Renaître pour Aimer : L'Épouse Affranchie
img img Renaître pour Aimer : L'Épouse Affranchie img Chapitre 4
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Chapitre 4

Les messages de Kyle me troublaient. Ils étaient une distraction bienvenue, une étincelle de chaleur dans mon monde glacial. Mais j'ai décidé de les ignorer pour l'instant et de me concentrer sur le projet de mon père. Même si l'offre d'Antoine était insultante, elle était réelle.

Pour finaliser les détails, je devais rencontrer des experts à l'Opéra Garnier. Antoine, dans un geste de générosité calculée, avait financé la rénovation d'une aile de l'école de danse trois ans plus tôt.

En attendant mon rendez-vous, j'ai croisé mon ancienne professeure de danse, Madame Dubois. Elle m'a prise dans ses bras.

« Juliette ! Quelle surprise ! Tu nous manques tellement. »

La nostalgie m'a submergée. La danse avait été toute ma vie avant une blessure à la cheville et mon mariage.

Nous avons marché dans les couloirs rénovés. Madame Dubois m'a montré les nouvelles installations.

« C'est votre mari qui a payé pour tout ça. Un mécène très généreux. »

Mon regard a été attiré par une magnifique photographie en noir et blanc accrochée au mur. Elle montrait une danseuse de dos, en plein mouvement, une arabesque parfaite. On ne voyait pas son visage, mais la grâce et la force qui se dégageaient d'elle étaient captivantes.

« Quelle belle photo. Qui est-ce ? »

« On ne sait pas. Elle est anonyme. Mais c'est Monsieur Gordon qui l'a prise. Il l'a trouvée dans ses archives et a insisté pour qu'elle soit exposée ici. »

Antoine, photographe ? C'était une facette de lui que je ne connaissais pas. J'étais intriguée.

Quelques semaines plus tard, j'ai organisé un gala de charité à l'Hôtel Ritz pour lancer une nouvelle fondation. Antoine était là, jouant le rôle du mari parfait. Nous posions pour les photographes, souriants, un couple uni en apparence. L'hypocrisie de la situation me donnait la nausée.

Pendant la soirée, un invité un peu trop entreprenant insistait pour que je boive avec lui.

« Allez, Madame Gordon, juste un verre ! »

Avant que je ne puisse refuser, Antoine s'est interposé. Il a pris le verre de ma main et l'a bu d'un trait.

« Ma femme ne boit pas ce soir. »

Son geste m'a surprise. Une lueur d'espoir a vacillé en moi. Peut-être qu'il tenait encore un peu à moi.

Plus tard, je suis sortie sur le balcon pour prendre l'air. J'ai entendu la voix d'Antoine, qui parlait avec un ami.

« Tu es bien indulgent avec Chloé, mais ce soir, tu protèges ta femme. Je ne te suis plus. »

La réponse d'Antoine a été un coup de poignard.

« Juliette n'est rien. Elle n'est pas digne d'être comparée à elle. »

« Elle ? Tu parles encore de la danseuse de la photo ? Ça fait cinq ans, Antoine ! »

« Chloé n'est qu'un substitut. Elle lui ressemble, c'est tout. Mais elle n'a pas sa grâce, pas son âme. Personne ne l'a. »

J'ai reculé dans l'ombre, le cœur en morceaux. Je n'étais rien. Chloé n'était qu'un substitut. Nous n'étions que les ombres d'une femme qu'il avait vue une fois, il y a cinq ans.

Je suis rentrée discrètement, le visage impassible. La fête continuait, mais pour moi, tout était fini.

            
            

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