Le Jour où Amélie est Morte... et a Régné
img img Le Jour où Amélie est Morte... et a Régné img Chapitre 2
3
Chapitre 5 img
Chapitre 6 img
Chapitre 7 img
Chapitre 8 img
Chapitre 9 img
Chapitre 10 img
img
  /  1
img

Chapitre 2

Le mot "mort" a résonné dans le silence.

Mais je l'avais vu. Son visage paniqué était la dernière image gravée dans ma mémoire. Il ne pouvait pas être mort.

« Ce sera lui, ou personne », ai-je déclaré d'une voix qui ne tremblait pas.

Mon père a soupiré, mais n'a pas insisté. Il connaissait ma détermination.

Ma première action a été de reprendre le contrôle.

Le téléphone a sonné. C'était Étienne, sa voix faussement douce.

« Amélie, chérie. Chloé est si fatiguée. Elle pensait aller se reposer quelques jours dans ta villa privée au Cap Ferret. J'ai déjà dit au personnel de préparer sa venue. »

Dans ma vie passée, j'aurais accepté sans discuter.

« Non. »

Un silence. Puis l'irritation perçait dans sa voix.

« Pardon ? Mais elle est si fragile, le médecin a dit que l'air marin lui ferait du bien... »

« J'ai dit non, Étienne. C'est ma villa. Chloé n'y mettra pas les pieds. J'ai déjà appelé le gardien pour lui interdire l'accès. »

J'ai raccroché avant qu'il ne puisse répondre.

Ensuite, j'ai convoqué les deux gardes du corps qu'Étienne m'avait assignés après avoir renvoyé les miens.

« Vous travaillez pour moi ou pour Étienne Dubois ? » ai-je demandé froidement.

Ils ont échangé un regard mal à l'aise. L'un d'eux a balbutié : « Pour vous, Mademoiselle de Valois, mais Monsieur Dubois nous donne aussi des... instructions. »

« Parfait. Vous êtes virés. Tous les deux. Quittez la propriété immédiatement. »

Ils sont partis, stupéfaits.

J'ai ensuite utilisé mes propres ressources, celles que mon père ignorait que j'avais. J'ai engagé une équipe de détectives privés.

« Retrouvez-moi Julien Moreau. Sa dernière position connue. »

Quelques jours plus tard, j'ai reçu un rapport. Le bateau de Julien avait été retrouvé au large de la Bretagne, mais un vieux pêcheur l'avait aperçu débarquer discrètement dans un petit port isolé, près de Paimpol.

J'ai pris un hélicoptère, seule.

Le port sentait le sel, le poisson et le goudron. J'ai trouvé le bar miteux décrit dans le rapport.

Il était là.

Assis au fond, une bière à la main, le regard perdu vers la mer. Il portait des vêtements usés de marin, sa barbe de quelques jours lui donnait un air encore plus sauvage.

Je me suis approchée.

« Julien. »

Il s'est retourné, ses yeux se sont écarquillés de surprise. Il s'est levé d'un bond.

« Amélie ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

« Je suis venue te chercher. »

Il a ri, un rire amer. « Pour me renvoyer encore plus loin ? Ton père n'est pas content de mes résultats ? »

« J'ai simulé ma mort », a-t-il avoué sans que je le lui demande, sa voix devenant sérieuse. « Je traquais un réseau de contrebande. Ils utilisent nos lignes maritimes pour faire passer de la marchandise. J'étais sur le point de les coincer. »

J'ai compris. Le "rebelle" était en fait un homme loyal, protégeant l'entreprise dans l'ombre.

« Ton enquête est terminée. Tu vas revenir avec moi. »

« Revenir ? Pourquoi ? Pour que ton fiancé parfait me regarde de haut ? »

« Pour notre mariage », ai-je dit simplement.

Il m'a regardé, complètement confus. Son expression était un mélange d'incrédulité et d'une lueur étrange que je ne pouvais pas déchiffrer.

« Ton mariage avec Étienne ? Pourquoi tu veux que je sois là ? Pour te voir épouser un autre homme ? »

Je n'ai pas corrigé son erreur. C'était mieux ainsi pour le moment.

« Tu seras là. C'est un ordre. »

Il a soupiré, passant une main dans ses cheveux.

« D'accord. Je viendrai à ton mariage. »

Il pensait n'être qu'un simple invité.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022