༄Mayron༄
- Et tu feras ce que je t'ordonne petit con ! J'ouvre la porte avec tellement de force qu'elle percute le mur sous les cris de mon père, Peter a ma suite. Telle une tornade je me dirige vers l'extérieur, bousculant un de mes frères au passage.
- Oh fait gaffe !! grogne t-il.
Mais j'en est rien à foutre et ne lui adresse ni un regard ni un mot. La rage ayant pris le dessus sur ma raison. Il faut que je sorte de cette putain de baraque ou je vais commettre un meurtre. La petite chose et sa copine doivent être dehors depuis qu'elles se sont faites congédiés par notre Près' il y a trente minutes, mettant par la même occasion mon cerveau sur off.
À croire qu'elle l'a embarqué avec elle ! J'ai complètement décroché de ce que nous racontait mon père voyant seulement ses lèvres bouger. Mon papillon dansant entre les doigts, le regard perdu dans le néant, je m'imaginais ce qu'elle pouvait foutre, dans quel état elle était, elle. Si elle pleurnichait ou continuait-elle à faire la forte ? Pas que j'en ai quelque chose à foutre ou envie de la consoler. Non, ça va au-delà de ça.
Puis je me suis taillé quand mon père à claquer sa large main sur le bureau en me gueulant dessus.
- ... ta compris bordel !
Au début j'ai pas compris son charabia, mais quand les rires on commencer à fuser dans la pièce, je me suis reconnecté.
J'ai sorti une clope de ma poche que j'ai cramée avec mes allumettes pour me donner une contenance face au regard haineux de mon paternel. Je crois que lui aussi en a ras-le-cul de la situation... ou de moi.
Je hausse les épaules en réponse à ma réflexion mentale. La brûlure de la fumée dans ma gorge passée, je la recrache par le nez en lui demandant de quoi il parle :
- Tu fais chier Mayron, dit-il en se rasseyant dans son siège. On n'est pas là pour jouer à la dînette, alors concentres-toi un peu bordel !
La suite de son explication ne m'a pas plus, du tout.
Me voilà maintenant au bord de la rupture d'anévrisme, le sang bouillonnant, acide dans mes veines. Et tout ça à cause d'une seule et même petite meuf, qui me fait chier depuis qu'elle est entrée dans ma vie. Avec la merde qui nous tombe sur la gueule je savais qu'elle reviendrait, c'était inévitable, mais pas aussi vite putain !
J'espérais juste avoir un peu de temps pour me faire à cette idée. Me préparer mentalement. Ça ne fait que 24h qu'on a reçu cette putain de vidéo qui nous montre la petite Cassie, bâillonnée et ligotée sur une chaise, au fond d'une pièce glauque, terrorisée mais en vie. Puis cette enflure de Brax est apparu, avec son putain de sourire victorieux greffer sur sa face que j'avais envie d'exploser, nous délivrant son bref message parfaitement clair :
'Si on veut revoir la môme en vie, nous devons conclure le deal proposé le mois dernier. Sinon...'
Quand il s'est approché de la gamine pour nous donner un exemple de ce qui l'attendait, mon sang et celui de tous ceux qui se trouvaient dans la pièce, n'a fait qu'un tour. On a pas eu le loisir de voir ce qu'il lui a infligé, étant donné que la vidéo c'est arrêter à ce moment-là, nous laissant avec notre rage et nos doutes. Mais putain c'est hors de question ! Même pas en rêve.
Pour comprendre l'histoire qui nous lies avec ces connards, il faut remonter à quelques années en arrière. Les Blood of Satan forment un club de motards fait du même bois que le nôtre, qui a vu le jour quelques temps après le nôtre. À cette époque, seul les Hadès's Creepy Rider étaient présents à Saint Anthony. Ils prospèrent bien, faisaient leurs affaires dans la discrétion la plus totale.
Des clubs et des bars en tous genres ont vu le jour, servant à blanchir quelques-unes de nos magouilles.
