Chapitre 4

Le jour du mariage. J'étais dans la voiture, vêtue d'une robe de mariée d'une valeur inestimable, le visage caché par un voile. J'allais devenir Madame Damien de la Cour, princesse d'un empire financier. L'excitation était si forte que j'en tremblais.

Soudain, le convoi s'est arrêté brutalement.

Des voitures noires nous bloquaient la route. Des hommes en costume sombre en sont sortis, armés. La panique a éclaté.

La portière de ma voiture s'est ouverte.

C'était Luc.

Il était pâle, marchait avec difficulté, mais ses yeux brûlaient d'une haine pure. Il s'est penché dans la voiture, un couteau à la main, prêt à égorger la mariée qui lui avait tout pris.

Puis il a soulevé mon voile.

Son expression a changé. La haine a laissé place à la stupeur, puis à une sorte de respect tordu. Il a vu la supercherie. Il a vu mon ambition.

Il a éclaté d'un rire rauque et douloureux.

« Va-t'en, » a-t-il sifflé. « Ce jeu vient de devenir intéressant. »

Il a fait signe à ses hommes, et les voitures noires se sont écartées. Le convoi a redémarré.

J'étais arrivée à Paris, dans la somptueuse résidence de Damien. J'ai été accueillie par des regards méprisants et un silence glacial. Damien m'attendait dans le grand salon.

Il a attendu que tout le monde soit parti.

« Alors, c'est toi, » a-t-il dit, sans la moindre trace de surprise. « Amélie. La petite survivante des bas-fonds de Marseille. La manipulatrice qui a séduit ma naïve fiancée. La bête sauvage qui a émasculé un chef de la pègre corse. »

Il savait tout. Chaque détail.

La peur m'a glacé le sang, mais je n'ai rien laissé paraître.

« Je ne sais pas de quoi vous parlez. »

Il a ri, un rire sans joie.

« Ne joue pas à ça avec moi. Nous sommes pareils, toi et moi. Sauf que je suis meilleur à ce jeu. »

Il s'est approché, m'a attrapée par le menton, me forçant à le regarder.

« Tu veux être ma femme ? Très bien. Alors prouve ta valeur. Je veux que tu termines le travail. Tue Luc. Débarrasse-moi de ce rival. Fais ça, et tu auras ta place dans mon monde. »