L'Amour Blessé, Vengeance de la Reine
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Chapitre 3

Ma déclaration flotta dans l'air, chargée de toute la force du désespoir.

« JE SUIS ÉMILIE DUBOIS ! LA MÈRE DE LÉO ! »

Un silence glacial s'installa pendant une fraction de seconde, puis il fut brisé par un éclat de rire. Ce ne fut pas un simple rire, mais une cascade de moqueries cruelles et stridentes. Chloé se tenait le ventre, pliée en deux.

« Toi ? La mère de Léo ? » haleta-t-elle entre deux hoquets de rire. « C'est la meilleure blague que j'ai entendue de toute l'année ! »

Les autres mannequins lui firent écho, me pointant du doigt, leurs visages déformés par le mépris.

« Regardez-la ! Avec sa robe de serveuse et ses mains abîmées ! »

« Madame Émilie Dubois est une icône de la mode, une légende ! Elle ne ressemblerait jamais à... ça ! »

Chloé s'approcha de moi, son rire s'éteignant pour laisser place à un sourire venimeux. Elle me jaugea de la tête aux pieds, s'attardant sur mes mains usées par le jardinage et mes vêtements simples.

« Écoute-moi bien, la vieille. La mère de Léo est une femme élégante, une reine. Elle vit dans le luxe, entourée de beauté. Toi, tu n'es qu'une paysanne. Une menteuse qui essaie de se faire passer pour ce qu'elle n'est pas. Tu pensais vraiment que j'allais te croire ? »

Elle avait raison sur un point. J'avais choisi cette vie simple. Après la mort de Marc et le scandale avec Laurent, j'avais voulu m'effacer, laisser Léo prendre toute la lumière. J'avais renoncé aux apparitions publiques, aux vêtements de luxe, à tout ce qui me définissait autrefois. C'était mon sacrifice pour lui donner la paix, pour qu'il puisse construire son propre nom sans être dans mon ombre. Et maintenant, ce sacrifice se retournait contre moi de la plus terrible des manières. Mon anonymat volontaire était devenu ma prison.

« Vous commettez une terrible erreur, » insistai-je, ma voix tremblante.

« L'erreur, c'est toi qui l'as commise en croisant mon chemin, » siffla Chloé. Elle se tourna vers ses gardes. « J'en ai assez de cette comédie. Elle se prend pour une reine de la mode ? Alors on va lui faire une coupe de cheveux digne de son rang. Rasez-lui la tête. »

L'ordre était si absurde, si cruel, que je crus d'abord à une mauvaise plaisanterie. Mais les deux gardes du corps s'approchèrent de moi, un rasoir électrique dans la main de l'un d'eux.

Je reculai, horrifiée. « Non ! Ne me touchez pas ! »

Ils m'attrapèrent brutalement par les bras, m'immobilisant. Je me débattis, mais leur force était écrasante. Le bourdonnement du rasoir se fit entendre près de mon oreille.

Je fermai les yeux, les larmes coulant sur mes joues, tandis que je sentais les mèches de mes cheveux tomber sur mes épaules et sur le sol. Chaque passage du rasoir sur mon crâne était une nouvelle humiliation, une nouvelle vague de désespoir. Ils me volaient mon identité, mon apparence, tout ce qui me restait.

« Alors, la vieille reine, tu aimes ta nouvelle couronne ? » ricana Chloé.

À travers le brouillard de ma douleur et de mon humiliation, une pensée claire émergea, froide et tranchante comme du verre brisé.

« Léo... » murmurai-je d'une voix à peine audible, mais chargée d'une certitude absolue. « Quand il saura... il vous détruira. Il vous anéantira jusqu'au dernier. »

Ma menace ne fit qu'amuser Chloé davantage. Elle s'accroupit devant moi, attrapant mon menton pour que je la regarde dans les yeux.

« Il ne saura jamais rien, idiote. Parce que tu ne seras plus là pour le lui dire. Et même s'il l'apprenait, il me choisirait moi. Toujours. Maintenant, tu vas apprendre à te taire. »

            
            

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