Et puis un conflit entre deux membres a éclaté. Je ne sais pas trop le fond, je n'étais pas né à cette époque, mais aux dires de certains, l'histoire à débuter à cause d'une des danseuses du Starligth. Ça a crée un tel merdier qu'aujourd'hui, on patauge encore dans cette merde. La tension, la rivalité entre les deux hommes a fait que l'un d'eux, a préféré trahir notre club, que de perdre la femme en question. Il nous a doublé pendant des mois, en nous volant de la marchandise, la revendant à quelques-un de nos clients.
Et puis quelques membres et Angie, la danseuse en question, l'on suivit. Les B.O.S ont vu le jour. Une histoire classique, mais qui a pris des proportions énormes. Parce que dans notre monde, rien est à la même échelle. Sa trahison a déclenché des affrontements, des membres sont tombés, nos frères, les leurs. Leur mise à mort a été demandé à l'unanimité lors d'une délibération, vu l'affront faite à notre club.
On ne peut pas laisser ce genre de choses impunies et ici, elle se paye par le sang. Les B.O.S sont pour nous des hommes morts, bien qu'ils est été dans une autre vie, des Hadès. C'est pourquoi aujourd'hui nos frères d'antan sont nos pires ennemis. Parce que nous sommes semblables, des marginaux, anarchistes, criminels... appelez nous comme vous voulez. Les B.O.S sont juste une copie foireuse de mon club.
Aujourd'hui à leur tête, Braxton Millers. Leur ancien VP a pris la suite à la mort, plus que douteuse, de leur président il y a deux ou trois ans. Brax est un crotale vicieux, mais très organisé, faisant de lui un homme très dangereux. Il est ambitieux et veut élever son club au sommet. Il est à ce jour, le plus jeune Président d'un club de moto 1%.
Il n'a pas de scrupules et son mode opératoire est sans limites. Alors que nous trafiquons pour notre survie, les Blood veulent désormais le pouvoir. Être en haut de la pyramide et si pour ça il faut écraser Pères et Mères, ils le font.
A contrario de nous, qui prônons depuis toujours la discrétion dans nos affaires. Les « civils » ne doivent pas être impactés dans notre monde, même si parfois des dommages collatéraux en découlent.
Eux, veulent notre territoire, nos clubs de strip-tease et tout ce qui fait de nous des Hadès. Grossissant leurs rangs comme une armée recrute pour nous anéantir et prendre la tête de notre business qui s'étend aujourd'hui sur quasi la totalité de la ville. Nous sommes autant malins et vicieux qu'eux, mais travaillons dans l'ombre. Ceux qui nous laisse une longueur d'avance d'habitude.
Il n'est pas facile de nous faire plier, surtout quand on connaît la bande de dégénérés que nous sommes. On n'a pas peur de mourir, de rejoindre nos frères tombés dans notre paradis sombre. Ils tentent de nous éliminer, mais n'y arriverons pas cette bande de rats. Qu'on se mettent bien d'accord, on est très loin d'être des enfants de chœur et la vie qu'on a choisie nous va parfaitement. Surtout à moi. On en connaît les risques, des minimes aux plus irréversibles.
Ça peut aller d'une simple égratignure, une peine de prison ou dans le pire des cas, la mort assurée. Mais il n'y a rien de plus jouissif que cette vie me procure. Libre sur ma bécane, sans attache, avec un peu, voir beaucoup d'adrénaline lors des missions, c'est ça ma vie. Celle que j'ai toujours connue et pour rien au monde j'en changerait. C'est pas pour rien qu'on m'appelle Psyko bordel !
Je préfère vivre dans l'illégalité la plus vile, que de me comporter comme un mouton attendant les ordres d'un berger, qui l'a plupart du temps est corrompu. Je suis mes propres règles et celle de mon club. Et depuis le mois dernier, question adrénaline on peut dire que je suis servi. Entre les règlements de comptes, les interpellations de plus en plus fréquentes de ces connards de flics, ça part complètement en vrille !
Ils essayent de nous faire tomber, par tous les moyens possibles et imaginables. Vivre sous la pression on connaît et ces derniers temps on peut dire qu'on l'a été. Puis un changement s'est opéré aux seins des forces de l'ordre. Le lieutenant Mac Allister a débarqué comme un putain de cheveu dans la soupe, voulant éradiquer la 'vermine'. J'ai eu plaisir à le rencontrer lors d'une arrestation pour excès de vitesse.
