La douce mélodie et les bougies dans notre appartement parisien annonçaient une soirée parfaite : après dix ans, j'étais sur le point de demander Kyle en mariage, l'homme de ma vie. C'est en cherchant le tire-bouchon qu'il m'avait offert que j'ai heurté une boîte métallique révélant un livret de famille où, sous un cliché de Kyle souriant, figurait le nom de Carole, mon "amie" d'enfance, et une date de mariage vieille de trois ans.
Mon univers s'est effondré en un instant, chaque souvenir romantique se transformant en un champ de ruines tandis que je me retrouvais confrontée à mon diagnostic de maladie neurologique dégénérative, déjà terrifiante. J'ai compris que j'étais un fantôme dans ma propre vie, un corps vide qu'il utilisait, confirmant l'ampleur de sa trahison lorsqu'il a murmuré à un ami que je n'étais qu'un « utérus sur pattes » et qu'il me jetterait « dès qu'elle serait enceinte ».
La question persistait, lancinante : comment un amour de dix ans, une vie entière de dévouement, pouvait-il n'être qu'une misérable supercherie ? Comment avais-je pu être si aveugle à la cruauté de l'homme que j'aimais, à la duplicité de mon ancienne "amie" ?
Anéantie mais le cœur rempli d'une froide détermination, j'ai jeté ma bague et, saisissant mon téléphone, j'ai rappelé la clinique suisse : « Bonjour, c'est Juliette Lloyd. Je confirme ma participation. Quand pouvons-nous commencer ? » J'allais leur faire payer. Très cher.