Le Milliardaire Humilié
img img Le Milliardaire Humilié img Chapitre 3
4
Chapitre 5 img
Chapitre 6 img
Chapitre 7 img
Chapitre 8 img
Chapitre 9 img
Chapitre 10 img
Chapitre 11 img
Chapitre 12 img
Chapitre 13 img
Chapitre 14 img
Chapitre 15 img
Chapitre 16 img
Chapitre 17 img
Chapitre 18 img
Chapitre 19 img
Chapitre 20 img
Chapitre 21 img
Chapitre 22 img
Chapitre 23 img
img
  /  1
img

Chapitre 3

Le chirurgien a finalement terminé. Il tenait un petit carré de peau avec une pince.

« Voilà, madame. Le greffon est prêt. »

Antoine s'est approché, a regardé le morceau de ma chair avec une grimace.

« Beurk. C'est dégoûtant. Je n'en veux plus. »

Le médecin et les infirmières étaient stupéfaits.

Juliette n'a pas sourcillé. Elle a soutenu la décision d'Antoine comme si c'était la chose la plus normale du monde.

« Vous avez entendu ? Il n'en veut plus. »

« Mais... madame... le prélèvement a été fait. C'est un gaspillage... » a protesté le médecin.

« Jetez-le. » a ordonné Juliette, glaciale.

Puis elle s'est tournée vers le médecin.

« Maintenant, occupez-vous de sa tête. Et de sa cuisse. »

Elle a dit cela avec un mépris total, comme si elle parlait d'un objet endommagé.

Un infirmier a jeté mon morceau de peau dans une poubelle pour déchets biologiques.

Je me suis réveillé plus tard dans une chambre privée. Ma tête était bandée, ma cuisse me lançait une douleur atroce. Juliette était assise dans un fauteuil, regardant son téléphone.

Elle a levé les yeux quand elle m'a entendu bouger.

« Tu es réveillé. »

« Satisfaite ? » ai-je demandé, ma voix rauque. « Ton amant est vengé pour son égratignure ? Mon sacrifice a-t-il été assez grand ? »

Mon sarcasme était si amer qu'il m'a brûlé la gorge.

Pour la première fois depuis des années, j'ai vu une lueur de surprise dans ses yeux. Elle n'était pas habituée à ce ton de ma part. Elle a toujours connu le Loïc soumis, aimant, qui pardonnait tout.

Elle a semblé mal à l'aise. Elle s'est levée et s'est approchée du lit.

« C'était pour te donner une leçon. »

Puis, elle a sorti son téléphone et a fait un virement. Mon téléphone, posé sur la table de chevet, a vibré.

« Voilà. Un million d'euros. Pour la compensation. »

J'ai regardé la notification sur mon écran. L'argent. Toujours l'argent pour acheter mon silence, ma dignité.

Cette fois, je n'ai pas refusé. J'ai accepté le virement sans un mot. J'allais avoir besoin de cet argent pour recommencer ma vie. J'ai discrètement glissé mon téléphone sous l'oreiller, cachant l'écran. Je ne voulais pas qu'elle voie mes messages avec Carole.

La porte s'est ouverte. Antoine est entré, frais et dispos. Il s'est approché de Juliette et l'a embrassée sur la bouche, juste devant moi.

« Chérie, le médecin a dit que je pouvais sortir. On rentre ? »

Puis il m'a regardé.

« J'espère que tu as compris la leçon. Ne me touche plus jamais. »

La vue de leur baiser, l'odeur de son parfum cher, m'ont soulevé le cœur. Une vague de nausée m'a submergé. J'ai dû me tourner sur le côté pour ne pas vomir.

Juliette a vu ma réaction. Elle m'a accusé, son visage dur de nouveau.

« Tu nous espionnes ? Arrête de faire semblant d'être malade. Et n'oublie pas ta promesse. L'invitation pour Antoine. Je la veux sur mon bureau demain. »

« Demain ? Juliette, je peux à peine me tenir debout. »

« C'est ton problème. Tu as fait une promesse. Tiens-la. »

Elle m'a jeté un téléphone prépayé sur le lit.

« Utilise ça. Fais les appels nécessaires. »

Elle voulait s'assurer que je ne contacte personne d'autre.

Le lendemain matin, malgré ma fièvre et la douleur, elle m'a forcé à m'asseoir dans le bureau du domaine. Elle est restée là, les bras croisés, pendant que j'appelais l'ami de mon père.

J'ai dû supplier. J'ai dû mentir, dire que c'était pour un jeune prodige que je prenais sous mon aile. J'ai utilisé le peu de crédit qu'il restait au nom de mon père.

Pendant des heures, j'ai argumenté, négocié, humilié. Ma tête tournait, ma cuisse me brûlait. La sueur coulait sur mon visage.

Finalement, il a cédé. L'invitation pour Antoine était assurée.

Épuisé, j'ai raccroché. Juliette a hoché la tête, satisfaite.

« Bien. Tu peux te reposer maintenant. »

Elle est partie, me laissant là, tremblant de fièvre et d'épuisement. Je me suis effondré sur le bureau, ma conscience s'estompant. La dernière chose que j'ai pensée avant de perdre connaissance, c'est que j'étais enfin libre. J'avais payé ma dette.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022