Et ce que je peux dire au sujet de cet homme, qui ressemble plus à un joueur de football américain tout droit sortie de ses classes, c'est qu'il n'a pas froid aux yeux. Il a orchestrer une descente d'envergure dans un de nos plus gros entrepôts situé sur les docks. Mais ce con c'est casser les dents car ce soir-là, la marchandise acheminée par bateau avait pris du retard à cause d'une mer déchaînée.
Frustré, il a embarquer quelques-uns de nos frères qui c'était un peu rebeller à leur arrivée fanfaronne. Mais quelques choses m'a dérangé dans cette opération : le timing. Nous réceptionnons la marchandise à des endroits différents chaque semaine, discrétion je vous l'ai déjà dit. Seul mon groupe composé de Peter, Alex, Vic et Popey sont au courant de quand et où elle aura lieu.
Alors soit on a une taupe, chose que je me refuse de croire, soit on s'est fait repéré et pris en filature par la flicaille. Mais je finirais par trouver les réponses à mes questions. Quand ça sera fait, le sang coulera et dans les deux cas, ce traître ira rejoindre Hadès par la grande porte. Après le fiasco de ces chiens de flics, les B.O.S ont voulu conclure une sorte de marché, simple : qu'on leur cède les docks.
Je leur ai gentiment dit d'aller se faire foutre, ce qui ne leur a apparemment pas plus. Ils ont tapé forts cette fois-ci, en s'en prenant directement à une meuf innocente. Cassie. La dernière fille de Dean est à l'opposé de nous et de son aîné. Timide, renfermée, on ne l'entend jamais et les peu de fois où je lui ai parlé, m'a certifié qu'elle n'était pas un problème pour nous.
Mais malheureusement, fréquenter des types comme les Hadès, l'a embarqué malgré elle dans notre monde, aussi sombre soit-il. Dommage collatéral ! Si j'avais su qu'ils en viendraient là... j'aurais agi pareil. Ouais, je sais, je suis un chien. Un connard sans aucune once de remords et j'assume pleinement ce rôle.
Mais les docks sont trop importants pour nous, pour les affaires, pour que nous nous en séparerions. J'ai conscience que si j'avais essayé de négocier autrement, peut-être que la situation serait différente. Que pour le coup, elle ne serait pas revenue, que je ne serai pas dans cette position de merde où je suis obligé de jouer les larbins, et de me la coltiner. Peut-être que mon cher père a vu là une forme de punition pour le bordel que j'ai moi-même crée ? Mais qu'est-ce qu'il croit putain ? Que je vais gentiment faire la baby-sitter et ne rien dire ? Parce que ouais on en est là !
Il faut que je me trimbale les deux merdeuses, pendant que eux, finissent de régler les derniers détails du transfert à notre QG. Mon job merde ! Mon paternel n'a rien trouvé de mieux que de me refiler les deux petites meufs, sous prétexte qu'on se connaît, elle et moi, et que sa lui faciliterait la vie. La grosse blague !
Bien sûr mes frères présents se sont foutus de ma gueule, en me balançant des phrases fleuries, sous le regard défiant de son père. Une mise en garde silencieuse au sujet de sa fille aînée qui voulait très bien dire :
'Garde ta queue dans ton froc merdeux !' Comme si j'allais faire une excursion sous son petit short. Ça risque pas d'arriver Papi !
Enfin... À y réfléchir, ça reste à voir. Si elle se comporte bien, peut-être que je serai gentil avec elle. Parce qu'on le veille ou non, on a plus 17 piges et mes moyens de pressions ont relativement évolué avec l'âge. Malheureusement pour elle, je suis plus qu'à cran, alors faudra pas qu'elle me cherche en ouvrant sa bouche, que je rêve d'y fermer par bien des façons.
J'ai besoin, moi et les gars de relâcher un peu la pression, alors quand j'ai vu la bécane de mon cousin arrivée, suivie par cette caisse, je me suis dit qu'il ramener de quoi nous divertir un peu. Quand la passagère, une blonde plutôt bien foutue, en est sortie, ça confirmait pour moi mes réflexions salaces.
