Le Monstre qu'ils n'ont Pas Vu
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Chapitre 3

Ma tante Hélène et mon oncle Marc sont arrivés le lendemain matin.

Quand Hélène a vu mon visage, elle a haleté et m'a pris dans ses bras.

« Oh, mon pauvre garçon. »

Mon oncle a regardé mon père, qui se tenait dans l'encadrement de la porte, un sourire poli sur les lèvres.

« Gérard, » a dit mon oncle, sa voix dure comme de la pierre. « Nous devons parler. »

« Mais bien sûr, entrez, » a dit mon père avec son charme habituel. « Julien vous a sûrement raconté des histoires terribles. Le pauvre garçon est... fragile. »

« Nous ne sommes pas ici pour écouter tes mensonges, » a coupé Hélène. « Nous voulons savoir ce qui se passe dans ce caveau. Nous voulons savoir pourquoi tu frappes ton fils. »

Le sourire de mon père ne s'est pas effacé.

« Le caveau ? Mais c'est là que se trouve la réponse. Vous voulez la vérité ? Je vais vous la montrer. »

Il a fait un geste vers la porte du caveau.

« Venez avec moi. »

La peur m'a saisi.

« Non ! N'y allez pas ! C'est un piège ! » j'ai crié.

Mon oncle m'a regardé. « Ne t'inquiète pas, Julien. Nous ne sommes pas des jeunes filles impressionnables. Nous allons régler ça. »

Ils l'ont suivi. Hélène m'a lancé un dernier regard rassurant avant de descendre les marches.

La porte s'est refermée.

Le silence est retombé.

Cette fois, l'attente était encore plus insupportable. J'ai fait les cent pas dans le salon, mes mains moites, mon cœur battant à tout rompre. Ils étaient ma seule chance.

Une demi-heure plus tard, la porte s'est rouverte.

Mon père est sorti, son expression toujours neutre.

Puis mon oncle et ma tante sont apparus.

Leurs visages avaient changé.

La chaleur et l'inquiétude avaient disparu. À la place, il y avait un masque de glace. Un dégoût profond.

Ils m'ont regardé. Exactement comme Chloé m'avait regardé.

« Tante Hélène ? » j'ai bégayé.

Elle s'est approchée de moi. Je pensais qu'elle allait me prendre dans ses bras.

Elle m'a giflé.

La douleur de la claque était rien comparée à la douleur de la trahison.

« Comment as-tu osé ? » a-t-elle sifflé, ses yeux brillant de fureur. « Tu nous as fait venir ici, tu nous as menti... Tu es un monstre. Un véritable monstre. »

Mon oncle s'est planté devant moi.

« Ne nous contacte plus jamais. Tu n'es plus notre neveu. Tu n'es rien. »

Ils se sont tournés et sont partis sans un regard en arrière. Je les ai entendus dire à mon père : « Pardonne-nous de t'avoir douté de toi, Gérard. Tu as toute notre sympathie. Élever... ça... doit être un fardeau terrible. »

Je suis tombé à genoux, le sol froid sous moi.

J'étais seul. Complètement seul.

Mon père s'est approché et m'a donné un coup de pied.

« Tu vois ? » a-t-il dit calmement. « Personne ne peut nier la vérité. »

            
            

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