J'ai signé les papiers du divorce sans un mot. Carole m'a accordé dix jours pour quitter la maison et la région. Dix jours pour disparaître de leur vie.
Pendant les premiers jours, Alan n'est pas rentré. La grande maison était silencieuse, vide. J'ai commencé à faire mes valises, un sentiment étrange de résignation et de libération m'envahissant.
Puis, au septième jour, il est rentré. Il semblait surpris de me trouver dans le salon, entourée de cartons.
« Qu'est-ce que tu fais ? » a-t-il demandé, une lueur d'incompréhension dans les yeux.
« Je prépare ton cadeau surprise, » ai-je répondu d'une voix neutre. « Tu le recevras dans trois jours. »
Il a froncé les sourcils, perplexe, mais n'a pas insisté. Il a semblé remarquer le silence inhabituel de la maison, mon absence de tentatives pour attirer son attention.
Le lendemain, il est venu me trouver dans le jardin. Il semblait presque coupable.
« Juliette, je suis désolé pour... tout. Que dirais-tu d'un week-end en Provence ? Pour compenser notre lune de miel ratée. »
Un bref espoir a vacillé en moi, une étincelle stupide que j'ai immédiatement éteinte. C'était trop tard.
Juste à ce moment-là, son téléphone a sonné. C'était Carole. Son visage s'est adouci en entendant sa voix.
« Un gala ? Ce soir ? Oui, bien sûr, je serai là. »
Il a raccroché et m'a regardée, un peu gêné. « Je dois y aller. C'est important pour Carole. »
« Je viens avec toi, » ai-je déclaré, le défiant du regard.
Il a hésité, visiblement mal à l'aise. « Ce n'est pas une bonne idée. Tu sais que notre mariage est secret... »
« Je suis ta femme, Alan. Du moins, pour encore quelques jours. Je viens avec toi. »
Il a soupiré, vaincu. « Fais comme tu veux. »
Ce soir-là, j'ai mis la plus belle robe que je possédais. Je voulais lui montrer ce qu'il était sur le point de perdre. Mais au gala, il m'a ignorée, ses yeux ne quittant jamais Carole. Elle était resplendissante, collée à son bras, jouant parfaitement son rôle. Je les observais de loin, un verre de champagne à la main, le cœur lourd.