Je suis sortis de la baraque pour en apprécier un peu plus la vue, et mon regard c'était alors accrocher sur la chevelure noire corbeaux de la deuxième. Des reflets bleutés dansant à chacun de ses mouvements, m'hypnotisant. Elle était de dos et la voiture m'empêchait d'en voir plus, mais déjà mon corps c'était électrifier.
Plus je me rapprochais et plus mon sang affluait vers le sud, gonflant peu à peu mon deuxième cerveau. Une fois derrière elle, je découvrais des jambes fuselées dans un petit short, lui moulant parfaitement son petit cul rebondi. Elle était carrément bandante !
Et puis, ce fût la douche froide, quand ses putains de billes anormales m'ont happé. Je crois que mon cerveau déjà fracassé a fondu. Ma pression sanguine coulait à flots dans mes veines. Comment une personne qu'on n'a pas vue depuis tant de temps, peut créer un tel tsunami de rage en une fraction de seconde ?
- Calme toi mec, me lance mon cousin en calant une clope à la commissure de ses lèvres, alors que nous arrivons sous le porche. Il se fout de ma gueule !
Non je me calmerais pas. J'ai autre chose à foutre que de garder un œil sur cette pimbêche, qui d'ailleurs n'est même pas là où elle devrait être. Je regarde à droite et à gauche. Sa voiture est toujours là, mais personne à l'horizon.
- Elles sont où bordel ?
Peter embrase son tube cancérigène et tire une grosse bouchée dessus.
Il recrache la fumée blanche en haussant les épaules.
- J'en sais rien mon frère. Pas loin je suppose.
Je souffle d'exaspération et fouille dans ma poche pour me dégoter une tige. J'en ai carrément besoin. En fait j'ai vraiment besoin de me laver, de baiser et de pioncer et pas forcément dans cet ordre.
J'en est ma claque d'être ici, de toute cette merde qui enfle chaque jour qui passe. A essayer de gérer des mecs au bord de rupture comme moi. Sans compter sur ce qui arrive avec les Cooper, les autres affaires que je gère demande du temps et de l'énergie. C'est mon rôle en tant que VP et elles n'ont plus ne peuvent pas attendre. D'habitude je choisis celle qui me va, mais pour l'heure, je dois me plier au bon vouloir de mon Président de père et faire ce qu'il me demande au prix d'un effort colossal.
Ça ne m'enchante carrément pas ! Il me relègue à une mission digne d'un prospect et ça me fout les nerfs à vif. Être en sa compagnie risque de me faire vriller et mon cousin en est pleinement conscient. Il a souvent assisté à mes sautes d'humeur quand elle était dans les parages. Pourtant il n'a jamais essayé de comprendre pourquoi je réagissais comme un connard avec la petite chose.
Peut-être parce qu'il me connaît trop bien ? Je n'en sais rien. Dans tous les cas, j'apprécie le fait qu'il ferme sa gueule sur un sujet qui me dépasse et ne cherche pas d'explications. Peter est mon meilleur pote et a toujours su faire preuve de sang-froid face mes tourments et mon caractère de merde. Il a toujours joué le rôle du grand frère par sa sagesse, souvent obligé de faire tampon entre cette garce et moi.
Pour l'heure, je le sais en mode 'observation' depuis son arrivée, avec mon fardeau. Il m'étudie, attends le moment où il devra désamorcer la bombe que je suis. Je le vois dans son regard poser sur moi, alors que je me bas avec mon paquet pour en extraire cette putain de cigarette. Ils ont tous décider de me faire chier ou quoi ? Son petit sourire de con qui s'agrandit sur ses lèvres moqueuses me gonfle encore plus. D'un geste vif, je lance ce putain de paquet dans les airs en poussant un grognement :
- Fait chié bordel !
Il éclate de rire et se détache de la rambarde où il s'était appuyé.
- Allez vient, on va la trouver, déclare-t-il entre deux rires.
Ouais et quand ça sera fait ? Comment je suis supposé réagir ? Lui dire qu'elle est placée sous ma protection ? Qu'on va passer un super moment tous les deux ?
