa violemment. Jean-Luc perdit l'équilibre. Le balcon était au premier étage, pas très haut, mais la balustrade était basse. Il bascula en arrière, ses mains cherchant désespérément à s'agripper à quelque chose. Il n'y avait que le vide. Il tomba. Sa tête heurta avec une violence inouïe le rebord en pierre d'une jardinière en contrebas. Une douleur fulgurante explosa dans son crâne, puis plus rien. Le noir complet.

                         

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