L'Épouse Oubliée Revient
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Chapitre 4

Deux jours plus tard, j'ai reçu un appel inattendu. C'était les parents de Marc, Charles et Éléonore Dubois. Ils demandaient à me voir de toute urgence. J'ai accepté, mais à mes conditions : dans mes bureaux, sur mon territoire.

Ils sont arrivés, graves et solennels. Éléonore, une femme de la haute bourgeoisie parisienne, toujours impeccable, m'a prise dans ses bras.

« Jeanne, ma chérie. Nous sommes dévastés. Comment Marc a-t-il pu te faire une chose pareille ? »

Charles, le patriarche, un homme dont l'autorité naturelle était palpable, a acquiescé.

« Nous sommes de tout cœur avec toi, Jeanne. Cette petite arriviste ne mettra jamais les pieds dans notre famille. Tu es une Dubois, et tu le resteras. »

Leur soutien était touchant, mais je n'étais pas dupe. Ils ne défendaient pas "Jeanne", ils défendaient l'épouse de leur fils, la femme d'affaires brillante dont la fortune et la réputation rejaillissaient sur le nom Dubois et maintenaient à flot leur galerie d'art vieillissante.

« Je vous remercie de votre soutien, » ai-je répondu calmement, en leur servant un café. « Mais la situation est plus grave que vous ne le pensez. »

Je leur ai alors tout raconté. Pas seulement l'humiliation au vernissage, mais les mensonges de Clara dans la presse, sa présence dans ma maison, dans mes affaires personnelles.

« Elle a orchestré une campagne pour détruire ma réputation professionnelle, » ai-je expliqué, posant la tablette avec les articles devant eux. « Elle veut me faire passer pour instable afin de récupérer une part plus importante de mes biens lors du divorce, en prétendant que Marc a "contribué" à mon succès. »

Le visage d'Éléonore s'est durci. La perspective d'une bataille juridique publique et salissante l'horrifiait. Charles, lui, est devenu rouge de colère.

« Cette petite garce ! Elle ne s'en tirera pas comme ça ! Nous n'accepterons jamais cette union. Jamais ! Marc est un idiot, mais il doit comprendre où est son intérêt ! »

C'est à ce moment que la porte de mon bureau s'est ouverte. C'était Thomas, le frère cadet de Marc. Plus jeune, plus clairvoyant, il avait toujours eu une relation plus honnête avec moi.

« Je m'en occupe, » a-t-il dit sans préambule. « Laissez-moi cinq minutes avec Marc et sa nouvelle conquête. Il est temps que quelqu'un lui explique la réalité. »

Pendant ce temps, dans mon ancien domicile, Marc et Clara étaient en pleine panique. L'ordonnance restrictive et le rejet de sa famille avaient effrayé Clara. Elle pressait Marc d'agir, de me forcer à négocier. Marc, lui, était en pleine décomposition, oscillant entre la colère contre moi et la peur de tout perdre.

Il a commencé à m'appeler, encore et encore, laissant des messages vocaux de plus en plus désespérés.

« Jeanne, s'il te plaît, réponds... Je suis désolé... C'était une erreur... Clara n'est rien... C'est toi que j'aime... Ne me fais pas ça... »

Pendant qu'il s'effondrait, Thomas est arrivé chez eux.

Le récit que Thomas m'a fait plus tard était savoureux. Il a trouvé Clara en train de faire ses valises, terrifiée, et Marc en train de pleurer au téléphone.

Thomas a ignoré Clara et s'est adressé directement à son frère.

« Lève-toi, Marc. Arrête de te comporter comme un enfant. »

Puis, il s'est tourné vers Clara avec un sourire glacial.

« Alors c'est vous, la grande stratège ? Laissez-moi vous éclairer sur deux ou trois choses. Vous pensez que Jeanne a besoin du nom Dubois ? C'est le nom Dubois qui a besoin d'elle. Savez-vous comment elle a commencé ? Seule, dans un petit atelier, avec un prêt étudiant. Elle a bâti un empire, brique par brique, pendant que mon frère se contentait de dépenser l'argent de Papa et Maman. »

Il a marqué une pause, laissant ses mots infuser.

« Et l'héritage ? Vous rêvez de l'héritage Dubois ? Laissez-moi rire. Notre père, prévoyant, a mis une clause dans son testament il y a des années. Marc n'hérite de la pleine direction de la galerie et de la majorité des parts que s'il reste marié à Jeanne, ou si elle décède. S'il divorce, il ne touche qu'une pension minimale. Le reste me revient. »

Le visage de Clara s'est décomposé. C'était un coup de théâtre qu'elle n'avait pas prévu. Toute sa stratégie reposait sur le fait que Marc était l'héritier riche et puissant.

Elle a regardé Marc, qui semblait tout aussi choqué. Il ne connaissait apparemment pas cette clause.

« Alors... tout ça... pour rien ? » a-t-elle balbutié.

« Exactement, » a conclu Thomas avec un sourire cruel. « Vous avez misé sur le mauvais cheval. Ou plutôt, vous avez sous-estimé la reine. »

Quand mes beaux-parents et Thomas sont partis, Marc était à leurs trousses, suppliant, pleurant.

« Maman, Papa, ne me laissez pas... Jeanne, on doit parler ! »

Je suis restée dans mon bureau, regardant la scène par la fenêtre. Ils l'ont fait monter dans leur voiture, comme un enfant pris en faute.

J'ai repris mon téléphone, j'ai ignoré les trente appels manqués de Marc, et j'ai composé le numéro que Léa m'avait donné.

« Paul ? C'est Jeanne. J'aurais bien besoin d'un ami en ce moment. »

                         

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