Bordel, quand on connaît notre pseudo relation, une entente des plus précaires, personne ne l'aurait mise entre mes mains souillées. Quand mon père a lâché sa bombe au sujet de sa sœur, j'ai cru qu'elle allait voler en éclat, se disloquer et pleurer comme toutes les filles en règle générale. Mais je me suis souvenus que Charly n'est pas du genre à se laisser abattre. Elle a gardé la tête haute, le regard braqué sur un point invisible part delà l'épaule de mon Près'.
Seul ses petits poings qui se fermaient et s'ouvraient le long de son corps, trahissaient son calme apparemment. Malgré tous ce qui s'est passé dans notre adolescence entre nous, j'ai toujours eu une forme de respect pour sa force mentale appréciant bien trop la bousculer. La pousser au plus loin dans ses retranchements. Me délectant du moment où elle allait craquer et savourer ainsi sa détresse, sa colère.
La moindre des émotions que je lui aurais soutirer. Mais elle ne s'est jamais apitoyée sur son sort. Pas en ma présence en tout cas. Elle pliait, fuyait, mais jamais elle craquait. Aussi taré que je puisse l'être, ça m'enivrait. Pourquoi ? Je ne me l'explique pas. Elle était différente des meufs que je côtoyais et me tapais. Tout était prétexte à la faire chier, juste pour avoir le plaisir de la voir sortir ses griffes et tenter de me combattre.
Malheureusement, j'ai compris trop tard que mon jeu s'était déjà retourné contre moi et que c'est peut-être toujours le cas.
- Je crois je l'ai trouvé bro.
La voix de Peter me ramène à l'instant présent et son timbre amusé ne me plaît absolument pas.
Quand je lève mon regard dans la direction qu'il me montre d'un coup de menton, mon humeur massacrante devient alors de la lave en fusion. Elle se déverse dans mes veines, brûlant tous sur son passage.
Qu'elle aille dans le garage à son père ne m'étonne pas, elle y passait tout son temps. La nostalgie du lieu a sûrement pris le dessus. Mais qu'elle y soit allé alors que ça grouille de bikers m'énerve au plus au point. Elle n'a vraiment pas compris où elle vient d'atterrir.
Soit elle est stupide ou alors suicidaire, peut-être les deux à y réfléchir.
Quand le mec avec qui elle discute gentiment, lorgne un peu trop sur son décolleté et qu'elle n'a pas l'air plus gênée que ça, ma mâchoire est prête à exploser. Il rit à gorge déployée et lève les mains en l'air en réponse à ce qu'elle vient de dire. De ma position je ne peux entendre leur conversation, mais ce semblant de complicité me rend encore plus... Psyko.
Sa copine a l'air affolée, zieutant un peu partout autour d'elle comme si un monstre allait sortir de l'ombre à n'importe quel moment. Enfin une avec un peu de jugeote ! Et pourtant elle est blonde. Ce mec, Franck, ne ferait pas de mal à une mouche. C'est un petit jeune, plutôt cool, que le vieux Cooper a engagé il y a peu, avec notre accord bien entendu. Il lui fallait quelqu'un pour souffler un peu, alors nous l'avons engagé après avoir fouillé dans son passé, dans sa vie.
Il en est ressorti qu'il avait perdu ses parents depuis peu dans un accident de la route et qu'il avait atterri ici par hasard il y a six mois. Pas de casier, pas de famille, pas de petite amie, une vie des plus chiantes. Alors non, clairement, ce n'est pas de lui qu'il faut que la petite blonde se méfie, mais moi oui. Il est plus du genre à rentrer dans les bonnes cases et sa réveille en moi un truc étrange, qui ressemble fortement à de la... jalousie ?
Je déteste ressentir ce truc, car ça signifie une quelconque attache. Je ne sais pas trop pourquoi je ressens cette sensation d'ailleurs, je devrais m'en foutre royalement. Mais la voix dans ma tête me hurle de réagir, de marquer mon territoire comme le chien que je suis. Ce sentiment de possessivité n'est carrément pas nouveau, surtout vis-à-vis d'elle. Il a déjà été présent, dévorant miette par miette le peu de contrôles qu'il me reste.
