Chapitre 4

Quelques jours plus tard, une affaire a secoué l'école. Élodie, la fille d'un célèbre critique gastronomique et membre du conseil d'administration, s'est fait voler son carnet de recettes. Un carnet contenant le plat signature qu'elle devait présenter pour intégrer une brigade prestigieuse.

La panique a été totale. Les caméras de surveillance ont été visionnées. Elles montraient une seule personne entrant dans la cuisine à l'heure du vol : Chloé.

Élodie, furieuse, l'a confrontée devant tout le monde dans le grand hall.

« Voleuse ! Rends-moi mon carnet ! »

Chloé était pâle, tremblante. « Je n'ai rien pris, je le jure ! J'étais juste venue chercher un livre... »

Personne ne la croyait. Élodie a sorti son téléphone. « J'appelle la police. Ma carrière est ruinée à cause de toi. »

C'est à ce moment que Léo est intervenu. Il s'est avancé, le visage grave.

« Attends. J'ai aussi vu Amélie près de la cuisine à ce moment-là. »

Tous les regards se sont tournés vers moi. J'ai senti mon cœur battre à tout rompre. Léo m'a attrapée par le bras, m'entraînant à l'écart avec une fausse urgence.

« Amélie, écoute-moi, » a-t-il chuchoté. « Tu dois dire que c'est toi. »

J'ai levé les yeux vers lui, feignant l'incompréhension. « Quoi ? Pourquoi ? »

« Pour Chloé ! Si elle a un casier judiciaire, sa carrière est finie avant même d'avoir commencé. Toi, tu es brillante, tu t'en sortiras toujours. Ma famille peut t'aider. S'il te plaît, Amélie. Fais-le pour elle. Fais-le pour moi. »

Il me demandait de me sacrifier à nouveau. Pour sauver sa précieuse Chloé. Pour que sa trahison reste cachée.

J'ai regardé le porte-clés accroché à son sac. La condition du vieil homme m'est revenue en mémoire : transférer le sort à un « membre de la famille ». Léo venait de se désigner lui-même.

J'ai baissé la tête, laissant des larmes couler sur mes joues.

« D'accord, Léo. Parce que tu es ma famille. Je le ferai. »