Renaissance sous les Cendres
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Chapitre 2

Je me suis assise sur mon lit, le regard fixé sur Chloé. La panique initiale avait laissé place à une détermination glaciale. Chaque fibre de mon être hurlait de la jeter dehors, de lui dire ce que je savais. Mais je devais être intelligente. Une accusation frontale sans preuve me ferait juste passer pour folle.

« Léa ? Ça ne va pas ? Tu as l'air pâle. »

Sa fausse inquiétude me donnait la nausée.

J'ai pris une profonde inspiration, forçant ma voix à rester neutre.

« Non. »

Le mot est sorti, court et sec.

Chloé a cligné des yeux, surprise. Elle ne s'attendait pas à un refus. Dans notre passé, j'avais immédiatement accepté, pleine de pitié pour elle.

« Non ? Mais... pourquoi ? Je ne comprends pas. »

Elle a avancé d'un pas, son visage se déformant en une expression de tristesse blessée. C'était une performance de maître.

« Ce week-end, c'est l'examen de mon frère, Marc. Mes parents et moi, on veut être là pour le soutenir, pour qu'il soit dans les meilleures conditions possibles. On ne peut pas recevoir d'invités. C'est un moment important pour nous. »

J'ai choisi une excuse plausible, une excuse qui mettait ma famille au premier plan. Une vérité, en quelque sorte.

Les yeux de Chloé se sont remplis de larmes. C'était impressionnant à voir, cette capacité à convoquer une émotion sur commande.

« Oh. Je... je comprends. C'est juste que... je n'ai vraiment nulle part où aller. Je pensais qu'on était amies, Léa. Je pensais que je pouvais compter sur toi. »

La tentative de culpabilisation. Classique. Dans ma vie précédente, ça aurait marché. Je me serais sentie horrible, j'aurais cédé.

Mais pas la Léa qui avait vu sa famille mourir.

« Je suis désolée, Chloé, mais la réponse est non. »

Ma voix était ferme, sans appel. J'ai maintenu son regard, lui montrant qu'il n'y avait aucune place pour la négociation. Je voyais une lueur de mécontentement passer dans ses yeux, une fraction de seconde de colère pure avant qu'elle ne la masque à nouveau sous un masque de chagrin.

« Je vois. »

Son ton était devenu froid.

« Je ne vais pas insister alors. Je vais me débrouiller. »

Elle a tourné les talons et a quitté la chambre, claquant légèrement la porte derrière elle pour bien marquer son mécontentement.

Je suis restée assise sur mon lit, le cœur battant à tout rompre. J'ai expiré lentement, un sentiment de soulagement prudent m'envahissant. C'était fait. J'avais dit non. J'avais changé la première étape du scénario.

Un sourire fragile s'est dessiné sur mes lèvres. Peut-être que c'était aussi simple que ça. Peut-être qu'un simple "non" suffisait à dévier le cours du destin, à sauver ma famille de la tragédie.

J'ai rassemblé mes affaires, impatiente de rentrer à la maison. J'avais besoin de voir Marc, de voir mes parents. J'avais besoin de m'assurer qu'ils étaient en sécurité, de profiter de ce futur que je venais, je l'espérais, de leur réoffrir.

Pour la première fois depuis ce qui me semblait être une éternité, j'ai ressenti une lueur d'espoir. J'avais réussi. Le cauchemar n'aurait pas lieu.

            
            

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