Chapitre 4

Les lumières se sont rallumées d'un coup.

Guidés par moi, tous les invités se sont précipités vers la chambre de Léo, en criant et en riant.

« Joyeux anniversaire, Léo ! »

La porte de sa chambre était entrouverte. Nous l'avons poussée.

Le spectacle qui s'est offert à nous a glacé tous les sourires.

Léo était là, le pantalon baissé, le dos tourné vers nous. Le Thermomix était posé sur son lit, vibrant à pleine puissance. Il tenait le bol de la machine contre lui, son corps secoué par les pulsations de l'appareil.

Il s'est figé, réalisant soudain la présence de vingt personnes dans l'encadrement de sa porte.

La honte, la panique et l'horreur se sont peintes sur son visage. Il a tenté de se retourner, de cacher son état.

Dans sa précipitation, son pied a glissé sur le gros gâteau à la crème que j'avais « accidentellement » laissé tomber juste devant sa porte.

Il a perdu l'équilibre.

Il y a eu un cri. Un cri inhumain, déchirant.

Léo est tombé en arrière. Le bol du Thermomix s'est renversé, mais le bloc moteur, avec sa tête de mixage rotative, a été projeté avec lui. Dans sa chute, la tête de mixage s'est encastrée violemment dans son corps.

Le sang a giclé.

Léo a convulsé une seconde, les yeux révulsés, puis il s'est évanoui, un filet de bave s'écoulant de sa bouche.

Le silence est tombé, lourd, pesant. Les rires s'étaient transformés en halètements horrifiés. Les visages des invités étaient blêmes.

Sylvie a été la première à réagir. Elle a poussé un hurlement strident.

« LÉO ! MON FILS ! »

Elle s'est jetée à ses côtés, ignorant le sang et la scène grotesque.

Puis son regard s'est tourné vers moi. Rempli d'une haine pure, absolue.

« C'est de ta faute ! C'est toi ! Sorcière ! »

Elle s'est levée pour me frapper, mais je n'ai pas bougé. J'ai parlé d'une voix forte et claire, pour que tout le monde entende.

« Moi ? Maman, c'est toi qui lui as donné la machine. »