Le sol s'est dérobé sous mes pieds.
Je me suis assis sur le tapis, le téléphone à la main, tremblant de tout mon corps.
Ce n'était pas seulement de la trahison. C'était une annulation. Une négation de mon existence.
Je n'étais qu'un pion, un outil pour protéger son amour obsessionnel.
La tristesse a laissé place à une détermination froide. Je ne pouvais plus rester ici. Pas une minute de plus.
J'ai pris mon propre téléphone. J'ai photographié chaque preuve, chaque page du rapport original, chaque photo compromettante. J'ai tout sauvegardé sur un cloud sécurisé.
Ensuite, je suis allé sur mon ordinateur.
J'ai cherché les horaires de TGV. Le premier pour le sud. Marseille. Loin.
J'ai réservé un billet pour le lendemain matin. Sous un faux nom. J'avais récemment déclaré la perte de mes papiers d'identité pour en obtenir de nouveaux, une précaution que j'avais prise sans trop savoir pourquoi, comme un pressentiment. Maintenant, je comprenais.
J'ai sorti une feuille de papier et un stylo.
« Juliette, » ai-je commencé.
Les mots sont venus facilement, secs et précis.
« Je sais tout. Pour mes parents. Pour Kyle. Pour ton mariage avec moi. Ne me cherche pas. C'est fini. »
Je n'ai pas signé. Elle saurait qui l'a écrite.
J'ai plié la lettre et l'ai glissée dans une enveloppe. Je la posterais juste avant de monter dans le train.
Mon plan était simple. Disparaître. Laisser la justice suivre son cours, mais sans moi. Je ne voulais plus jamais la revoir.
J'ai regardé autour de moi, dans cette maison qui avait été mon refuge et qui était devenue ma prison. Chaque objet, chaque souvenir était souillé.
J'ai préparé un petit sac à dos. Quelques vêtements, mon téléphone, le chargeur, et le peu d'argent liquide que j'avais. Rien de plus.
Je ne voulais rien emporter de cette vie.
Je devais juste survivre à la journée de demain. Une dernière épreuve.
Un déjeuner de famille chez les parents de Juliette. Avec Kyle et Cécilia.
L'ironie était cruelle.
Le dernier acte de cette farce macabre.