Retour de l'Ombre Aimée
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Chapitre 4

J'ai passé la nuit dans un état de semi-conscience, oscillant entre des rêves fiévreux et la douloureuse réalité du sol froid de la chapelle. Le soleil commençait à peine à se lever lorsque la porte s'est ouverte violemment. C'était encore Henri. Son visage était déformé par la panique et la fureur.

"Lève-toi !" a-t-il crié. "L'envoyé de l'Empire voisin est mort cette nuit dans sa chambre ! Sophie était la dernière à l'avoir vu. Ils l'accusent de meurtre !"

Mon esprit embrumé a mis un moment à comprendre. Encore un problème que Sophie avait créé et que je devais résoudre.

"Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?" ai-je demandé, ma voix à peine un murmure.

"Tu vas prendre sa place," a-t-il dit sans hésitation. "Tu vas avouer que c'est toi qui as tué l'envoyé. Tu as toujours été jalouse de Sophie, tout le monde le sait. Ce sera crédible."

J'ai levé les yeux vers lui, incrédule. Il voulait que j'avoue un meurtre pour sauver sa précieuse Sophie. Il voulait me condamner à mort pour elle.

"Non," ai-je dit.

Sa patience a craqué. Il m'a attrapée par les cheveux et m'a traînée hors de la chapelle. "Tu n'as pas le choix, Juliette ! C'est le seul moyen de la sauver !"

Il m'a jetée devant le conseil royal. Mon père, les ministres, les gardes impériaux... ils étaient tous là. Sophie pleurait dans les bras de ma mère, jouant parfaitement son rôle de victime innocente.

Henri a parlé d'une voix forte et claire. "C'est elle, la meurtrière. Juliette Dubois. Elle a agi par jalousie envers sa sœur. Elle a avoué son crime."

Personne n'a remis sa parole en question. J'ai été condamnée sur-le-champ. La sentence était la décapitation, pour apaiser la colère de l'Empire voisin.

On m'a traînée jusqu'à la place publique. La foule criait des insultes, me jetait des pierres. J'ai été forcée de m'agenouiller devant le billot. J'ai levé les yeux et j'ai vu Henri, debout, l'épée du bourreau à la main. C'était lui qui allait exécuter la sentence. Pour montrer que la justice était impartiale. Quelle ironie.

J'ai fermé les yeux, attendant le coup final. Au moins, je n'aurais pas à attendre la fin du compte à rebours. Ce serait plus rapide.

La lame s'est abattue. Une douleur fulgurante a traversé mon cou, puis... rien. L'obscurité.

[Erreur. La mort de l'hôte ne peut être provoquée avant la fin du compte à rebours.]

La voix du système. J'ai ouvert les yeux. J'étais de retour dans ma chambre. Mon cou était intact. Henri était penché sur moi, le visage pâle et choqué.

"Tu... tu n'es pas morte," a-t-il bégayé. "Comment est-ce possible ?"

Il a touché mon cou, puis a reculé comme s'il avait été brûlé. "Tu es un monstre."

Un monstre. C'est ce que j'étais pour lui. Pas une femme, pas un être humain, mais un monstre increvable.

Il a repris contenance. Un nouveau plan se dessinait déjà dans ses yeux froids. "Puisque tu ne peux pas mourir, tu seras encore plus utile. Sophie a besoin d'une garde du corps, d'une 'ombre' qui la protégera. Personne ne saura que c'est toi. Tu n'auras plus de nom. Tu seras l'Ombre."

On m'a forcée à subir une cérémonie étrange. Mes cheveux ont été coupés courts, on m'a vêtue d'un uniforme noir et on m'a fait porter un masque qui cachait la moitié de mon visage. Juliette Dubois était officiellement morte, exécutée pour meurtre. J'étais devenue une chose sans nom, un outil. Mon cœur était vide. Toute émotion m'avait quittée.

Alors qu'on m'emmenait, Henri m'a attrapée par le bras. "Attends."

Je me suis arrêtée, sans me retourner.

"Juliette... Je..." Il semblait chercher ses mots, ce qui était rare pour lui. "Sois prudente."

J'ai senti une onde de choc le traverser quand il a touché mon bras. Mon corps était glacial. Il a retiré sa main vivement.

J'ai continué à marcher sans un mot.

"Tu dois continuer à fournir l'élixir à Sophie," a-t-il ajouté derrière moi. "C'est tout ce que je te demande."

J'ai ricané intérieurement. Bien sûr. C'était tout ce qui comptait. L'apparence de Sophie.

Alors que je passais une porte, Sophie est apparue. En me voyant, elle a paniqué et a crié.

"Un monstre ! Henri, au secours !"

Elle a attrapé un vase sur une table et me l'a jeté à la tête.

                         

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