D'habitude partager les petites chattes en chaleur avec mes frères ne me dérange pas. Bien au contraire. Je suis plutôt du style à prendre ce qu'il me faut et me barrer. Elles le savent d'ailleurs. Pas de sentiment, pas de promesses. Du plaisir, du sexe a l'état brut, voilà tout ce que j'ai à leur offrir. Mais la vérité c'est que Cataleya réveille en moi des trucs complètement dingues qui ne me plaisent pas et je la déteste encore plus pour ça. Et ceux depuis toujours.
Peut-être finira-t-elle comme toutes les brebis présente au club, qui gravite autour de nous ? Peut-être a-t-elle un mec dans sa vie maintenant ? L'imaginant dans des positions peu catholiques, sous le regard lubrique de mes frères attendant impatiemment leur tour, ou dans les bras d'un mec comme le gamin avec qui elle discute, la haine me submerge.
On ne va pas se leurrer, la petite chose a grandi, comme nous tous ici, et son petit corps rondelet a laissé place au corps musclé et fin d'une femme pouvant faire damner le plus saint des hommes. Ça tombe bien, je suis loin d'en être un. Alors si y a bien une personne qui doit y passer dessus se sera moi et son mec, s'il y en un, peu aller se foutre !
Ouais je sais que je peux pas me la blairer. C'est clair que je la déteste depuis le premier jour où elle a ouvert sa grande bouche et qu'elle a éveiller toutes ces merdes dans ma tête. Mais je suis un connard ! Et ces choses qui se passent dans mon corps sont juste impensable pour un mec comme moi. Je me donne une grosse claque mentale pour les faire taire et avance dans sa direction.
Elle ne m'a pas encore remarqué, toujours dos à moi, continuant sa conversation tranquillement. Je permets à mes yeux d'explorer ses courbes alléchantes, enfermées dans son petit short en jean. Grosse erreur ! Son cul est carrément un supplice pour mon entrejambe qui commence déjà à gonfler Bordel un vrai puceau. Je sais exactement quand elle comprend que quelqu'un se trouve derrière elle, son petit corps que je pourrais briser d'une seule main, se contractant d'un seul bloc.
Franck me remarque aussi, levant sur moi un regard malicieux, si ce n'est vicieux. Je fais appel au peu de raison qu'il me reste pour ne pas lui balancer mon poing dans la gueule. Sa copine lui jette un regard empli de sollicitude, comme si elle pouvait faire écran entre elle et moi. Je ricane et lance sans plus de formalités :
- On bouge petite chose, je te ramène au bercail.
Elle se tourne enfin, croisant ses minces bras sur sa poitrine généreuse et mes yeux en suivent le geste. Ça a pour effet d'accentuer le renflement de leur rondeur et en écho je me lèche la lèvre inférieure. Elle comprend mon petit manège et les ramène le long de son corps :
- Ce que tu vois te plaît Psyko ? déclare t-elle dédaigneuse.
Un rictus amer fleuri aussitôt sur ma bouche. J'y mets tout le goût âcre que j'ai sur le palais depuis qu'elle est arrivée.
- Nan, tu n'y es pas du tout fillette ! Je constate juste que tu es toujours aussi insignifiante. On va rigoler quand t'arrivera au QG. Là tu verras c'est quoi une femme.
Mes paroles sont des lames de rasoirs. Je veux lui faire mal, extraire ces pensées et ces sentiments qui me dérangent à propos d'elle. Contre toute attente elle rigole. Je fronce les sourcils me demandant ce qui lui prend.
- Des femmes ? Arrête Psyko je ne suis pas débile. J'imagine parfaitement le genre de 'femme' que tu dois te taper. Aussi, sache que j'irai nulle part avec toi.
Ça y est.
J'ai atteint ma limite de sympathie pour aujourd'hui. J'avance vers elle, menaçant.
- Si tu vas venir avec moi. Tu vas poser ton petit cul là où je vais te le dire et suivre le mouvement. Je sais pas si t'as remarqué mais on est tous dans la merde et jusqu'au cou. Alors pour une fois dans putain de vie, tu vas fermer ta gueule et faire ce que je te dis. siffle-je les dents serrées.
