Trahison Conjugale, Revanche Amère
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Chapitre 4

Deux jours plus tard, Marc est arrivé avec des documents bancaires. Il avait préparé son coup.

« Maman, j'ai parlé au banquier. Pour débloquer tes économies, il faut ta signature sur ces formulaires de retrait. C'est une somme importante, donc c'est la procédure. »

Il a posé les papiers et un stylo sur la tablette de mon lit. Son ton était pressé, presque fébrile. J'entendais son excitation intérieure.

[Allez, signe. Signe, vieille folle. Sophie m'attend. L'agent immobilier attend notre appel. C'est la dernière étape. Signe et tout sera à moi.]

La somme inscrite sur le formulaire était astronomique. C'était l'argent de toute une vie de travail, mis de côté sou après sou, pour mes vieux jours, pour un coup dur. Pour ma mort, peut-être. Pas pour l'appartement d'une maîtresse.

« C'est beaucoup d'argent, Marc, » j'ai dit, feignant l'hésitation. « Cent cinquante mille euros. Tu m'avais dit que Chloé voulait une dot, pas qu'elle voulait racheter la moitié de Paris. »

Je voulais le voir se tortiller. Le voir mentir encore.

Son visage s'est crispé. Il détestait être questionné.

« Maman, on en a déjà parlé ! » sa voix a monté d'un cran. « C'est pour la dot ET l'apport pour la maison ! Elle ne veut pas vivre dans un petit appartement de banlieue. Elle veut du standing ! Tu veux que je sois malheureux ? Que je perde la femme que j'aime à cause de l'argent ? »

[Quelle femme j'aime ? Sophie, bien sûr. Cette pauvre conne de Chloé ne verra jamais un centime. Mais il faut bien une excuse. La vieille est tellement obsédée par mon bonheur qu'elle gobera n'importe quoi.]

C'était grotesque. Tellement exagéré que ça en devenait presque comique. J'ai eu envie de rire, mais je me suis contenue.

« Je ne sais pas, Marc. Cent cinquante mille euros... C'est tout ce que j'ai. Et avec ma maladie, les traitements... Je ne suis pas sûre que ce soit prudent. »

Je l'ai regardé, jouant la peur, l'incertitude.

Il a perdu patience. Il a tapé du poing sur la table de chevet, faisant sursauter les pivoines fanées.

« Mais putain, Maman, tu ne comprends pas ? Cet argent, c'est aussi pour TES soins ! Si je me marie, Chloé et sa famille pourront nous aider ! C'est un investissement ! Tu préfères garder ton argent et mourir seule et pauvre dans cet hôpital ? »

Ses mots étaient cruels, violents. Il était passé à l'attaque directe, à la culpabilisation la plus abjecte. Il utilisait ma peur de la mort contre moi.

Le personnel soignant aurait vu un fils désespéré, poussé à bout par l'inquiétude. Mais moi, j'entendais la vérité glaciale.

[Allez, cède ! Cède, putain ! J'en ai marre de ce cirque. Je veux mon fric, mon appartement et ma nouvelle vie. Elle me fait perdre mon temps.]

C'est là que j'ai eu une idée. Une idée risquée, mais qui pourrait le piéger définitivement.

J'ai baissé la tête, j'ai laissé échapper un sanglot étouffé. J'ai pris le stylo d'une main tremblante.

« Tu as raison... tu as raison, mon fils. Pardonne-moi. Mon bonheur a toujours été ta priorité. Je... je vais signer. »

Son visage s'est instantanément détendu. Le prédateur avait eu sa proie.

[Enfin ! Elle cède ! J'ai gagné !]

« Mais, » ai-je ajouté, levant des yeux pleins de larmes. « J'ai une condition. Je veux le faire moi-même. Je veux donner cet argent à Chloé en personne. Je veux voir son visage quand elle recevra ce cadeau. Je veux lui dire que c'est de la part de sa future belle-mère, et que j'espère qu'elle te rendra heureux. »

Le piège était tendu.

Le visage de Marc s'est décomposé. La panique a remplacé le triomphe dans ses yeux.

[Quoi ?! Non ! Non, non, non ! C'est une catastrophe ! Si elle voit Chloé, si elle lui donne l'argent en main propre... tout est foutu ! Chloé va dire qu'elle n'a jamais rien demandé, et la supercherie sera révélée !]

Il a commencé à bafouiller, cherchant une issue.

« Maman, non, ce n'est pas une bonne idée... Tu es faible, tu ne devrais pas te fatiguer avec ça. Et puis... Chloé serait très gênée. C'est une affaire entre hommes, en quelque sorte. Laisse-moi m'en occuper. C'est plus simple. »

« Non, » j'ai insisté, avec la force entêtée d'une vieille femme malade. « C'est ma dernière volonté, si l'on peut dire. Je veux faire les choses bien. Organise une rencontre. Ici, à l'hôpital, si tu veux. Demain. Toi, moi, et Chloé. Sinon, je ne signe rien. »

Je l'avais coincé. Il était pris entre son avidité et la peur d'être démasqué.

Il m'a regardé, le visage blême. Il a compris qu'il n'avait pas le choix.

« D'accord, Maman. D'accord. Comme tu voudras. Demain. »

Il a ramassé les papiers et est sorti de la chambre comme un automate. J'entendais ses pensées paniquées qui s'éloignaient dans le couloir.

[Putain de merde, qu'est-ce que je vais faire ? Je dois trouver un moyen d'empêcher Chloé de parler. Je dois la briefer, la menacer s'il le faut. Demain... tout se joue demain.]

J'ai pris une profonde inspiration. Le rideau allait se lever sur le dernier acte. Et j'étais prête.

                         

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