Une fois dans la suite de Lucas, Juliette se dégagea de son étreinte.
« Je dois y aller, j'ai du travail. »
Elle sortit son téléphone et appela son amie, Rena Fowler.
« Rena, tu es libre ? Allons boire un verre. »
Rena fut surprise.
« Toi ? Boire un verre en pleine semaine ? Qu'est-ce qui se passe ? »
« Je divorce. »
La nouvelle tomba, sèche et directe. Un silence, puis la voix soulagée de Rena.
« Enfin ! C'est la meilleure nouvelle de l'année. Je te rejoins au bouchon habituel. »
Elles se retrouvèrent dans le restaurant lyonnais bondé. L'odeur de la cuisine traditionnelle flottait dans l'air.
« Tu as l'air... différente, » commenta Rena en sirotant son vin. « Plus détendue. Mais aussi plus tendue. C'est étrange. »
Juliette ne répondit pas. Elle fixait son verre, perdue dans ses pensées.
« Tu as enfin réussi à te débarrasser de ce pâtissier qui te collait aux basques. Il a dû te demander une fortune, non ? »
« Non, » répondit Juliette, sa voix plate. « Il n'a rien demandé. Juste la villa. »
Rena haussa un sourcil.
« Rien ? Étrange. Cet homme t'a toujours semblé si... désespéré. »
« Ne parlons plus de lui, » coupa Juliette, agacée.
Au même moment, un homme s'approcha de leur table. C'était un rival en affaires, un homme gras et déplaisant.
« Tiens, tiens, Juliette Gordon. J'ai entendu dire que votre petit mari vous a quittée. Il a dû en avoir marre de coucher avec un glaçon. »
Avant que Rena ne puisse réagir, Juliette se leva. D'un geste rapide et violent, elle saisit la bouteille de vin sur la table et la fracassa sur la tête de l'homme. Il s'écroula, le visage en sang.
Rena était sous le choc. Elle n'avait jamais vu Juliette aussi violente.
Juliette se rassit, son visage impassible, comme si rien ne s'était passé. Elle rajusta sa robe, prit son verre et but une gorgée.
« Qu'est-ce qui t'a pris ? » murmura Rena, abasourdie. « Tu détestes cet homme. Pourquoi l'as-tu défendu ? »
Juliette la regarda, ses yeux vides.
« Je ne sais pas. »