Chapitre 5

Sa startup, "Moore Tech", a décollé. Grâce aux fonds, mais aussi grâce aux contrats que je lui décrochais en secret. J'organisais des dîners, je buvais plus que de raison pour charmer des clients potentiels, des hommes d'affaires que ma famille connaissait depuis des années.

Un soir, après un dîner particulièrement arrosé où j'avais obtenu un contrat majeur pour lui, j'ai fait une intoxication alcoolique grave. J'ai fini à l'hôpital.

Alan était à mon chevet, l'air inquiet et aimant.

« Juliette, je ne veux plus que tu te mettes dans des états pareils pour moi. Épouse-moi. Je te promets de prendre soin de toi pour toujours. »

J'ai accepté, les larmes aux yeux. J'ai cru à sa sincérité. Nous nous sommes mariés civilement, sans grande cérémonie. Je ne voulais pas que ma famille rencontre cet homme qui, je le sentais confusément, n'était pas à sa place parmi eux.

Le succès d'Alan a été fulgurant. Il est devenu une figure de la "French Tech". C'est là qu'il a commencé à changer.

« Chérie, tu devrais arrêter de travailler. Tu n'en as plus besoin. Reste à la maison, repose-toi. »

Je l'ai écouté. J'ai quitté mon poste dans une prestigieuse maison de vente de vins et je suis devenue femme au foyer. Isolée.

J'ai commencé à avoir des doutes. Des retours tardifs, des odeurs de parfum, des appels étranges. Mais j'ai choisi de ne pas creuser. Je ne voulais pas devenir cette femme aigrie et suspicieuse. Je voulais croire en notre amour.

Puis, son mépris est devenu ouvert.

« Tu ne fais rien de tes journées ! Tu es toujours sur mon dos ! Trouve-toi un hobby ! »

Il me repoussait, physiquement et émotionnellement.

Et puis, il y a eu cette photo. Alan et Brenda, main dans la main. La preuve irréfutable. Mon cœur, déjà fragile, s'est brisé en mille morceaux.