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Une semaine s'écoula dans le silence des murs d'hôpital, un silence percé seulement par les pleurs étouffés et les soupirs lourds. Grâce aux soins attentifs du médecin, Astrale retrouva lentement ses forces. Éprouvée, mais debout, elle exprima le désir de rentrer chez elle, à Ruuga, retrouver les siens, retrouver le souffle de sa maison vidée de son pilier.
Le collègue de Kerlin, fidèle et dévoué jusqu'au bout, la raccompagna jusqu'à sa demeure. Puis, sans perdre un instant, il retourna à l'hôpital rejoindre Swalking, le frère aîné de Kerlin, pour achever les démarches : les frais médicaux, l'enregistrement administratif du décès, et la prise en charge du corps toujours reposé à la morgue, dans sa chambre froide où flottait l'écho de l'ultime souffle de Kerlin.
La décision fut prise d'informer tout le village de Ruuga, les proches, les voisins, les anciens, tous ceux que Kerlin avait marqués d'un mot, d'un geste, d'une attention. Le sixième jour, le cortège funéraire s'ébranla vers Ruuga. Le corps de Kerlin, enfin, faisait son dernier voyage.
Le septième jour, l'enterrement eut lieu. Ce fut un jour de deuil, mais aussi un jour de mémoire. Le village tout entier se rassembla. Hommes, femmes, vieillards et enfants pleuraient un homme que tous respectaient. Kerlin n'était pas qu'un directeur d'école : il était un guide, un frère, un voisin au cœur large. Sa gentillesse, sa foi, sa bienveillance et sa simplicité faisaient de lui un être aimé de tous.
Et pourtant, il était parti, arraché brutalement à la vie dans des circonstances aussi douloureuses qu'inattendues. Une mort que personne n'aurait souhaitée à un homme de sa trempe. Une mort que lui-même ne méritait point.
Dans l'ombre, certains souriaient en silence. Des ennemis dissimulés dans les recoins troubles de la jalousie. Mais ceux qui l'avaient sincèrement aimé, eux, pleuraient à en briser leur cœur.
Un murmure demeura cependant, persistait comme un poison dans l'air : et si ce drame cachait une vérité plus sombre ? La mort de Kerlin, tragique et soudaine, laissait derrière elle une pointe d'interrogation. Et si ce n'était pas un simple accident ?