[Confirmation : La compétence "Élixir Divin" a été révoquée. La compétence de "Guérison Rapide" a été révoquée.]
Toutes mes capacités spéciales, celles qui m'avaient permis de leur être utile, avaient disparu. Je n'étais plus qu'une coquille vide, une humaine ordinaire condamnée à mourir. Une sorte de soulagement étrange m'a envahie. Au moins, la fin était proche.
Le lendemain matin, une servante m'a ordonné de me lever. J'étais à moitié gelée. Elle m'a conduite, non pas dans ma chambre, mais dans celle de Sophie. Henri était là, donnant à manger à Sophie avec une cuillère, comme si elle était une enfant précieuse. Le spectacle était à la fois ridicule et déchirant.
"Tu vas la servir aujourd'hui," m'a ordonné Henri sans me regarder. "Fais tout ce qu'elle te demande."
Je suis restée debout, silencieuse, pendant que Sophie savourait son petit-déjeuner et l'attention d'Henri. Une fois le repas terminé, elle m'a regardée avec un sourire cruel.
"Juliette, mon élixir de beauté est presque terminé. J'en ai besoin d'un nouveau. Tu sais ce qu'il faut faire."
L'élixir de beauté nécessitait une chose : quelques gouttes de mon sang, mélangées à des herbes rares. C'était le "secret" de sa beauté éclatante, un secret que tout le monde pensait être son propre don divin.
"Je ne peux plus le faire," ai-je répondu d'une voix rauque. "Le système a repris mes pouvoirs."
Sophie a fait la moue. "Ne dis pas de bêtises. Tu es juste paresseuse. Tu veux juste me voir vieillir et devenir laide, n'est-ce pas ?"
Elle s'est tournée vers Henri, les larmes aux yeux. "Henri, elle est méchante avec moi. Elle ne veut pas m'aider."
Henri s'est tourné vers moi, le regard dur. "Fais ce qu'elle dit, Juliette."
"Je vous dis que je ne peux pas," ai-je insisté. "C'est fini."
Je me suis tournée vers lui, le regardant droit dans les yeux pour la première fois depuis longtemps. "Henri, si je le fais, ça va me faire du mal. Mon sang n'a plus rien de spécial. Ça ne servira à rien."
Il a eu un rire méprisant. "Du mal ? Ne sois pas si dramatique. C'est juste un peu de sang. Arrête de chercher des excuses et obéis."
Sa réponse m'a achevée. Il ne se souciait absolument pas de moi. Ma douleur, ma vie, tout cela n'avait aucune importance à ses yeux, tant que Sophie était heureuse.
Sophie m'a tendu une petite dague ornée de bijoux. "Tiens. Fais-le maintenant. Je veux voir."
Sous le regard impérieux d'Henri, je n'avais pas le choix. J'ai pris la dague. Mes mains tremblaient. J'ai pressé la lame contre mon poignet. Sans le pouvoir de guérison, la douleur était réelle et intense. Le sang a coulé, rouge et épais, sur ma peau pâle. J'ai senti ma tête tourner. J'ai rempli une petite fiole, puis mes forces m'ont abandonnée. Je me suis effondrée sur le sol, perdant connaissance.
Je me suis réveillée dans ma chambre froide. Un médecin se tenait près de mon lit, parlant à voix basse à Henri, qui se tenait près de la porte.
"Son état est très grave, Votre Altesse. Elle est extrêmement faible. Honnêtement, je ne pense pas qu'il lui reste plus de quelques jours à vivre."
Henri est resté silencieux pendant un long moment. Je pensais qu'il allait peut-être montrer un signe d'inquiétude, une once de pitié.
Puis, je l'ai entendu dire d'une voix glaciale, sans entrer dans la pièce : "Elle fait encore du chantage. Elle a toujours été comme ça. Ne vous inquiétez pas, elle se relèvera demain."
Puis, il est parti, me laissant seule avec le diagnostic du médecin et le compte à rebours du système.