Renaître à l'Aube de mon Mariage
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Chapitre 2

Le mois qui suivit fut un spectacle public. Alan et Carole s'affichaient sans retenue sur les réseaux sociaux. Une photo dans une loge privée de l'Opéra Garnier, une vidéo sur un yacht à Saint-Tropez, un selfie devant la Tour Eiffel scintillante. Chaque publication était une provocation délibérée, un message clair pour Juliette : « Regarde ce que tu n'auras jamais. Regarde comme je suis heureux sans toi. »

Juliette, cependant, ne regardait pas. Elle avait désactivé ses comptes. Le monde extérieur n'existait plus. Elle passait ses journées dans la cuisine de l'appartement, une cuisine qu'elle n'avait presque jamais utilisée dans sa vie passée. Les odeurs de beurre, de sucre et de vanille remplaçaient le parfum stérile des produits de nettoyage. Ses mains, autrefois manucurées pour plaire, étaient maintenant couvertes de farine. Elle retrouvait ses gestes, sa passion.

Son père, d'abord surpris par son appel, fut son plus grand soutien. Il avait été déçu qu'elle abandonne sa carrière pour un homme qui ne la méritait pas. Maintenant, il était là. Il lui avait trouvé un petit local à louer sur les hauteurs de Montmartre, un endroit charmant avec une vitrine qui donnait sur une rue pavée.

L'invitation pour la soirée annuelle de la saison de chasse de la famille Moore arriva. Dans sa vie passée, elle y serait allée avec un espoir pathétique. Cette fois, elle n'y allait que pour une seule raison : se rendre sur la tombe du grand-père d'Alan, Édouard Moore, le seul à l'avoir aimée comme sa propre petite-fille.

Le château en Sologne était impressionnant et froid. Les membres de la famille Moore la saluèrent avec une politesse glaciale. Ils la considéraient comme une usurpatrice. Alan ne lui adressa pas un mot, trop occupé à présenter Carole comme sa future épouse.

Juliette s'éclipsa vers le petit cimetière familial situé au fond du parc. Le vent d'automne faisait frissonner les feuilles des chênes centenaires. La pierre tombale d'Édouard était simple et digne.

« Grand-père, » murmura-t-elle, posant la Galette des Rois qu'elle avait spécialement préparée pour lui sur la tombe. C'était sa pâtisserie préférée. « Je suis désolée. J'ai été stupide. J'ai cru que l'amour pouvait tout changer. Mais je vais vivre pour moi, maintenant. Je vais réaliser le rêve que nous partagions. Je vous le promets. »

Une larme coula sur sa joue. C'était une larme de deuil, mais aussi de libération. Elle se sentait enfin en paix avec ce passé.

            
            

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