Mon frère s'est posté assez près de nous pour intervenir rapidement au cas où mon dernier plomb partirait en fumée. Parce que, ouais, je suis au bord de péter une durite. Ses yeux brillent de mille feux, les rendant encore plus clair, sous l'humidité que ses larmes produisent. Enfin un signe qu'elle est touchée par mes propos.
En gros connard, je jubile de l'avoir atteinte et d'y avoir fermé son clapet.
Mais comme à son habitude elle les ravale aussitôt.
- J'ai déjà fait ce que tu m'as ordonné et regardes où ça m'a menée.
Sa phrase à peine audible, tant elle est murmurée, est une flèche empoisonnée. Elle devrait me faire aucun effet. Pourtant je ressens bien son venin qui se répand à une vitesse hallucinante dans tout mon corps. Cataleya me bouscule pour s'éloigner à grandes foulée, sa copine sur les talons.
- Ça voulait dire quoi ça ? m'interroge mon cousin qui n'a pas perdu une miette de notre échange.
- Quedal bro, quedal, réplique je mon regard focalisé sur elle qui monte avec rage dans sa caisse.
Il ne me croit pas et il a parfaitement raison. Personne ne sait ce qu'il s'est passer cette fameuse nuit, il y a cinq.
Même pas mon meilleur pote. D'ailleurs je ne sais pas comment il réagirait. Il me ferait sûrement la morale, en me disant que je n'avais pas le droit et toutes ces conneries. Mais une chose est sûre dans ma tête, il fallait qu'elle parte pour mon bien. J'allais devenir fou si elle serait resté dans mon sillage. Bien sûr je me suis déjà poser la question que s'il fallait, ce n'était juste qu'une histoire de cul.
Que cette obsession qui était en train de me bouffer, aller disparaître si je la prenais, une seule et unique fois. Que d'assouvir cette pulsion, aller forcément me satisfaire et que je passerais à autre chose, comme à chaque fois. Mais je n'ai pas voulu le tenter, préférant la jouer plus comme je l'ai fait. Pas que j'ai eu les jetons ou une connerie du genre à tomber amoureux. Non c'était plutôt une garantie en quelque sorte.
Un échange de bon procédé, qui me garantissait d'être pénard. Ce qui s'est passé, c'est entre elle et moi, mais je sens que bientôt ce sera un secret pour personne. Qu'ils sachent que c'est moi qui lui est demandé de partir, menacer même, mais égal. Ce que je ne veux pas, c'est qu'ils sachent pourquoi. D'ailleurs sur le fond, elle non plus n'en sait rien et je ferai tout pour que cette vérité, celle qui fait d'elle mon obsession, reste mienne.
Même si aujourd'hui je suis conscient que se sera compliqué, voir carrément impossible, maintenant qu'elle est revenue. Impossible, parce que ce qui se passe dans ma tête, est complètement contradictoire. Je ne veux pas qu'elle soit ici, pourtant je ressens une forme de soulagement. Et ça me rend fou !
Je ne sais plus comme gérer ces putain de sensations dès que je suis en sa présence, comme un putain d'ado aux hormones en ébullitions. Peut-être voudrait-il mieux qu'elle parte ! Si tel est le cas alors la seule chose qu'il me reste à faire, c'est de ramener sa sœur au plus vite, lui assurer qu'elle va bien, pour qu'elle se tire dans sa nouvelle vie qu'elle a laissé derrière elle.
Voilà le plan des plus bancal qui germe dans mon crâne à cet instant précis. Ou alors, je choisis la deuxième option que j'ai laissé en suspens il y a cinq ans. À savoir je prends possession de son corps une fois pour toutes et je serai enfin délivré ! Et pourquoi pas les deux ?
La petite voix dans ma tête me souffle cette idée qui se répercute directement dans mon froc. Ma queue adore l'idée, et mon cerveau est en parfait accord avec elle. Je prends ce que je convoite depuis des années et ramène sa sœur pour qu'elle se barre enfin de ma vie. Un sourire de crevard doit se figer sur mes lèvres à cette pensée. Ouais c'est ça ! Il faut qu'elle se barre et vite, mais avant tout, je vais lui faire crier mon nom.
À suivre...