L'Héritier Trahi de Bordeaux
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Chapitre 4

Je me suis réveillé dans un lit qui n'était pas le mien. La lumière du matin filtrait à travers de hautes fenêtres. J'étais dans une suite somptueuse d'un grand hôtel parisien. Je ne me souvenais pas comment j'étais arrivé là. La dernière chose dont je me souvienne, c'est d'avoir envoyé ce message. Une femme en tailleur se tenait près de la fenêtre. Elle s'est retournée. C'était Clémence Bernard. Une amie d'enfance, l'héritière d'une immense fortune parisienne. Je ne l'avais pas vue depuis des années.

"Bonjour, Pierre. Tu as l'air mieux." Sa voix était calme et posée.

C'était donc elle, l'expéditeur des messages.

Avant que je puisse poser une question, elle a désigné un journal posé sur la table. La une du "Figaro" montrait une photo de la fête de fiançailles d'Antoine et Sophie, qui avait eu lieu la veille dans mon propre domaine. Le titre était : "Un nouveau chapitre pour l'empire Dubois". Sur la photo, au-dessus de la cheminée du grand salon, le portrait de mon père avait été remplacé par un immense portrait de Monique et Antoine. Ils avaient non seulement volé mon héritage, mais aussi mon histoire, mon passé.

Clémence a dû voir la rage dans mes yeux.

"Ils ont profité de ton absence pour tout officialiser," a-t-elle dit. "La presse les présente comme les sauveurs du domaine."

La porte de la suite s'est ouverte. Antoine est entré, un sourire arrogant aux lèvres, suivi de Sophie. Ils m'avaient retrouvé.

"Tiens, tiens, le grand Pierre Dubois, caché dans un hôtel de luxe," a lancé Antoine. "Tu dépenses tes derniers sous ? Ne t'inquiète pas, Maman et moi allons bien prendre soin de ton domaine."

Sophie s'est approchée, son visage exprimant une pitié calculée. "Pierre, nous sommes inquiets pour toi. Reviens à la maison. Tu as besoin d'aide."

Leur culot était sans limites. Ils venaient me narguer après m'avoir tout pris.

Sophie a sorti un petit paquet de son sac. "Je t'ai apporté ça. C'est la première photo de l'échographie."

Elle me l'a tendue. Je n'ai même pas regardé. Mon attention était fixée sur le poignet d'Antoine. Il portait la montre de mon père. La Patek Philippe que mon père m'avait léguée sur son lit de mort, le seul objet auquel je tenais vraiment.

"Rends-la-moi," ai-je dit, ma voix blanche de fureur.

Antoine a ri. "Cette vieille breloque ? Maman me l'a donnée. Elle a dit que tu n'en étais pas digne."

C'était la provocation de trop.

J'ai bondi sur lui. Je ne voulais que récupérer la montre. J'ai attrapé son poignet. Antoine, pris par surprise, a crié. Mais au lieu de se défendre, il a fait quelque chose d'impensable. Il a violemment tordu son propre bras, utilisant ma prise pour se faire mal, puis il s'est jeté en arrière contre une table basse en verre, qui a volé en éclats.

"À l'aide ! Il est fou ! Il m'agresse !" a-t-il hurlé, son poignet saignant légèrement là où le fermoir de la montre l'avait éraflé.

Sophie a commencé à crier, se tenant le ventre. "Mon bébé ! Il va faire du mal à mon bébé !"

Le personnel de l'hôtel a accouru, alerté par le bruit. Ils ont vu la scène : moi, debout, l'air menaçant ; Antoine, au sol, blessé ; Sophie, en larmes, protégeant son ventre. J'étais le méchant parfait.

Monique est arrivée à ce moment-là, comme par magie. Elle s'est précipitée vers Antoine, ignorant ma présence.

"Mon fils ! Mon pauvre chéri !" Elle s'est tournée vers moi, son visage déformé par une fureur théâtrale. "Regarde ce que tu as fait ! Toi, mon propre fils, tu attaques ton frère ! Tu es une honte pour cette famille !"

Devant les employés de l'hôtel et les autres clients qui s'attroupaient, elle m'a publiquement renié. J'étais seul, accusé, piégé. Leur plan était diabolique. Ils ne voulaient pas seulement me ruiner, ils voulaient détruire ma réputation, faire de moi un paria violent et instable. Et ils étaient en train de réussir. Clémence est restée silencieuse à mes côtés, observant la scène avec un calme glacial.

                         

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