Chapitre 2

J'ai laissé Luc se vider de son sang sur le sol de son atelier et je suis retournée chercher Chloé.

Elle m'attendait, ses valises prêtes, le visage illuminé par l'espoir.

« Il est d'accord ? Il nous attend ? »

Je l'ai regardée droit dans les yeux.

« Luc ne viendra pas. Si tu t'enfuis, il mourra. C'est toi qui choisis. »

La peur a remplacé la joie sur son visage. Elle a pleuré, elle a crié, mais elle a finalement accepté de rentrer.

Sur la route du retour vers la villa familiale, elle n'arrêtait pas de se lamenter.

« Je ne peux pas épouser Damien, Amélie. Je ne l'aime pas. Je vais être si malheureuse. »

Je l'écoutais à moitié, mon esprit tournant à plein régime. Les commentaires flottants avaient disparu, mais l'information restait gravée dans ma tête. Chef du crime corse. J'avais attaqué un homme bien plus dangereux que le père de Chloé.

En arrivant à la villa, la porte s'est ouverte sur Sophie, la cousine de Chloé. Elle nous attendait, un sourire mauvais aux lèvres.

« Alors, la petite fugueuse est de retour ? Tu as bien profité de ta promenade avec ton amant ? »

Chloé est devenue blême. Sophie savourait son triomphe.

Je n'ai pas réfléchi. Ma main est partie toute seule et a frappé la joue de Sophie avec une force qui l'a fait taire net.

Elle m'a regardée, choquée.

« Tu oses me frapper, la servante ? »

Je me suis approchée d'elle, ma voix un murmure glacial.

« Si tu dis un mot de plus, tout le monde saura que tu couches avec le mari de ta meilleure amie. Tu veux voir si ton oncle préfère protéger sa fille ou sa nièce scandaleuse ? »

Sophie a reculé, terrifiée. Elle savait que je ne bluffais pas.

C'est à ce moment-là que Damien est apparu en haut des escaliers. Le fiancé. Grand, élégant, un sourire parfait sur un visage qui semblait sculpté dans le marbre. Le "prince héritier" des commentaires.

Il est descendu lentement, son regard passant de Sophie, effrayée, à Chloé, dévastée, puis à moi.

« Tout va bien ici ? » a-t-il demandé d'une voix calme.

Chloé s'est précipitée vers lui, trébuchant légèrement. Il l'a rattrapée, sa main se posant sur son poignet pour la stabiliser. Un geste anodin.

Mais son sourire s'est figé une fraction de seconde. Ses yeux se sont rétrécis. Il a regardé Chloé, puis son ventre, avec une intensité nouvelle.

Un nouveau commentaire est apparu devant moi.

[Le prince héritier a découvert que l'héroïne est enceinte. Son pouls est trop rapide. Une terrible vengeance se prépare.]

Merde. Cet homme était aussi dangereux que moi. Peut-être même plus.