Triplés: La Menace Imprévue
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Chapitre 3

Quelques semaines plus tard, Marc, voulant dissiper les tensions qu'il mettait sur le compte de mes hormones de grossesse, a décidé d'organiser une grande réception dans notre maison. Il voulait annoncer officiellement l'arrivée des triplés à nos amis et associés.

La maison était remplie de gens, de rires et du son des coupes de champagne qui s'entrechoquaient. L'atmosphère se voulait festive, mais je ne pouvais me défaire d'un sentiment de malaise. Je souriais, j'acceptais les félicitations, mais mes yeux balayaient constamment la foule, cherchant le moindre signe de menace.

Léa jouait son rôle à la perfection. Elle circulait parmi les invités, charmante et polie, recueillant des compliments sur sa maturité et sa gentillesse.

« Quelle chance vous avez, Marc, d'avoir une fille aussi adorable ! »

« Elle va être une grande sœur merveilleuse ! »

Si seulement ils savaient.

Alors que je parlais avec une vieille amie de la famille, j'ai senti un regard insistant sur moi. Ce n'était pas un regard bienveillant. C'était froid, calculateur. J'ai tourné la tête et mes yeux ont croisé ceux d'un homme que je n'avais jamais vu.

Il était grand, mince, avec des cheveux gominés et un costume un peu trop brillant. Il avait des yeux petits et fuyants qui me dévisageaient sans la moindre gêne. Il tenait une coupe de champagne, mais ne buvait pas. Il observait.

Il se tenait près de la porte-fenêtre menant au jardin, et Léa n'était pas loin.

Une intuition m'a glacée. C'était lui. Ce devait être lui.

L'oncle Jean-Luc... Il a vraiment osé venir ici.

J'ai prétexté un besoin de prendre l'air et je me suis dirigée vers le jardin. Je suis passée près de l'homme. Il sentait l'eau de Cologne bon marché.

Je me suis cachée derrière un grand buisson de roses, d'où je pouvais voir le coin du jardin où la lumière de la maison arrivait à peine. Mon cœur battait à tout rompre. J'avais raison.

Léa a rejoint l'homme. Elle lui a glissé quelque chose dans la main. Je n'ai pas pu voir quoi. Puis il a sorti un petit sachet en papier de sa poche et le lui a donné.

Leurs voix étaient des murmures, mais le vent portait quelques bribes jusqu'à moi.

« ...plus fort cette fois... dans sa boisson... » disait Jean-Luc.

« ...elle ne boit que de l'eau... je trouverai un moyen... » répondait Léa.

Puis, grâce à mon étrange capacité, j'ai entendu leurs pensées, claires et nettes, une conversation silencieuse et mortelle.

La pensée de Jean-Luc : Cette gamine me fait froid dans le dos. Mais tant que sa mère paie... Sophie veut récupérer Marc, et pour ça, il faut que l'autre et ses bâtards disparaissent. Si la gamine peut le faire, ça m'arrange. Moins de risques pour moi.

La pensée de Léa, encore plus terrifiante dans sa simplicité enfantine : Cette fois, ça marchera. Je le mettrai dans sa bouteille d'eau. Elle en boit tout le temps. Elle va avoir tellement mal. Elle va crier et pleurer et les bébés vont mourir. Et ensuite, maman reviendra, et tout sera comme avant. Papa sera juste à moi. Et à maman.

Je suis restée figée derrière le buisson, le souffle coupé. La haine dans cette petite fille était un abîme sans fond. Et elle n'était pas seule. Sa mère, Sophie, tirait les ficelles depuis l'ombre. Sophie, qui avait abandonné sa fille et Marc des années auparavant, était de retour, motivée par la cupidité.

Ils voulaient me tuer. Ils voulaient tuer mes enfants. Ce n'était pas juste la jalousie d'une enfant. C'était un complot familial, froidement orchestré.

J'ai lentement reculé, quittant ma cachette sans faire de bruit. Je suis retournée à l'intérieur, mon visage un masque de calme. Personne ne devait voir la tempête qui faisait rage en moi.

J'ai trouvé Marc qui riait avec un de ses clients. Je me suis approchée et j'ai posé ma main sur son bras.

« Marc, chéri. Je ne me sens pas très bien. Je pense que je vais aller m'allonger un peu. »

L'inquiétude a immédiatement remplacé son sourire.

« Bien sûr, mon amour. Vas-y. Je vais m'occuper de nos invités. »

Je lui ai souri, un sourire qui ne montrait rien de la terreur et de la rage que je ressentais.

En montant les escaliers, j'ai croisé Léa. Elle me tenait une bouteille d'eau minérale.

« Tu as l'air fatiguée, Claire. Tiens, bois un peu. Il faut bien t'hydrater. »

Son visage était un tableau de sollicitude innocente. Mais ses pensées hurlaient la victoire.

C'est ça. Prends-la. Bois. Et meurs.

J'ai pris la bouteille, sentant le froid du plastique contre ma peau chaude.

« Merci, Léa. Tu es vraiment une petite fille très attentionnée. »

Je l'ai regardée droit dans les yeux, et j'ai continué à monter les escaliers, la bouteille de poison serrée dans ma main. Le jeu venait de monter d'un cran. Et j'étais prête à jouer.

            
            

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