L'Amour Blessé, Vengeance de la Reine
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Chapitre 1

Les jointures de mes doigts me lançaient une douleur sourde et familière. C'était une vieille blessure, un souvenir permanent des sacrifices passés. Installée dans ma villa en Provence, je pensais trouver la paix, loin du tumulte du monde de la mode, loin du vide laissé par mon mari, Marc. Je n'avais gardé que le strict nécessaire, vivant simplement, presque en recluse. Léo, mon fils, était maintenant à la tête de l'empire que nous avions bâti. Il était ma fierté, mais aussi ma plus grande inquiétude.

Le soleil de fin d'après-midi filtrait à travers les feuilles des oliviers, projetant des ombres dansantes sur la terrasse. Un cri strident déchira soudain le calme.

Puis un autre.

« Attrapez-le ! Ne le laissez pas s'enfuir ! »

Je me levai, les sourcils froncés. Le bruit venait de mon jardin. C'était la voix d'une jeune femme, aiguë et pleine de colère.

« C'est un voleur et un menteur ! Il mérite une punition sévère ! »

Une autre voix, celle de mon jardinier, Jean, répondit, tremblante de peur.

« Madame, je vous jure, je n'ai rien fait ! Je ne sais pas de quoi vous parlez ! »

Jean était avec moi depuis des années. Un homme simple, honnête. L'idée même qu'il puisse être un voleur était absurde. La colère de la jeune femme semblait disproportionnée, hystérique.

« On va te montrer ce qu'il en coûte de défier Chloé ! Léo m'adore, il croira tout ce que je lui dirai ! Tu vas regretter d'être né ! »

Chloé. La nouvelle muse de Léo. Une jeune mannequin que mon fils avait prise sous son aile. Il m'en avait parlé avec des étoiles dans les yeux, la décrivant comme un talent brut, une beauté innocente. La femme qui hurlait dans mon jardin ne ressemblait en rien à cette description.

En tant que mère de Léo, en tant que propriétaire de cette maison, je ne pouvais pas laisser cette injustice se produire sous mes yeux. Je devais intervenir. Je lissai ma robe simple, une tenue de tous les jours qui n'avait rien à voir avec les créations haute couture que je portais autrefois, et je sortis sur la terrasse.

La scène qui s'offrait à moi était chaotique. Chloé, vêtue d'une robe de créateur extravagante, se tenait au milieu de la pelouse, entourée de deux gardes du corps imposants et de quelques autres mannequins qui la regardaient avec admiration. Jean était à genoux devant elle, le visage couvert de terre, tremblant de tous ses membres.

« Que se passe-t-il ici ? » demandai-je d'une voix calme mais ferme.

Tous les regards se tournèrent vers moi. Chloé me toisa de la tête aux pieds, un mépris évident dans ses yeux. Elle ne me reconnut pas. Pour elle, je n'étais qu'une employée de maison, une vieille femme en tenue modeste.

« Et toi, t'es qui ? La gouvernante ? Occupe-toi de tes affaires ! » lança-t-elle avec arrogance.

Avant que je puisse répondre, elle fit un pas vers moi, la main levée.

Clac.

Une gifle violente me frappa en plein visage. La douleur fut vive, fulgurante. Le monde tourna un instant autour de moi. Je portai la main à ma joue, le souffle coupé par la surprise et l'humiliation. Personne, jamais, ne m'avait frappée.

            
            

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