Renaissance après la trahison
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Chapitre 3

Mon message était simple et direct.

« URGENT : Recherche donneur de sang AB négatif avec phénotype rare pour ma mère, Marie Dubois, actuellement en soins intensifs à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Situation critique. S'il vous plaît, partagez. Contactez l'hôpital directement. »

J'ai posté le message dans plusieurs groupes d'entraide médicale et sur mon propre mur. Les partages ont commencé presque immédiatement. Une petite lueur d'espoir dans l'obscurité.

L'espoir a été de courte durée.

Dix minutes plus tard, mon téléphone a vibré. Une notification d'un des plus grands groupes d'entraide.

« Vous avez été exclue du groupe 'Solidarité Santé Paris'. »

Quoi ?

Puis une autre. Et encore une autre.

J'ai regardé les commentaires sous ma publication originale. Ils étaient devenus un torrent de haine.

« C'est la fille Dubois, la restauratrice ? Son frère vient de publier un message disant qu'elle est instable et qu'elle harcèle sa sœur adoptive. »

« Honteux de créer une fausse urgence pour attirer l'attention ! »

« Quelqu'un devrait la signaler. C'est dégoûtant. »

J'ai cherché le profil de Paul. Il avait publié un message public, dégoulinant de fausse inquiétude.

« Ma sœur Jeanne traverse une période difficile. S'il vous plaît, ignorez ses appels à l'aide. Notre mère va bien, elle est surveillée. La seule personne qui peut l'aider, notre sœur Sophie, est déjà en chemin. Jeanne ne fait que créer une panique inutile qui stresse tout le monde. Merci de respecter notre vie privée. »

Il m'avait publiquement fait passer pour une folle. Il avait saboté la seule chance de Maman pour protéger l'image de Sophie et son propre ego de sauveur.

La rage m'a submergée, si forte que j'ai cru que j'allais vomir. Il avait non seulement abandonné notre mère, mais il empêchait activement les autres de l'aider. C'était presque un meurtre par procuration.

Je me suis sentie comme si le monde entier s'était ligué contre moi. Les messages de haine continuaient d'affluer. Mon nom était traîné dans la boue. On me traitait de menteuse, de manipulatrice, de malade mentale.

Chaque notification était un coup de poignard.

J'étais seule dans ce couloir d'hôpital froid, avec ma mère mourante d'un côté de la porte, et un lynchage public de l'autre.

Pendant un instant, la Jeanne de ma vie précédente a refait surface. L'envie de tout effacer, de me cacher, de pleurer.

Mais le souvenir de la chute, du visage de Paul, a balayé cette faiblesse.

Non. Pas cette fois.

Je ne me laisserai pas réduire au silence.

Avec une détermination froide, j'ai commencé à riposter.

Je ne pouvais pas commenter sur les groupes dont j'avais été bannie, mais je pouvais modifier ma propre publication.

J'ai marché jusqu'au bureau des infirmières. J'ai demandé une copie du dossier médical de ma mère, prouvant le diagnostic et l'urgence de la transfusion. J'ai utilisé un marqueur pour cacher les informations personnelles, ne laissant que le nom du médecin, le nom de l'hôpital, le groupe sanguin et le diagnostic : « état critique, risque vital engagé ».

J'ai pris une photo claire du document.

J'ai ajouté une mise à jour à ma publication.

« Pour ceux qui doutent de ma parole, voici le rapport médical. Mon frère, Paul Dubois, ment. Il met la vie de notre mère en danger par fierté et pour des raisons que je ne comprends pas. Si vous connaissez un donneur, ne m'écoutez pas, n'écoutez pas mon frère. Appelez directement le service de soins intensifs de la Pitié-Salpêtrière et demandez le Dr Martin. La vie de ma mère est en jeu. »

C'était une déclaration de guerre ouverte. Je n'attaquais plus seulement son mensonge, j'attaquais son caractère, sa crédibilité.

Le silence qui a suivi ma mise à jour était différent. Ce n'était plus un silence d'approbation pour Paul, mais un silence de confusion.

Quelques commentaires ont commencé à changer de ton.

« Attendez, il y a un document officiel... C'est bizarre. »

« Pourquoi un frère mentirait-il sur un truc pareil ? »

« Je ne sais pas qui croire, mais dans le doute, j'ai partagé les coordonnées de l'hôpital. Mieux vaut prévenir que guérir. »

C'était peu, mais c'était un début. La marée n'avait pas tourné, mais le courant commençait à faiblir. J'avais planté une graine de doute.

J'ai regardé la porte de la chambre de Maman.

« Tiens bon, Maman. Je ne te laisserai pas tomber. »

Je savais que Paul et Sophie ne tarderaient pas à arriver. Et la vraie bataille ne faisait que commencer.

            
            

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