Chapitre 6

Le lendemain matin, je lui ai envoyé un seul message.

« Alan, nous devons divorcer. »

Pas de réponse. Rien. Comme si je n'existais pas.

Quelques jours plus tard, je scrollais sur Instagram, sans but. Et je suis tombée sur une photo de Brenda. Elle souriait, radieuse. Autour de son cou, un collier. Mon collier. Un collier de saphirs et de diamants Cartier, un bijou de famille transmis par ma grand-mère. Il était dans mon coffre à la banque, un coffre auquel Alan avait accès.

La rage a submergé le chagrin. Il l'avait volé. Il avait donné mon héritage à sa maîtresse.

Ce soir-là, il y avait le gala annuel de la "French Tech". Mon père m'avait appelée la veille.

« Juliette, sors un peu. Vois du monde. Ne te laisse pas abattre. »

J'ai décidé d'y aller. J'ai enfilé une robe simple mais élégante et je me suis rendue à l'hôtel George V, où se tenait l'événement.

Je les ai vus dès mon arrivée. Alan, dans un costume impeccable, et Brenda, accrochée à son bras, le collier brillant de mille feux sur sa poitrine.

Elle m'a aperçue et s'est approchée, un sourire narquois aux lèvres.

« Tiens, tiens, mais qui voilà ? La petite bourgeoise de province est sortie de sa cuisine ? Cette robe est un peu simple pour un endroit comme celui-ci, tu ne trouves pas ? »

Elle a touché le collier.

« Tu aimes ? C'est un cadeau d'Alan. Il dit que ça met en valeur ma jeunesse. »

Je n'ai pas répondu. Je l'ai giflée. Une gifle sonore qui a fait taire les conversations autour de nous.

« Rends-moi mon collier. »

Alan est intervenu, furieux. Il m'a attrapée par le bras.

« Tu es folle ! Qu'est-ce qui te prend ? »

« Demande-lui ce qu'elle fait avec le collier de ma grand-mère ! » ai-je crié, attirant l'attention de toute la salle.

Brenda a pris un air innocent.

« Mais... Alan me l'a donné. Il a dit que c'était juste une vieille breloque. Si j'avais su que ça comptait autant pour toi... »

Elle a fait mine de vouloir l'enlever.