Chapitre 4

L'hélicoptère s'est envolé, les emportant vers leur destin. J'ai regardé l'engin disparaître dans le ciel, un sentiment de soulagement amer m'envahissant. Le piège était en place.

Peu de temps après, les chaînes d'information ont commencé à diffuser des flashs spéciaux. "Épidémie de méningite à Lourdes : la ville et ses environs placés en quarantaine stricte. Les frontières de la région sont fermées jusqu'à nouvel ordre."

Le téléphone a sonné. C'était Alexis, sa voix paniquée.

« Juliette ! Tu as vu les infos ? On est coincés ! Appelle tes parents, dis-leur de nous sortir d'ici ! »

« Je ne peux pas, Alexis, » ai-je répondu calmement. « Les frontières sont fermées. Même un hélicoptère privé ne peut pas passer. »

« Merde ! » a-t-il hurlé. « Alors j'appelle mon père ! Il trouvera une solution ! »

Il a raccroché. J'ai imaginé la scène. Alexis, appelant son père, certain d'être secouru.

Mais il ne savait pas que j'avais une autre carte en main. Les caméras de sécurité de ma chambre avaient tout filmé. La menace avec la seringue. J'avais envoyé la vidéo à mes parents, qui l'avaient immédiatement transmise à Monsieur Evans.

Dix minutes plus tard, mon téléphone a sonné à nouveau. C'était encore Alexis, mais sa voix était brisée.

« Mon père... il m'a renié. Il a dit... il a dit que je n'étais plus son fils. Il a vu la vidéo. Comment as-tu pu... ? »

« Tu as fait ton choix, Alexis, » ai-je dit, avant de raccrocher.

Le lendemain, pendant qu'Alexis et Darlene étaient piégés dans une zone de quarantaine surpeuplée et insalubre, j'ai passé mon Baccalauréat. J'étais concentrée, calme. J'ai écrit avec une clarté d'esprit que je n'avais jamais eue.

Les résultats sont tombés quelques semaines plus tard. J'étais admise à HEC Paris, la meilleure école de commerce de France. C'était le début de ma nouvelle vie.