Chapitre 4

Le lendemain soir, j'ai retrouvé Marc dans un bar chic du centre de Paris. Il avait organisé une petite soirée privée à l'arrière du bar pour fêter mon "retour".

J'avais mis une robe rouge, très courte, très décolletée. Mes cheveux étaient lâchés, mon maquillage était prononcé. Je n'étais plus la femme d'affaires sérieuse de la veille. J'étais redevenue la femme fatale.

Marc m'a sifflée en me voyant.

"Wow. Tu as décidé de sortir l'artillerie lourde."

"Il faut ce qu'il faut," ai-je répondu en lui prenant un verre des mains.

Je savais qu'Antoine détestait cette facette de moi. Il préférait quand j'étais plus naturelle, plus simple. C'était donc parfait.

J'ai passé la soirée à rire fort, à boire, à flirter ouvertement avec Marc. Je savais que des gens nous regardaient, que les rumeurs allaient bon train. "Amélie Dubois est de retour, et elle est avec le rival de son ex-fiancé."

Je me suis assise sur les genoux de Marc, j'ai passé mes bras autour de son cou. Il a joué le jeu, posant ses mains sur mes hanches.

J'ai senti son corps se tendre. Malgré son air de playboy, Marc n'était pas insensible à ma proximité.

"Tu joues avec le feu, Amélie," m'a-t-il murmuré à l'oreille.

"J'aime le feu," ai-je répondu en frôlant sa lèvre avec mon pouce.

Il a attrapé ma main.

"Qu'est-ce que tu cherches, vraiment ?"

"Je te l'ai dit. Je veux récupérer ce qui m'appartient."

"Tu ne parles pas d'argent, n'est-ce pas ?"

Je n'ai pas répondu. Je me suis contentée de sourire.

"Tu sais qu'il te déteste," a-t-il continué. "Il ne te pardonnera jamais."

"La haine est une passion comme une autre," ai-je dit. "C'est mieux que l'indifférence."

Je me suis penchée pour l'embrasser. Nos lèvres se sont à peine touchées quand Marc s'est soudainement raidi.

Il regardait par-dessus mon épaule, vers l'entrée de la salle privée.

"Ne te retourne pas," a-t-il dit, sa voix soudainement tendue.

Trop tard.

J'ai tourné la tête.

Antoine était là.

Il n'était pas seul. Chloé était avec lui. Ils étaient venus pour rencontrer un client, visiblement. Ils n'avaient pas prévu de me trouver ici, dans cette position.

Le regard d'Antoine était noir. Une fureur froide et intense émanait de lui. C'était pire que la veille. C'était une rage meurtrière.

Marc a souri, un sourire de défi.

"Tiens, tiens," a-t-il dit assez fort pour qu'Antoine l'entende. "Regarde qui est là. Ton ex-fiancée, qui est sur le point de me montrer à quel point elle m'a désiré pendant toutes ces années."

C'était une provocation pure et simple. Marc adorait jeter de l'huile sur le feu.

Antoine n'a pas réagi à la provocation de Marc. Il n'avait d'yeux que pour moi. Il a commencé à marcher dans notre direction, lentement, délibérément.

Chaque pas résonnait dans le silence qui s'était installé. Les quelques personnes présentes retenaient leur souffle.

Il ressemblait à un prédateur s'approchant de sa proie.

J'ai senti un frisson de peur, mais je ne l'ai pas montré. Je suis restée assise sur les genoux de Marc, le défiant du regard.

C'est ce que je voulais, n'est-ce pas ? Le provoquer. Le pousser à bout.

Alors pourquoi mon cœur battait-il si fort ?