Renaissance sous les Cendres
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Chapitre 3

Le trajet en train jusqu'à la maison de mes parents m'a semblé interminable. Chaque minute était un mélange d'anxiété et d'impatience. J'imaginais déjà le soulagement de voir ma famille, de retrouver la chaleur de notre foyer, sachant que j'avais déjoué la menace.

J'ai ouvert la porte d'entrée avec mes clés, un sourire aux lèvres.

« Maman, Papa, je suis là ! »

La réponse est venue du salon, mais ce n'était pas la voix de ma mère.

« Léa ! Te voilà enfin ! »

Mon sourire s'est figé. Mon cœur a raté un battement.

J'ai avancé lentement vers le salon, comme une condamnée marchant vers l'échafaud. Et là, assise sur notre canapé, une tasse de thé à la main, se trouvait Chloé Martin. Elle souriait à ma mère, qui était assise à côté d'elle, l'air absolument charmée.

Mon monde s'est effondré. Comment ? Comment était-ce possible ?

Mon frère Marc est sorti de la cuisine, un plateau avec des biscuits à la main. Il m'a vue et m'a adressé un grand sourire.

« Léa ! Regarde qui est là. J'ai croisé Chloé près de la gare, elle était en pleurs. Elle avait l'air complètement perdue. Elle m'a raconté ses problèmes familiaux, je ne pouvais pas la laisser comme ça. Je lui ai dit de venir passer le week-end avec nous. »

Marc. Mon cher frère. Son cœur était trop grand, sa gentillesse trop pure. Chloé avait trouvé un autre chemin. Elle m'avait contournée et avait utilisé la compassion de mon frère contre nous.

Je suis restée figée dans l'encadrement de la porte, le sac de voyage glissant de mon épaule pour tomber lourdement sur le sol. Le bruit a fait sursauter tout le monde.

Ma mère s'est levée, le visage rayonnant.

« Léa, ma chérie, ne reste pas là. Viens dire bonjour à ton amie. C'est une jeune fille si charmante, et si courageuse. Ce qu'elle endure... »

Chloé m'a regardée. Son visage affichait une expression d'innocence parfaite, mais ses yeux... ses yeux brillaient d'une lueur triomphante. C'était un message clair. "Tu vois ? Tu ne peux rien faire. J'obtiens toujours ce que je veux."

Je me sentais piégée. Je ne pouvais pas hurler la vérité. Ils me prendraient pour une folle, une sœur jalouse et méchante. Je devais jouer le jeu, pour l'instant.

J'ai forcé un sourire crispé sur mon visage.

« Chloé. Quelle surprise. »

Ma voix était tendue, mais j'espérais que seuls mes propres oreilles pouvaient le déceler.

« Je suis contente que tu aies trouvé une solution », ai-je ajouté, chaque mot me coûtant un effort surhumain.

Chloé s'est levée et s'est approchée pour me prendre dans ses bras. Son étreinte était froide, possessive. Elle a murmuré à mon oreille, assez bas pour que personne d'autre n'entende :

« Je t'avais dit que je me débrouillerais. »

C'était une déclaration de guerre.

Elle s'est reculée, affichant à nouveau son sourire angélique pour mes parents et mon frère.

J'ai compris à ce moment-là que refuser ne suffisait pas. Chloé était plus déterminée et plus rusée que je ne le pensais. Elle ne voulait pas seulement un endroit où dormir. Elle voulait être ici, dans ma maison, près de mon frère. Le plan était en marche, et j'étais la seule à le savoir.

La bataille ne faisait que commencer. Et cette fois, je n'avais pas le droit de la perdre.

            
            

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