Chapitre 2

Le lendemain matin, la mère d'Alexis, Madame Evans, a débarqué chez moi, furieuse.

« Juliette ! Sais-tu où est Alexis ? Il ne répond pas à son téléphone ! »

Elle m'a regardée, les yeux pleins de reproches. « Vous vous êtes encore disputés ? Je t'ai dit de prendre soin de lui, surtout avant le Bac ! »

Avant que je puisse répondre, Alexis et Darlene sont entrés.

« Maman, qu'est-ce que tu fais ici ? » a dit Alexis, agacé. « On allait justement partir. »

« Partir où ? » a-t-elle demandé, la voix stridente. « Tu as un examen demain ! »

Alexis a soupiré. « On va juste à Lourdes faire un aller-retour rapide. Pour prier. Darlene a eu l'idée. C'est pour notre réussite. »

Il a dénigré mon rôle sans hésiter. « Juliette, elle, ne pense qu'à ses fiches de révision. Elle ne se soucie pas de mon état d'esprit. »

Madame Evans a semblé se calmer un peu, flattée par cette dévotion soudaine. Mais elle restait méfiante.

« Vous irez après les examens. C'est plus prudent. »

C'est à ce moment que Darlene a sorti son arme secrète. Elle a fondu en larmes.

« C'est ma faute, Madame Evans. J'ai volé les fiches de révision de Juliette. »

Elle a sorti une pile de fiches de son sac. Mes fiches. Celles sur lesquelles j'avais passé des nuits entières.

« Je voulais tellement qu'Alexis réussisse... J'ai vu qu'elle les avait laissées sur son bureau et je... je n'ai pas pu résister. Pardonne-moi, Juliette ! »

Alexis m'a fusillée du regard. « Quoi ? Tu l'accuses de vol maintenant ? Ces fiches, c'est Darlene qui les a faites ! Je l'ai vue travailler dessus pendant des semaines ! »

Il m'a arraché les fiches des mains. « Tu es incroyable. Toujours à essayer de rabaisser Darlene. »

Il a donné la liasse de papier à Darlene, comme un trophée.

Une dispute a éclaté. J'ai essayé de récupérer mon travail, le fruit de mes efforts.

« Rends-les-moi, Alexis ! Elles sont à moi ! »

Dans la bousculade, Darlene a crié. Elle a "trébuché" et a jeté délibérément toutes les fiches dans la grande fontaine du jardin. En tombant, elle s'est éraflé le poignet contre le rebord en pierre.

« Aïe ! » a-t-elle gémi, en montrant sa blessure insignifiante. « Juliette, pourquoi tu m'as poussée ? »

Alexis est devenu fou de rage. Il m'a attrapée par le bras.

« Regarde ce que tu as fait ! »

Il a regardé les fiches qui flottaient à la surface de l'eau.

« Tu voulais tes fiches ? Très bien. »

Il s'est dirigé vers le panneau de contrôle de la fontaine et a activé le système de nettoyage à haute pression. Des jets puissants ont jailli, déchiquetant instantanément le papier en une pulpe informe.

« Maintenant, personne ne les a. C'est plus juste, non ? » a-t-il dit avec un sourire cruel.

Je suis restée là, tremblante, non pas de peur, mais de haine pure. Mon travail, mes espoirs pour l'examen, détruits sous mes yeux.

J'ai levé les yeux vers eux, un sourire glacial sur mes lèvres.

« Bon voyage à Lourdes, » ai-je dit, ma voix dénuée de toute émotion. « Priez bien. »

Ils allaient avoir besoin de bien plus que des prières.