Amour Défendu, Vengeance Inassouvie
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Chapitre 2

Le jet privé des de Varenne s'est posé sur le tarmac de l'aéroport de Genève avec une arrogance silencieuse. J'étais déjà là, assise dans un café du terminal, observant la scène. La veille, j'avais fait fuiter une information anonyme à un journaliste de mes contacts, un de ceux qui n'avaient pas peur des puissants. L'info était simple : une rencontre "de médiation" devait avoir lieu dans un chalet de luxe isolé dans les Alpes, près de Chamonix, entre moi-même et les familles impliquées dans "l'affaire Dubois". J'avais suggéré que de grandes révélations pourraient y être faites.

C'était un piège, et ils y avaient foncé tête baissée, trop confiants en leur pouvoir de tout contrôler.

Alexandre de Varenne est descendu le premier, l'air suffisant, ajustant le col de son manteau à mille euros. Il souriait, comme s'il venait à une fête en son honneur. Il m'a aperçue, et son sourire s'est élargi. Il s'est approché de ma table, suivi de loin par les pères des autres jeunes impliqués, des hommes au visage fermé et au regard dur.

« Jeanne, ma chère. Quelle bonne surprise. Je vois que vous avez finalement décidé d'être raisonnable. »

Sa voix était mielleuse, faussement compatissante. Il a posé une main sur son cœur.

« Je suis sincèrement désolé pour Paul. Il s'est laissé emporter, vous comprenez. La jeunesse... Mais nous allons arranger ça. Mon père a été un peu... direct, au téléphone. Ne lui en veuillez pas. Il est juste très protecteur. »

Il jouait la comédie, essayant de me faire croire à sa bonne foi, de me faire baisser la garde. Il voulait que je me sente coupable, que je doute de ma propre décision. C'était leur méthode : la manipulation, le chantage affectif, avant la menace pure et simple.

« Nous avons réservé un chalet magnifique pour discuter de tout ça au calme. Loin des oreilles indiscrètes. Vous venez ? C'est la meilleure solution pour tout le monde. Surtout pour Paul. »

Le chantage était à peine voilé. "Viens dans notre piège, ou ton frère paiera le prix."

Je l'ai regardé droit dans les yeux. Mon visage était vide de toute expression.

« Non. »

Le mot est tombé, sec et définitif. Le sourire d'Alexandre s'est figé.

« Pardon ? »

« J'ai dit non. Je ne vais nulle part avec vous. »

Les autres pères se sont rapprochés, formant un cercle menaçant autour de ma table. L'un d'eux, un industriel corpulent, a pris la parole.

« Mademoiselle Dubois, ne soyez pas stupide. Pensez à votre avenir. Pensez à votre frère. Un mot de notre part et sa vie en prison peut devenir un véritable enfer. Ou un paradis. C'est à vous de choisir. »

La pression montait. Leurs regards étaient lourds, pleins de mépris. J'étais seule, une femme face à une meute de loups. Mon cœur battait fort, mais ma voix est restée calme.

« J'ai déjà fait mon choix. »

Soudain, une voix puissante a retenti dans le haut-parleur du terminal. C'était un message spécial, en français et en anglais.

« Attention, attention. En raison d'une dégradation météorologique soudaine et extrême sur le massif du Mont-Blanc, tous les vols en hélicoptère et les accès routiers vers les stations d'altitude sont suspendus jusqu'à nouvel ordre. Un risque d'avalanche de niveau 5, le plus élevé, est déclaré. Il est demandé à tous de rester dans les zones sécurisées de la vallée. »

J'avais compté là-dessus. J'avais étudié la météo. La tempête arrivait plus vite et plus fort que prévu. Leur "chalet isolé" était devenu une prison de neige.

Alexandre a eu un rire méprisant.

« Une petite tempête. Ne vous inquiétez pas pour ça. Nos pilotes ont l'habitude. Ce n'est pas ça qui va nous arrêter. »

Sa confiance en soi était absolue, pathétique. Il pensait que l'argent pouvait acheter le ciel, dompter les montagnes. Il ne voyait pas le danger, seulement son objectif.

Pendant qu'il se pavanait, j'ai discrètement envoyé un SMS. Un seul mot : "Maintenant". C'était le signal pour le pilote de l'hélicoptère privé que j'avais réservé. Une compagnie spécialisée dans les sauvetages en haute montagne, des gens qui ne se laissaient intimider par personne et qui connaissaient les risques. Le plan était simple : les attirer dans le piège, puis les y laisser.

C'est à ce moment-là que Chloé est apparue. La petite amie d'Alexandre. Une poupée blonde parfaite, drapée dans de la fourrure, traînant une valise hors de prix. Elle était en retard, comme toujours.

« Alex, mon chéri ! Désolée, ma manucure a pris plus de temps que prévu ! »

Elle s'est jetée à son cou, l'embrassant bruyamment, ignorant complètement ma présence et la tension palpable.

Alexandre l'a repoussée gentiment. « Pas de problème, mon amour. On allait justement partir. »

Il m'a jeté un dernier regard, un mélange de pitié et de menace. « Dernière chance, Jeanne. »

Je n'ai pas répondu. J'ai juste siroté mon café, froid maintenant.

Ils se sont dirigés vers la sortie du terminal privé, Chloé se plaignant du froid. J'ai entendu le vrombissement de leur hélicoptère qui se mettait en marche. Le bruit était assourdissant. Puis, il s'est tu. Un silence étrange a suivi.

Quelques minutes plus tard, un employé de l'aéroport, l'air paniqué, est venu vers leur groupe.

« Monsieur de Varenne, je suis désolé. Le pilote refuse de décoller. Il dit que c'est un suicide. La tour de contrôle vient d'interdire formellement tout décollage. Le col est fermé, l'avalanche a coupé la route. Vous êtes coincés ici. »

Le visage d'Alexandre s'est décomposé. Pour la première fois, j'ai vu une lueur de panique dans ses yeux. Ils étaient piégés. Exactement comme prévu.

            
            

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