Retour de l'Ombre Aimée
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Chapitre 1

La voix dans ma tête était froide, sans aucune émotion, comme celle d'une machine.

[La mission de survie a échoué. L'affection nécessaire n'a pas été obtenue.]

[Le système va procéder à la révocation de toutes les compétences et de tous les avantages.]

[Compte à rebours avant la mort de l'hôte : 7 jours.]

J'étais allongée sur mon lit, le corps faible, et j'ai fixé le plafond avec des yeux vides. Sept jours. Il ne me restait donc que sept jours à vivre.

Pour survivre à une maladie incurable dans mon monde d'origine, j'avais été transportée ici par ce "système". La condition pour continuer à vivre était simple : gagner l'affection d'au moins une personne dans ce nouveau monde. Une seule personne. Cela semblait si facile.

Mais c'était un échec total.

Quand je suis arrivée ici, j'avais trois ans. J'ai tendu mes petits bras vers mes nouveaux parents, espérant un câlin. Ils m'ont regardée avec indifférence, puis se sont tournés vers ma sœur jumelle, Sophie, la couvrant de baisers.

À quinze ans, j'ai été mariée à Henri, le régent du royaume. Le jour de notre mariage, il m'a dit froidement : "Notre mariage n'est qu'une formalité. La personne que j'aime est Sophie. Ne t'attends à rien de ma part."

À dix-huit ans, même le chien de la maison, qui suivait Sophie partout, m'ignorait complètement. Quand j'essayais de le caresser, il grognait et s'éloignait.

Pendant toutes ces années, j'ai tout essayé. J'ai utilisé les pouvoirs que le système m'avait donnés pour aider ma famille. J'ai créé un élixir de beauté pour ma mère, j'ai trouvé des solutions pour les problèmes politiques de mon père, et j'ai guéri Henri d'une grave blessure. Mais à chaque fois, le mérite revenait à Sophie. Elle n'avait qu'à sourire et dire "C'est moi qui ai eu l'idée", et tout le monde la croyait. Mes parents la couvraient d'éloges. Henri la regardait avec des yeux pleins d'amour.

J'étais épuisée. Complètement vidée. L'amour que je cherchais désespérément était un mur contre lequel je me heurtais sans cesse. Alors, j'ai abandonné. J'ai dit au système que je renonçais. Je préférais mourir tranquillement.

La porte de ma chambre s'est ouverte avec fracas. Henri est entré, son visage dur et glacial. Il ne m'a même pas regardée.

"Sophie est malade. Elle a de la fièvre. Pourquoi n'es-tu pas à son chevet pour t'occuper d'elle ?"

Sa voix était pleine de reproches, comme si j'étais la cause de tous les maux. Autrefois, j'aurais couru à ses pieds, paniquée, prête à tout pour aider Sophie et obtenir un regard approbateur de sa part. Mais plus maintenant.

Je suis restée allongée, sans bouger.

"Je suis fatiguée, Henri."

Il a froncé les sourcils, surpris par ma réponse. Il n'était pas habitué à ce que je lui désobéisse.

"Qu'est-ce que tu as dit ? Lève-toi immédiatement. C'est ton devoir."

"Non."

Le mot est sorti de ma bouche, calme mais ferme. C'était la première fois que je lui disais non.

Son visage s'est assombri. Il s'est approché du lit, a attrapé mon bras et m'a tirée sans ménagement.

"Juliette, je ne répéterai pas. Lève-toi et va t'occuper de ta sœur."

Je n'avais plus de force pour résister. Il m'a traînée hors du lit. Mes pieds nus touchaient le sol froid en pierre. Il m'a forcée à marcher jusqu'à la chambre de Sophie.

La chambre de Sophie était chaude et luxueuse. Elle était allongée dans son lit, l'air fragile et pâle. Mais quand elle m'a vue, un petit sourire triomphant a flotté sur ses lèvres. Elle l'a rapidement caché quand Henri s'est tourné vers elle.

"Oh, ma sœur," a-t-elle dit d'une voix faible. "Tu es enfin là. J'ai si mal à la tête."

Mon père et ma mère étaient aussi là, le visage rempli d'inquiétude pour Sophie. Ils ne m'ont pas adressé un seul regard.

Henri m'a poussée vers le lit. "Reste ici et ne bouge pas tant qu'elle n'ira pas mieux."

Alors que je m'approchais, Sophie a soudainement crié et a glissé sur le côté du lit, tombant sur le sol. Elle a immédiatement commencé à pleurer.

"Juliette ! Pourquoi m'as-tu poussée ?"

Je n'avais rien fait. J'étais encore à un mètre d'elle. Mais mon père s'est précipité vers moi, le visage rouge de colère.

"Monstre ! Comment oses-tu faire du mal à ta sœur ?"

Sans me laisser le temps de répondre, il m'a giflée. La douleur a éclaté sur ma joue. J'ai chancelé, mais je suis restée droite. Je les ai regardés, un par un. Henri, qui aidait Sophie à se relever avec une infinie tendresse. Ma mère, qui me fusillait du regard. Mon père, qui haletait de fureur.

Dans ce moment, j'ai compris. Ils ne m'aimeraient jamais. Peu importe ce que je ferais. Ma simple existence était une erreur à leurs yeux.

            
            

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